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1Er groupe est devenu homogène, parce que constitué d’un seul type

d’infinitifs – ceux en -er.

La diphtongue ie ne subsiste que dans le suffixe -ier: ouvrier, bouclier,

etc.

La combinaison diphtonguée (< èi < oi) subit à partir du XIV e

s. une double évolution:

A. oi > [wε > ε] B. oi > [> wa]

Cette double évolution est due soit aux différents styles, soit à l’influence

dialectale.

A. oi > [wε > ε]

Déjà au XIIIe s. dans certains mots commence à se prononcer

comme un son simple (une monophtongue) ε. Au XIXe s. pour les mots

contenant cette ancienne diphtongue on a adapté l’orthogpraphe ai au

lieu de oi, par ex.:

Ancien français Moyen français Français moderne

monnoie [monwэ > monэ] monnaie [mon]

foible [fwblэ > fblэ] faible [fbl]

-ois [s > s > ] ais []: Français, Milanais

178

La terminaison de l’imparfait et du conditionnel -oit a passé par les

mêmes transformations, ayant éliminé de cette façon le flottement de la

prononciation de cette désinence en ancien français: à cette époque-là les

deux formes phoniques étaient acceptables:

B. oi > [> wa]

A partir du XIVe s. la voyelle [ε] dans la diphtongue oi [] s’ouvre

en [a], d’où [] > [wa]. Cette prononciation se répand surtout dans le

menu peuple de Paris: avoir [avr > avwar]. Notons que l’orthographe

conserve l’écriture plus ancienne – celle de l’ancien français oi.

Cette même tendance à l’ouverture se fait voir dans l’évolution de e

> a devant r qui devient une consonne «ouvrante» dans la prononciation

populaire: darnier pour dernier, aparcevoir pour apercevoir, etc.

Durant les XIIIe – XIVe ss. les diphtongues nasalisées ont passé

aux monophtongues ou aux combinaisons diphtonguées:

L’orthographe qui est restée celle de l’ancien français n’a pas suivi

le changement de la prononciation:

[fãm] (AF)  [fěm] (MF)

faim (AF) = faim (MF)

La nasalisation

Le moyen français possède trois voyelles nasales: [ã], [ěn], [õ].

Les voyelles nasalisées restent en moyen français des variantes de phonèmes

oraux, bien que la nasalisation devienne sensiblement plus grande.

Les voyelles nasales et nasalisées manifestent la tendance à l’aperture.

En moyen français la tendance à l’aperture, amorcée aux XIe –

XIIe ss. ([ěn] > [ãn]), Elletteint les voyelles fermées [n], [õ(ø)n] et [ün]:

[n] > [ěn] : vin [vn] > [věn]

[йn] > [õn]: un [ün] > [õ(ø)n]

Ainsi, le vocalisme du moyen français s’est-il enrichi d’une voyelle

labiale nasalisée [õ(ø)n] ayant perdu les nasalisées [ìn] et [йn].

Ancien français Moyen français

il dormeit: il dormait:

a) [dormw]

b) [dorm]

a) ----------

b) [dorm]

Ancien français Moyen français

faim [m] faim [fem]

frein [fren] frein [fren]

point [nt] point [põent] > [pwent]

juin [djйn] juin [jųen]

bien [ben] bien [bien]

179

2. Les changements syntagmatiques des voyelles.

Les principaux changements syntagmatiques de l’époque sont les

suivants:

– l’évolution de [e] > [э],

– la réduction d’hiatus intérieurs.

L’évolution de [e] > [э]

La voyelle e en position non accentuée et dans les monosyllabes qui

ne portent pas l’accent (tels pronoms personnels, articles, adjectif démonstratif)

se réduit en [э]: cheval [ƒeval > ƒэval], te [te > tэ], le [le > lэ].

Dans un mot de trois syllabes e prétonique disparaît ce qui diminue

le volume du mot: serement > serment, contrerole > controle.

Vu la tendance du français au rythme oxyton, l’unique voyelle posttonique

[э] à la fin absolue du mot s’affaiblit et dispraît d’abord en position

après voyelle: pensee [pãnseэ > pãnse:]. Ce changement porte atteinte

à l’expression du genre féminin, car la chute de [э] est compensée

par l’allongement de la voyelle finale. Désormais la finale longue, marquant

le féminin, s’oppose à la finale brève: ami / amie [ami / ami:], etc.

Il apparaît de la sorte dans le vocalisme du moyen français une

nouvelle caractéristique qui tend à devenir un trait pertinent, la longueur.

On la trouve non seulement à la suite de la chute du e final, mais aussi

dans la voyelle o ayant passé à o fermé long devant z, v et après l’amuïssement

de s: chose [cho,ze > cho,: ze], pauvre [po,vre > po,: vre], tost

[to,st > to,:t], etc.

La réduction d’hiatus intérieurs

Dans la plupart des cas les voyelles se sont trouvées en hiatus à la

suite de la chute des consonnes intervocaliques.

A. La voyelle e en hiatus ne se prononce plus: eage [eadgэ] > eage

[agэ], veoir [vewer] > veoir [vwer] > ([vwar]).

B. Les voyelles i, u, y en hiatus passent en semi-consonnes j, w, u:

nier [nier > njer], tuer [tuer > tq,er], ouate [uatэ > watэ].

C. La voyelle o en hiatus ne disparaît pas, mais se transforme en [u]

(devient plus fermée). Dans l’orthographe cette nouvelle prononciation

est rendue par la combinaison de deux lettres ou: loer > louer, oir >

ouir, aloette > alouette.

D. La voyelle a devant [õn] passe à [ãn]; o ne se prononce plus:

paon [paõn] > [pãn].

La réduction des voyelles en hiatus contribue à l’unification des

formes grammaticales, par ex., dans le passé simple:

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La réduction complète d’hiatus intérieurs ne s’achèvera qu’au

XVIe s. Dans certains cas l’orthographe n’a pas suivi le changement de la

prononciation, celle-là étant devenue historique: paon [], haine [εn], etc.

II. Les changements consonantiques.

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

Le principal changement paradigmatique de l’époque est la réduction

complète des affriquées.

Le système consonantique du moyen français se voit débarrassé des

affriquées qui se sont transformées en sons simples à l’époque de l’ancien

français: [] > [ƒ], [ts] > [s], [dj] > [j], [dz] > [z] et des occlusives

postlinguales labialisées ([kw] > [k], [gw] > [g]).

Ainsi, à la suite de la réduction (= simplification) des affriquées et

des occlusives postlinguales labialisées le consonantisme s’enrichit de

deux nouvelles consonnes [ƒ], [j], et de deux semi-consonnes [q], [w].

L’ancienne affriquée z (< t+s) est présentée dans l’orthographe moderne

à la 2 e personne du pluriel (venez, allez, etc.) et dans l’adverbe assez.

A part la sonante mouillée [l’] et l’expirée [h], le consonantisme du

moyen français est celui du français moderne. Le français éliminera [l’]

plus tard, mais il existe des dialectes qui connaissent de nos jours cette

consonne mouillée. Quant à l’expirée [h], elle ne se trouve que dans les

emprunts, donc son emploi est restreint et la consonne tend à disparaître.