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IV. Les sources de nos connaissances sur latin vulagire.

La forme essentiellement orale du latin vulgaire explique le fait qu’il

n’existe aucun document qui soit rédigé en latin parlé. Comment les linguistes

ont-ils réussi à reconstruire les formes latines qui avaient servi de

base aux formes romanes? Ils ont dépouillé, d’une part, des vestiges épigraphiques,

et, d’autre part, des textes littéraires latins afin d’y trouver

des mutations grammaticales, phonétiques ou lexicales. Rédigés par des

gens souvent peu lettrés, les textes fourmillent de «fautes» qui reflètent

les modifications survenues dans l’usage du latin.

A. Les vestiges épigraphiques.

A la fin du XIXe s., l’historien allemand Th. Mommsen (1867 –

1903) A rassemblé dans le Corpus inscriptionum latinarum en 16 volumes

des inscriptions trouvées sur différents territoires de l’ancienne Romania

embrassant la période de huit siècles (du IIIe s. av. n. ère au IVe s.).

Les inscriptions sont très appréciées par les savants car elles représentent

des textes authentiques qui n’ont pas subi de transformations au cours des

siècles sous les plumes de plusieurs copistes, permettant de lire dans l’original

les documents écrits de l’époque. En plus, la chronologie de ces documents

peut être établie avec beaucoup de précision, ce qui permet de rapporter les

mutations observées à une époque bien déterminée. S’y joignent d’autres avantages

des inscriptions: leur contenu reste presque toujours invariable, exempt

de colorations locales; l’ensemble de moyens linguistiques utilisés dans les épitaphes

et les tablettes portant des formules magiques est très restreint, leur

structure et composition ne changent presque pas avec le temps.

B. Les témoins littéraires.

Les belles lettres. Les comédies de T.-M. Plaute, le roman Satiricon

de C. P. A. Pétrone et d’autres oeuvres abondent en mots familiers

des esclaves et des affranchis reflétant les particularités du latin parlé.

43

La littérature spécialisée. Le dépouillement de nombreux traités sur

la médecine, l’architecture, l’agriculture, l’art culinaire fournit de précieuses

données concernant les modifications phonétiques, grammaticales

et lexicales du latin populaire.

Les textes religieux. Nombreux sont les écrits théologiques et historiques

dont l’analyse minutieuse révèle les voies du développement de la

langue. Les plus importants textes de l’époque sont les versions latines

de la Bible dénommées Itala et Vulgata.

C. Les grammaires du haut Moyen Age.

Parmi les écrits grammaticaux, le texte dénommé Appendix Probi

présente le plus grand intérêt pour la reconstitution du latin vulgaire. Ce

texte qui date du IIIe s. ou du début du IVe s. de n. ère n’est que l’appendice

à la grammaire de A. D. Donat, publié par l’éditeur Prob. C’est une espèce

de commentaire de texte fait sur les marges d’un manuscrit: l’auteur explique

des mots obscurs au fur et à mesure qu’il en trouve dans le texte.

D. La comparaison (confrontation) des langues romanes.

Les sources du latin vulgaire étant insuffisantes, il existe évidemment

des lacunes, des cases vides quant à sa grammaire, son phonétisme

et son vocabulaire.

Toutes les données sur les langues romanes modernes ayant été minutieusement

recueillies à partir du XIXe s., les linguistes procèdent à les

confronter entre eux et aux éléments correspondants du latin classique.

Une telle approche permet de reconstruire le système du latin vulgaire.

Appliquant la méthode comparative, les linguistes rapprochent les formes

et les mots corrélatifs des langues romanes pour restituer la forme respective

du latin vulgaire. Cette forme dont l’existence n’est attestée dans aucun

texte est marquée d’un astérisque (*) dans les dictionnaires étymologiques.

Par ex., oie < *auca: ayant confronté auca prov., oca it., esp., oie fr., les

savants ont reconstitué la forme du latin vulgaire *auca (< avica, diminutif

de avis). Or, tout récemment, elle a été retrouvée dans les gloses.

