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La polysémie et la monosémie des mots

Polysémie est un terme tiré par le linguiste français Michel Bréal du grec et employé pour la première fois dans son livre « Essai de sémantique » (Paris, 1897) qui constitue le projet d’une nouvelle partie de la linguistique, la sémantique. M. Bréal est considéré, à juste titre, comme le fondateur de la sémantique lexicale. Voilà la description du phénomène qu’on trouve dans son livre : « A mesure qu’une signification nouvelle est donnée au mot, il a l’air de se multiplier et de produire des exemplaires nouveaux, semblables de forme, mais différents de valeur. Nous appellerons ce phénomène de multiplication, la polysémie »1.

La polysémie est la propriété du mot d’avoir simultanément des sens différents à une époque déterminée. Le mot est alors dit polysémique.

Le concept de polysémie s’inscrit avant tout dans l’opposition entre polysémie et monosémie (terme aussi créé par M. Bréal). La polysémie est en rapport avec la fréquence des unités : les mots les plus fréquemment utilisés sont le plus souvent polysémiques. En revanche, la monosémie caractérise surtout les vocabulaires scientifiques et techniques, ainsi que les mots désignant « des objets ou phénomènes faisant partie de quelque classe plus ou moins restreinte formant variété par rapport à l’espèce ou espèce par rapport au genre »2 : par exemple, bière, canari, concombre, euro, judo, jument, perce-neige, remerciement, saule, tornade etc.

On peut dire avec S. Ullmann que « notion purement synchronique, la polysémie implique d’importantes conséquences d’ordre diachronique : les mots peuvent acquérir des acceptions nouvelles sans perdre leur sens primitif. Sur le plan synchronique l’importance du phénomène est aussi très considérable : elle affecte toute l’économie du langage. Si nous avions des termes séparés pour chaque notion, le fardeau mémoriel deviendrait insupportable. La polysémie nous permet d’exploiter rationnellement le potentiel des mots, en leur rattachant plusieurs sens distincts »1.

Les acceptions d’un mot polysémique se groupent autour d’un noyau sémantique qu’on peut considérer comme l’invariant sémantique du mot, et les différentes acceptions qui se trouvent en corrélation – ses variantes lexico-sémantiques. Ainsi, on trouve dans la structure sémantique d’un mot polysémique son sens fondamental (de base, essentiel, primitif) et ses sens secondaires (sens dérivés).

Mais quoique les mots soient généralement polysémiques, ils prennent un sens concret et bien déterminé dans le contexte (dans la parole) où ils sont toujours monosémiques. C’est le contexte, à l’intérieur duquel se situe un élément linguistique, qui crée sa monosémie, qui sélectionne son sens, sa valeur. Donc, le mot est polysémique et monosémique à la fois. Il est polysémique en tant qu’unité de la langue et monosémique en tant qu’unité de la parole où s’actualisent ses sens latents.

Et c’est grâce à cela que la polysémie du mot ne pose pas de problème, et que les gens n’éprouvent aucune difficulté à se comprendre. Privé de contexte le mot acte, en dehors de son sens général, est ambigu : s’agit-il d’un acte de naissance, d’un acte juridique, d’un acte de vente (de donation, de partage etc.) ou d’autres encore ? Un adjectif simple comme vert prête à équivoque : cf. un feuillage vert, un vieillard encore vert, du vin vert, la langue verte (l’argot), le tourisme vert (rural), une verte réprimande, etc.

La polysémie est particulièrement propre aux substantifs et aux verbes français, puis viennent se placer par ordre décroissant les adjectifs, les adverbes et les mots-outils.

Quant à la monosémie, il a été déjà mentionné que la plupart des termes appartenant aux terminologies scientifiques et techniques n’ont qu’un sens : asperseur, auditeur (personne chargée de l’audit), autodirecteur, distributionnel, Internet, laryngologie, multiconduc-teur, etc. La monosémie d’un terme scientifique est une des conditions nécessaires de son meilleur fonctionnement dans le cadre d’une terminologie déterminée.

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