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Archaïsmes et néologismes

Dans la Préface de son célèbre Dictionnaire de la langue française Emile Littré écrit :

« Ainsi toute langue vivante et surtout toute langue appartenant à un grand peuple et à un grand développement de civilisation, présente trois termes : un usage contemporain qui est le propre de chaque période successive ; un archaïsme qui a été lui-même autrefois usage contemporain, et qui contient l’explication et la clef des choses subséquentes ; et, finalement, un néologisme qui, mal conduit, altère, bien conduit, développe la langue, et qui, lui aussi, sera un jour de l’archaïsme et que l’on consultera comme histoire et phase du langage »1.

Les archaïsmes

L’archaïsme lexical est un mot ou un groupe de mots qui n’est plus en usage, disparu ou en voie de disparition, car dans une communauté linguistique il existe des mots ou locutions qui n’appartiennent qu’aux locuteurs plus âgés. Pour les jeunes locuteurs ces unités lexicales sont considérées comme des archaïsmes par rapport à la norme commune1.

Il est naturel que les archaïsmes (ou mots désuets, mots vieillis) sont beaucoup moins nombreux en comparaison avec les néologismes qui naissent à tout moment et enrichissent continuellement le vocabulaire qui est dans une perpétuelle évolution.

Selon les causes de leur disparition on distingue deux groupes essentiels de mots archaïques :

  1. les historismes ou les mots historiques,

  2. les archaïsmes proprement dits.

Les historismes sont des unités lexicales qui disparaissent, parce que les choses et les notions qu’ils expriment, n’existent plus : arbalète f (arme de trait, arc d’acier monté sur un fût); arquebuse f (arme d’épaule dont la mise à feu se faisait au moyen d’une mèche ou d’un rouet) ; connétable m (chef suprême de l’armée royale) ; dîme f (impôt, fraction variable de la récolte prélevée par l’Eglise) ; fief m (terre, droit ou revenu qu’un vassal tenait de son seigneur et en échange duquel il devait accomplir le service dû à celui-ci) ; maille f (ancienne monnaie de cuivre de très petite valeur) ; ménestrel m (musicien et chanteur ambulant au Moyen Âge) ; pourpoint m (vêtement ajusté d’homme qui couvrait le corps du cou à la ceinture) ; seigneur m (propriétaire féodal) ; toise f (ancienne mesure française de longueur, valant 1,949 m) ; vassal,e n (personne liée à un suzerain par l’obligation de foi et hommage, et qui lui devait des services personnels) ; cour f de parlement (section judiciaire de la cour du roi) ; les états généraux (ils comprenaient des représentants de toutes les provinces appartenant aux trois ordres : clergé, noblesse, tiers état), etc.

Les historismes n’ont pas de synonymes qui pourraient les remplacer dans la langue moderne. On les trouve dans les ouvrages traitant de l’histoire du pays ou bien dans les romans historiques où ils s’emploient exceptionnellement pour rendre la couleur de l’époque, pour obtenir un effet de style.

Les archaïsmes proprement dits se subdivisent en archaïsmes lexicaux et en archaïsmes sémantiques.

Les archaïsmes lexicaux désignent des notions et des choses qui existent jusqu’à présent. Ces archaïsmes ont des synonymes absolus dans la langue moderne : bailler = donner, choir = tomber, cuider = penser, fol visage = masque, goupil = renard, partir = partager, prou = beaucoup, sans coup férir = sans difficulté, val = vallée, vis = visage, etc. Remplacés par leurs synonymes, les archaïsmes lexicaux ne s’emploient plus. Cependant nombre de mots archaïques se maintiennent dans des locutions toutes faites : avoir maille à partir avec qqn = avoir un démêlé, une dispute avec lui ; d’antan = du temps passé ; se tenir coi = se tenir calme, tranquille ; à huis clos = toutes portes fermées ; d’ores et déjà = dès maintenant ; peu ou prou = peu ou beaucoup ; vis-à-vis de = en face de ; chercher noise à qqn = lui chercher querelle, etc.

Les archaïsmes sémantiques (ou archaïsmes de sens) sont rares. C’est le cas où le mot subsiste, mais il a perdu son sens primitif ou l’une de ses acceptions d’autrefois : maîtrise ne signifie plus autorité de maître, boursier ne désigne plus celui qui fait et vend des bourses, demeure n’a plus le sens d’attente, gêne n’a plus l’acception de torture, conseil ne signifie plus résolution.

Ajoutons que certains archaïsmes ne sont pas définitivement rayés de la langue vivante, car on les rencontre encore dans le style soutenu et dans la poésie.  

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