Questions ( * – questions demandant des réflexions)

I. En combien de périodes l’évolution de la langue latine est-elle

divisée?

* Pourquoi la langue latine emprunte-t-elle beaucoup à la langue

grecque entre le IIIe et le IIe ss. av. n. ère?

Qui créait les normes du latin classique et veillait à ce qu’elles soient

respectées?

Que désigne le terme «latin vulgaire»? A-t-il des synonymes?

Quelles sont les limites temporelles du latin vulgaire?

44

II. 1. Par quelles étapes a passé la romanisation de la Gaule?

* Est-ce que la romanisation a été toujours et partout la même?

* Quels sont les facteurs qui prédéterminaient la durée et le degré de

la romanisation?

2. Quelles sont les méthodes que les Romains utilisaient pour implanter

leur langue aux peuples conquis?

* Laquelle est la plus efficace? Rangez les méthodes selon le degré

d’efficacité.

3. Quelles sont les particularités de la romanisation de la Gaule?

Pourquoi les Gaulois ont-ils abandonné leurs langues maternelles

au profit du latin?

Quand les Gaulois ont-ils abandonné leurs langues maternelles?

* Pourquoi la langue celtique (gauloise) s’éteignait-elle moins vite

dans les régions montagneuses et rurales?

* Y a-t-il actuellement en France des régions où l’on parle une

langue celtique?

* Par quoi s’expliquent les différences de la romanisation du Sud et

du Nord de la Gaule?

* Quelles en sont les conséquences linguistiques? Se ressententelles

de nos jours?

III. Quelles sont les causes internes de la dégradation de l’Etat romain?

* Comment l’affaiblissement de l’Empire romain se répercute-t-il

sur l’existence et le fonctionnement du latin?

IV. D’où les linguistes puisent-ils des données sur les transformations

survenues en latin vulgaire?

* Laquelle de ces sources est la plus sûre et pourquoi?

Quels sont les textes les plus connus qui fournissent des données

sur les mutations survenues en latin vulgaire? Sont-ils rédigés en latin

vulgaire?

* Que marque un astérisque devant un mot?

Devoirs

1. Définissez: le latin classique, le latin vulgaire, le bas latin, la romanisation,

le bilinguisme, l’unilinguisme, une inscription épigraphique.

2. Expliquez pourquoi le latin officiel était appelé sermo eruditus,

perpolitus, urbanus; un autre latin était appelé sermo cotidianus, usualis,

plebeius, vulgaris, proletarius, rusticus, militaris. (voir I)

45

3. Trouvez sur la carte la Gaule Cisapline, la Gaule Transalpine.

Quels pays s’étendent sur ces territoires à l’heure actuelle?

4. Trouvez sur la carte les anciens centres de la culture romaine:

Lyon, Toulouse, Arles, Bordeaux, Narbonne.

Cours théorique 2

Le latin vulgaire: Les changements phonétiques

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités phonétiques du latin vulgaire

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants:

un changement paradigmatique / syntagmatique, une position forte / une

position faible, l’accent mélodique, l’accent dynamique, une voyelle brève

/ une voyelle longue, une voyelle ouverte / une voyelle fermée, une

syllabe ouverte / une syllabe fermée, une voyelle accentuée / une voyelle

non accentuée, la réduction partielle / la réduction complète, une diphtongue,

la diphtongaison spontanée, la nasalisation, la mouillure, la palatalisation,

l’hiatus, un son accessoire (d’appui), la prothèse (prothétique),

l’aphérèse, la métathèse, l’assimilation / la dissimilation

L’apprenant doit savoir

Les positions fortes / faibles des voyelles et des consonnes

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des

voyelles

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des

consonnes

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les mutations phonétiques survenues en latin vulgaire

Expliquer les causes des transformations phonétiques survenues en

latin vulgaire

Analyser les aboutissements morphologiques des changements phonétiques

Etablir les relations structurales entre les changements linguistiques

tenant compte que la langue est un système

Déterminer les origines (celtiques, germaniques) des transformations

phonétiques

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Le plan

I. Le changement du type de l’accentuation.

II. Les positions fortes et faibles des sons.

III. Les changements vocaliques.

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

2. Les changements syntagmatiques des voyelles.

IV. Les changements consonantiques.

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

2. Les changements syntagmatique des consonnes.

Les changements phonétiques les plus actifs se sont produits dans le

latin vulgaire avant la germanisation (le Ve s.).

