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A.M. Doudina_Voyage.Sport.Cinma.doc
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08.06.2015
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Le tournage d’un film

Un film ne se réalise pas comme par enchantement, d’un seul coup de baguette magique. Sa conception, sa préparation, sa réalisation sont le fruit d’un travail collectif. Un grand metteur en scène peut imposer sa personnalité mais n’est jamais entièrement responsable de son œuvre comme un peintre ou un écrivain.

La préparation d’un film.Le point de départ d’un film peut être soit une idée originale dont on écrit une synopsis de cinq à vingt pages, soit un roman ou une pièce de théâtre que l’on cherche à adapter à l’écran. Le travail du scénariste est de transformer la synopsis en véritable scénario: il découpe le récit, et, plan par plan, décrit l’action telle qu’elle sera ultérieurement filmée. Il consigne ses notes sur un cahier de 250 à 300 pages: sur la partie gauche sont minutieusement détaillées les indications concernant le décor, l’éclairage, les déplacements et les gestes des acteurs, sur celle de droite, le dialogue du film complété par l’ambiance sonore (bruits, etc.).

Les dialogues sont souvent écrits par un dialoguiste réputé pour sa connaissance de la langue orale et qui sait faire vivre avec justesse sur l’écran différents milieux sociaux. Le metteur en scène collabore en principe étroitement au scénario.

La préparation du film étant achevée, le plus délicat reste à faire. Un très beau scénario peut être dénaturé par une mise en scène inadéquate [inadekwat]. Le contraire est vrai aussi. Que de films aux sujets rebattus que le talent d’un metteur en scène inventif, d’un opérateur inspiré, voire d’un décorateur, a soudain transformé!

Le tournage. Le premier jour de tournage est arrivé. L’équipe technique du film est réunie, le matériel nécessaire est rassemblé, le plan de travail quotidien a été mis au point par le régisseur général. Les décors, commandés par l’architecte-décorateur et exécutés par les maquettistes, menuisiers, peintres, staffeurs, tapissiers, ensembliers, sont enfin prêts. L’équipe d’électriciens a disposé et réglé les projecteurs (spots [spot] et sunlights [sœnlajt]) et s’affaire sur les passerelles. Le directeur de la photographie, aidé de son assistant, donne ses ordres au caméraman [kameraman] et au pointeur.

Le tournage en studio s’avère souvent plus pratique et moins coûteux (on évite les déplacements onéreux de l’équipe entière qui ainsi n’est pas soumise aux caprices du temps). Néanmoins, il est bien rare qu’un film ne comporte pas quelques séquences en extérieur.

L’activité qui règne sur le plateau est pour le profane tout à fait déroutante. De plus, très souvent, un film n’est pas tourné dans son ordre chronologique: un esprit rationnel y perd vite son latin. Pourtant, rien n’est laissé au hasard. La plupart des scènes ont été répétées plusieurs fois par les doublures des vedettes ou les seconds rôles, de façon à ne pas gâcher trop de pellicule. Cependant, si généralement on se contente de deux ou trois prises, certains metteurs en scène sont connus pour leur minutie et leur exigence. Besson par exemple a la réputation d’un bourreau d’acteurs. On a dit avec peut-être quelque exagération qu’il a demandé à ses acteurs de recommencer 70 fois la même scène. Le clapman présente à la caméra son ardoise dont il actionne d’un geste brusque le volet, et se retire du champ.

L’opérateur suit les évolutions de la caméra dont il a auparavant réglé tous les infimes détails avec ses aides, le perchman [perJman] tient au-dessus des acteurs un petit micro qui enregistrera fidèlement les dialogues, l’ingénieur du son, casqué, enregistre lui aussi le texte, mais également l’ambiance sonore dont il règle l’intensité.

La script-girl a un rôle prédominant: à la fois secrétaire et chronométreuse, elle a pour consigne principale de veiller à l’exactitude des raccords; en effet, il ne s’agit pas pour un acteur, par exemple, de frapper à une porte coiffé d’un chapeau et de se retrouver, le plan suivant, dans la pièce, nu-tête et les mains vides: or les deux plans peuvent être tournés à plusieurs jours d’intervalle; il faut donc noter scrupuleusement tous les détails d’habillement, la position exacte des acteurs et, chose plus délicate, veiller à la parfaite harmonie des raccords de mouvements.

Il s’agit maintenant de donner vie au scénario, de rendre émouvants, dramatiques ou simplement vrais, les personnages et donc les acteurs. Prévoir le meilleur cadrage, le meilleur mouvement d’appareil, le meilleur éclairage, c’est le travail conjugué du réalisateur et du chef opérateur.

La caméra, depuis le début du cinématographe, a appris à bouger: les travellings [travliŋ] permettent de suivre un personnage, de l’approcher, de s’en éloigner. Certains de ces mouvements sont réalisés grâce à des chariots roulant sur les rails. Les panoramiques permettent une vue d’ensemble sur un décor ou un paysage, la caméra pivotant sur son axe. Les trucages (surimpression, ralenti, accéléré) offrent toutes les illusions optiques possibles. Le tournage du film achevé, une autre opération a lieu dont l’importance est capitale: le montage. Il s’agit de rendre au film son ordre chronologique, tout en restant fidèle aux intentions du réalisateur et au rythme qu’il a décidé d’imprimer à son œuvre.

Le montage de la bande-image s’accompagne du montage sonore (montage des dialogues, des bruits, de la musique), puis mixage des trois bandes précédentes en une bande unique. Le film est désormais prêt à être projeté sur les écrans. Le distributeur en fait tirer plusieurs copies, se charge de son lancement publicitaire et de son exploitation dans les salles de spectacle. Il reste un rôle déterminant à jouer. C’est vous, spectateurs, qui allez, par votre enthousiasme et votre réticence, décider du succès ou de l’échec d’une longue entreprise qui a nécessité des semaines et des semaines d’efforts passionnés.

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