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4. Le verbe.

Ayant perdu huit formes verbales non personnelles du latin classique,

le gallo-roman n’en a que quatre: l’infinitif présent, le participe présent

et passé, le gérondif.

En gallo-roman on emploie régulièrement les cinq formes synthétiques

= étymologiques qui se sont conservées du latin classique: le présent,

l’imparfait et le parfait (passé simple) de l’indicatif et le présent et

l’imparfait du subjonctif.

En gallo-roman la voix passive est exprimée par une forme analytique.

Le latin vulgaire, ayant refait la formation de la voix passive latine,

l’a rendue plus simple, homogène, unifié.

Le principal processus paradigmatique se déroulant en gallo-roman

est la restructuration du sytème verbal.

La restructuration du système verbal

A. Tous les nouveaux verbes qui pénètrent dans la langue se forment

sur le modèle régulier qui est celui du premier groupe (-are): carricare.

Le gallo-roman continue à refaire les verbes irréguliers d’après ce

modèle régulier: ausare > audere.

B. Les verbes de l’ancienne 4ième conjugaison latine en -ire se conjuguent

avec le nouveau suffixe -sc-: finio finisco (c’est là l’origine du

deuxième groupe verbal du français moderne).

Conformément à la tendance analytique du système, la valeur des

formes disparues est traduite par le moyen des nouvelles formes analytiques.

Ainsi, les principaux processus syntagmatiques se déroulant en

gallo-roman sont les suivants:

– le développement du futur roman;

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– le développement du passé roman;

– l’alternance des radicaux.

Le développement du futur roman

Après avoir hésité entre plusieurs verbes auxiliaires pour exprimer

la valeur du futur le gallo-roman choisit définitivement le verbe aveir:

scribere aio, cantare aio.

Par analogie avec le futur le conditionnel présent se forme vers le

VIIIe s. : je parlereie (< parler (av)eie).

Le développement du passé roman

L’action passée s’exprime régulièrement par la construction du verbe

habere et du participe passé; en gallo-roman habeo epistolam scriptam

d’une construction syntaxique devient forme verbale: j’ai une lettre écrite

(valeur aspectuelle) (= le resultat de l’action)  j’ai écrit une lettre.

On retrouve les vestiges des anciens liens syntaxiques dans l’accord

du participe passé avec le complément d’objet direct en français moderne:

habeo epistolam scriptam: la lettre que j’ai écrite.

L’alternance des radicaux

Les modification sphonétiques ont eu comme conséquence l’alternance

(vocalique et consonantique) des radicaux verbaux à l’indicatif et

au subjonctif:

5. L’adverbe.

La plupart des adverbes remontent aux mots latins de la même classe.

Les uns changent très peu leur aspect phonétique (bene > bien, male

> mal, ibi > y, etc.), d’autres subissent des transformations phonétiques

plus importantes, telle la fusion complète de deux adverbes latins: aliud

sic > aussi, ad satis > assez, de retro > derrière, ecce hic > ici, etc.

En gallo-roman dans la classe des adverbes les dérivés en -ment

sont très usités. On trouve les origines de ce suffixe dans l’ablatif du

substantif latin mens, -tis, mente qui désignait esprit, puis manière d’être:

bonnemente < bona mente – dans un bon esprit, d’une bonne manière.

Ce suffixe reste très productif même en français moderne.

II. Les particularités de la syntaxe du gallo-roman.

L’ordre des mots demeure libre en gallo-roman, car les mots sont

encore dotés de flexions casuelles et verbales qui servent à assurer les

liens syntaxiques.

dèbeo > dois debèmus > devòns

dèbes > dois debètis > devèz

dèbet > doit dèbent > dòivent

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La fonction du mot étant suffisamment marquée par sa forme (soit

flexionnelle, soit prépositionnelle), l’ordre des mots reste celui du latin

classique et du latin vulgaire, c’est-à-dire libre, avec le prédicat qui se

place à la fin de la proposition. Mais le gallo-roman révèle déjà la tendance

à l’ordre direct des mots dans la proposition car c’est lui qui commence

à remplir la fonction grammaticale. C’est ainsi que le gallo-roman a

réagi à la disparition des formes casuelles. La généralisation des prépositions

est appelée à son tour à maintenir le nouveau type de l’ordre des

mots. La tendance à exprimer les rapports syntaxiques non pas à l’aide

des flexions (comme c’était en latin classique) mais à l’aide des prépositions

s’accentue donc en gallo-roman: dico patri dico ad patre.

Dans la syntaxe le gallo-roman développe les mêmes tendances que

son prédécesseur, le latin vulgaire.

Le groupe de mots

Au niveau du groupe de mots la tendance à l’ordre «déterminé /

déterminant» reste forte ce qui rapproche le gallo-roman du français

moderne: fratris liber LCl  liber fratris LV (liber de fratre AF 

le livre du frère FM ).

La proposition simple (indépendante)

Les constructions infinitives latines telles que «Accusativus cum