L’évolution des sons dépend de trois facteurs qui sont:

– l’accentuation;

– le type de syllabe (ouverte / fermée);

– la position (forte / faible).

I. Le changement du type de l’accentuation.

La transformation du caractère de l’accent se rapporte au changement

d’ordre paradigmatique.

Dans l’étude de l’accentuation il faut tenir compte du caractère de

l’accent et de sa place dans le mot.

En latin classique l’accent était déterminé par la hauteur du ton, il

était mélodique, musical. Dans le mot frappé par l’accent mélodique toutes

les syllabes se prononçaient distinctement, c’est-à-dire sans réduction:

àr-bo-rem [àrborem]. En plus, chaque mot du latin classique portait

un accent indépendant.

En latin vulgaire l’accent mélodique du latin classique est remplacé

peu à peu par l’accent dynamique (= tonique, = de force, = d’intensité).

L’accent dynamique met en valeur la syllabe accentuée au détriment des

autres syllabes ce qui provoque la réduction des voyelles et des consonnes

dans les positions faibles (inaccentuées): àr-bo-rem [àrbr()m].

On explique la transformation de l’accent mélodique du latin classique

en accent tonique du latin vulgaire par les particularités articulatoires

des Gaulois (substrat celtique). Ce changement s’est achevée vers le

IIIe s. de notre ère.

Quant à la place de l’accent, dans la plupart des mots elle n’a pas

changé, excepté quelques cas particuliers, par ex.: cáthedra > catédra

(chaire), sápere > savére.

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II. Les positions fortes et faibles des sons.

La position du phonème dans le mot joue aussi un grand rôle dans

l’évolution des sons.

Dans les positions fortes les sons se maintiennent presque toujours

intacts, dans les positions faibles les sons se dégradent (se réduisent, s’effacent).

III. Les changements vocaliques.

Le développement des voyelles dépend de leur accentuation, du type

de syllabe dans laquelle elles se trouvent, et de leur place dans le mot.

Les voyelles toniques (accentuées) subsistent toujours ou se modifient,

mais ne disparaissent jamais. Les voyelles atones (non accentuées) ont la

tendance à s’affaiblir et même à disparaître dans certaines positions, indépendamment

du type de syllabe.

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

Les principaux processus paradigmatiques qui se déroulent dans

le vocalisme du latin vulgaire sont les suivants:

– l’affaiblissement de l’opposition du latin classique

«voyelles longues / voyelles brèves», supplantée graduellement en latin

vulgaire par l’opposition «voyelles fermées / voyelles ouvertes»;

– la disparition des anciennes diphtongues du latin classique;

– la formation des nouvelles diphtongues spontanées (romanes): la

«première» diphtongaison;

– les débuts de la mouillure u > ü;

– les débuts de la nasalisation.

L’affaiblissement de l’opposition du latin classique «voyelles

longues /voyelles brèves»

En latin classique les voyelles étaient longues ou brèves; c’est une

différenciation quantitative.

Voyelles

Positions fortes Positions faibles

a. syllabes accentuées a. syllabes non accentuées

b. syllabes initiales b. syllabes finales

Consonnes

Positions fortes Positions faibles

a. au début de la syllabe accentuée a. dans les positions finales

b. au début de la syllabe initiale b. dans les positions intervocaliques

c. dans le groupe de consonnes

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Latin classique: ã ā ě ē ì ī ô ō й ū ae oe au

Mais déjà en latin classique les voyelles longues étaient prononcées

d’une façon plus fermée que les voyelles brèves dont la prononciation

était plus ouverte. Peu à peu la différence quantitative des voyelles de

latin classique s’éfface.

Ainsi, en latin vulgaire dans le système vocalique l’opposition quantitative

«voyelle longue / voyelle brève» est-elle remplacée peu à peu par

l’opposition qualitative «voyelle fermée / voyelle ouverte»: pědem > pęde:

flōrem > flore, etc. Plus tard, en gallo-roman et en ancien français les

voyelles longues dans leur ensemble deviendront fermées, les voyelles

brèves deviendront ouvertes.

Mais avant que cette mutation «voyelle longue  voyelle fermée»

et «voyelle brève  voyelle ouverte» ne s’achève il existe une longue

période où les voyelles se confondent. La confusion est due à une prononciation

bien relâchée et négligée des usagers du latin vulgaire. Les confusions

de la prononciation se reflètent dans l’orthographe, par ex.: o long

est transcrit par u: ponere LCl / puniri LV.

La disparition des anciennes diphtongues du latin classique

Le latin vulgaire ne connaît plus de diphtongues qui étaient au

nombre de trois en latin classique: oe > e: poena LCl > pena LV; au >

o: auris non oricla (App.Pr.).

La formation des nouvelles diphtongues spontanées (romanes):

la «première» diphtongaison

Dans le système de voyelles se forment les nouvelles diphtongues

dites romanes.

La transformation d’une voyelle simple en une voyelle double (une

diphtongue) résulte de l’affaiblissement de la tension musculaire qui allonge

les voyelles. L’allongement des voyelles est suivi d’un dédoublement,

puis d’une dissimilation, par ex.: ě > ę ę > eę > ie.

Les diphtongues spontanées (ou indépendantes) proviennent des

modifications d’ordre physiologique ou même anatomique survenant dans

les organes phonateurs. La diphtongaison spontanée n’a transformé que

les voyelles accentuées libres ( = se trouvant dans une syllabe ouverte).

La diphtongaison spontanée a passé par deux étapes:

1. IIIe – IVe ss. (latin vulgaire). Elle a transformé les voyelles ouvertes

ę et libres accentuées, qui ont passé respectivement aux diphtongues

et ( > ): ęę

ę [ > ęę > eê > ié : pédem > pt > pied

[ > o¸o¸> oo¸ > uó > ué : bóve > bf > buef > boeuf

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2. VIe – VIIIe ss. (gallo-roman). La deuxième diphtongaison spontanée

a touché les voyelles fermées e et o qui ont passé respectivement

aux diphtongues éi ( >oi ) et óu ( > eu):

e [ > ee > ei > éi : habére > avéir > avoir

o [ > oo > ou > óu : (h)óra > óure > heure

Les débuts de la mouillure ū > ü

La mouillure du ū latin témoigne du déplacement de l’articulation

en avant.

La transformation du ū latin en ü (mouillé) serait imputable à l’influence

du gaulois, mais cette attribution est contestée par certains savants.

Les débuts de la nasalisation

Les voyelles qui précèdent m,n se prononcent avec une légère nasalisation;

elles sont nasalisées, mais ne deviendront pleinement nasales

que beaucoup plus tard (vers le XVIe s.).

2. Les changements syntagmatiques des voyelles.

Les principaux processus syntagmatiques qui se déroulent dans le

vocalisme du latin vulgaire sont les suivants:

– la réduction des voyelles dans les positions faibles (non accentuées,

finales);

– l’apparition des voyelles accessoires (dites d’appui).

La réduction des voyelles dans les positions faibles (non

accentuées, finales)

Dans les positions faibles les voyelles subissent une réduction. Elle

peut être partielle (transformation d’une voyelle à une autre: terra > terre,

cantat > cantet) et complète (disparition, chute d’une voyelle: tàbula

> table, muru > mur). Avec la disparition d’une voyelle le mot perd

une syllabe et devient plus court.

Les voyelles identiques en hiatus disparaissent: suum > sum, cohortem

> coorte(m) > corte.

Quand elles ne sont pas identiques, la première voyelle passe en une

semi-voyelle («yod»):

i > j : carea > caria>carje;

u > w ( > v) : racua > raqua, januarius > janvier.

L’apparition des voyelles accessoires (dites d’appui)

Le plus souvent elles sont prothétiques ( = apparaissent au début du mot).

La voyelle prothétique e se développe devant un groupe initial latin

par ex.: scribere LCl > escrire LV ( > écrire), scola LCl > escola LV >

école fr.

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L’apparition de cette voyelle dite d’appui serait expliquée par la

difficulté de prononcer les groupes sp, st, sk. La voyelle prothétique apparaît

dans les inscriptions latines à partir du IIe s. de notre ère.

Parfois on observe le phénomène inverse à la prothèse et propre

surtout au langage parlé – la chute des voyelles i et e à l'initial du mot:

illac > là, illu (illa, illi, illos) > lo (la, li, les). Il s’agit de l’aphérèse.

IV. Les changements consonantiques.

Les changements des consonnes dépendent de la position de la consonne

dans le mots et des sons voisins.

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

Les principaux processus paradigmatiques qui se déroulent à l’époque

dans le consonantisme du latin vulgaire sont les suivants:

– la mouillure (la palatalisation);

– la disparition du «h» latin.

La mouillure (la palatalisation)

La palatalisation a touché les consonnes [k], [g], [d], [l], [n] devant

[e], [i].

c + e, i > [k’] > [ts]: caelu [kelu] LCl > ciel [tsiel] LV;

c + a > [k’] > []: causa [kausa] LCl > chose [oze] LV;

g + e, i > [d’] > [dz, dj]: gente [jente] LCl > gente [djent] LV;

d + e, i > [d’] > [dz, dj]: diurnem [diurnem] LCl > jornu [djorny]

LV;

l + e, i > [l’]: filius [filius] LCl > [filjus] > [fil’us] LV;

n + e, i > [n’]: vinea [vinea] LCl > [vinje]> [vin’] LV.

Parfois la palatalisation est attestée par l’écriture: la transformation

de [t] en affriquées [ts], [tch] se voit dans la confusion de ti et ci: definitiones

> definiciones, etc.

La disparition du «h» latin

Le h latin s’amuït et s’efface: homo LCl > omo LV, habere LCl >

abere LV (avoir fr.). Plus tard, au moyen français (XIVe – XVe ss.) cette

consonne latine est réintroduite dans l’écriture mais non pas dans la

prononciation: homo LCl > omo LV > omo AF > homme [om] MF.

2. Les changements syntagmatique des consonnes.

Les principaux processus syntagmatiques qui se déroulent dans le

consonantisme du latin vulgaire sont les suivants:

– la réduction des consonnes dans les positions faibles: intervocaliques,

devant une autre consonne (groupe consonantique), finales;

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– l’assimilation / dissimilation;

– la métathèse.

La réduction des consonnes dans les positions faibles

Dans les positions faibles les consonnes subissent une réduction.

Elle peut être partielle (transformation d’une consonne à une autre:

(h)abere LCl > avere LV > avoir) et complète (disparition, chute d’une

consonne: parabula LCl > paraula LV, amat LCl > ama LV). La réduction

complète raccourcit le mot latin.

L’affaiblissement des consonnes intervocaliques se manifeste par

les transformations suivantes:

– les consonnes sourdes deviennent sonores, par ex.: k > g: pacanus

«мирный» LCl > paganus LV;

– les sonores deviennent des fricatives: (h)abere LCl > avere LV > avoir.

L’affaiblissement peut aboutir même à l’effacement (disparition, chute)

des consonnes intervocaliques: parabula LCl > paraula LV > parole fr.

La réduction atteint aussi les groupes consonantiques: insula LCl >