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2. La guerre de Cent Ans (1337 – 1453).

Ce long conflit entre la France et l’Angleterre a pour origine un

conflit féodal.

La longue guerre de Cent Ans affaiblit la monarchie française, qui

perd plusieurs provinces au profit de l’Angleterre. La guerre ravage le

pays tout entier et ruine l’agriculture, occasionnant la famine et la peste,

décimant le tiers de la population. La noblesse perd près des trois quarts

de ses effectifs, permettant ainsi aux bourgeois, enrichis par la guerre,

d’acheter des terres et de s’anoblir.

Aux insuccès du début de la guerre s’ajoute le mécontentement du

peuple, des bourgeois de villes et des grands seigneurs. Le milieu du XIV

e s. connaît les soulèvements du peuple contre le joug féodal. Dans les

provinces au Nord-Ouest de Paris, en 1358, a lieu une révolte paysanne

dénommée la «Jacquerie» (du nom de Jacques donné aux paysans). A

Paris, le soulèvement des artisans et bourgeois contre de gros impôts et le

pouvoir royal est dirigé par Etienne Marcel. Mais les nobles avec l’appui

des Anglais réduisent les rebelles à l’obéissance.

En France il se développe un mouvement populaire pour la libération

du pays (campagnes de Jeanne d’Arc). Les interventions de Jeanne

d’Arc (1412–1431), redonnent l’avantage au roi de France; ce dernier

reprend progressivement Paris (1436), la Normandie (1450), la Guyenne

(1453). Ainsi, la France récupère-t-elle son territoire, annexé depuis le

XIIe s. par l’Angleterre, sauf la région de Calais.

168

Mais le royaume français paie très cher sa victoire sur les Anglais.

La guerre de Cent Ans retarde de beaucoup le développement économique

de l’état.

La guerre de Cent Ans contre les Anglais fait naître un fort sentiment

nationaliste, tant en France qu’en Angleterre.

En Angleterre au XIVe s. le français perd progressivement le statut

de langue dominante, en réaction contre la France. Cela se traduit par le

remplacement du français dès 1363 au parlement de Londres. Henry IV

fut le premier roi de langue maternelle anglaise; Henry V fut le premier

roi d’Angleterre à utiliser l’anglais dans les documents officiels. Mais le

français continue à être employé oralement à la cour anglaise, car la plupart

des reines d’Angleterre viennent de France.

Le français est donc de moins en moins maternel en Angleterre, il

doit être soutenu par un enseignement spécifique. Cela fait augmenter le

nombre de traités didactiques ou épistolaires visant à professer le français

(par ex., vers 1400 apparaît Donait françois de John Barton: grammaire

en forme de dialogues, rédigée d’après le modèle latin). De tels

ouvrages représentent une source importante des données sur la langue

française de l’époque.

3. L’essor d’après-guerre.

La guerre contribue à la consolidation du pays. Louis XI (1461 –

1483) réunit presque toutes les provinces de France en un Etat national

ayant supprimé les fiefs et le pouvoir illimité des seigneurs. La Provence,

la Bourgogne et la Bretagne sont rattachées à la France. Cela fait, l’unification

du pays fut accomplie: à la fin du siècle le domaine royal coïncide

presque avec la France actuelle.

Les industries et les sciences connaissent un nouvel essor reprenant

le cours du développement amorcé à la fin du XIIIe s. et retardé par la

guerre de Cent Ans.

Au XVe s., naît un nouvel art de vivre. Le décor de la vie se transforme

dans le sens du mieux-être, du confort, voire du luxe. La mode

parisienne fait déjà prime; elle est recherchée à l’étranger, notammant

par les Anglais. Les cours royales et princières constituent des foyers

d’élégance. Le luxe de l’alimentation aussi: abondance de viandes, plats

raffinés, vins fins, fruits exotiques, sucreries.

Depuis le milieu du XVe s. la fièvre de construction de l’aprèsguerre

ne s’apaise pas. Les villes s’embellissent: on pave les rues de pierre,

on éloigne les abattoirs, on multiplie les fontaines. L’architecture civile

prend son essor, mais la part de Dieu reste toutefois la plus grande.

169

4. L’attirance pour les lettres et la pensée antique.

L’intérêt pour les lettres et la pensée antique se manifeste.

Les traductions des auteurs latins et grecs (les traités philosophiques,

juridiques et scientifiques de Tite Live, Horace, Aristote, Virgile,

Cicéron, et d’autres) sont commandées par le roi et les grands seigneurs.

Plusieurs éminents traducteurs (N. Oresme, Pierre Bersuire, Jacques

Bouchaut, et d’autres) contribuent à enrichir le vocabulaire français et à

créer la terminologie des sciences et des techniques, aussi bien qu’à développer

et à perfectionner le dialect central.

Nicolas Oresme est le plus illustre des traducteurs. Il traduit la

Politique d’Aristote (1374), ayant accompagné son oeuvre d’une grande

réflexion sur la langue française dans le texte joint: Excusacion et commendacion

de ceste oeuvre. Oresme s’y montre le premier à avoir une

vue à long terme sur les progrès de la langue française: conscient de ses

défauts, il est convaincu que le travail des traducteurs la rendra plus

précise. Le traducteur développe également le thème de la translatio

studii: le savoir étant passé de la Grèce à Rome, il doit passer de Rome à

Paris. Ce grand homme de l’époque remet totalement en question la situation

du latin, enrichit de beaucoup le vocabulaire de la langue française,

visant toujours la perfectibilité du français.

Mais dans cette période du français il existe aussi une forte tendance

latinisante, traduite par l’influence des clercs et des scribes instruits et

puissants dans l’appareil de l’État ainsi que dans la vie économique de la

nation. Ces savants latiniseurs, imprégnés de latin, éblouis par les chefsd’oeuvre

de l’Antiquité et désireux de rapprocher la langue parlée, c’està-

dire le français, de celle représentant tout l’héritage culturel du passé,

«translatent» les textes anciens, tout en dédaignant les ressources dont

dispose alors le français de l’époque.

Ce faisant, ils éloignent la langue française de celle du peuple: c’est

le début de la séparation entre la langue écrite et la langue parlée. C’est

ainsi que le français perd peu à peu la prérogative de se développer librement,

il devient la chose des lettrés, des poètes et des grammairiens.

La période du moyen français précède ce qu’on appelle la Renaissance.

Mais bien avant son apparition «officielle», le décor est mis. Les

contacts entre les intellectuels d’Europe qui déboucheront sur l’humanisme

sont déjà établis. L’influence de l’Antiquité grecque et latine est considérable.

L’influence de l’Eglise sur la création se fait moins pressante.

Le français s’impose peu à peu au détriment du latin.

L’imprimerie

L’industrie de l’imprimerie, née à Mayence en 1448 avec Gutenberg,

s’installe à Paris en 1470.

170

L’imprimerie favorise la diffusion du français: il paraît plus rentable

aux imprimeurs de publier en français qu’en latin vu le nombre plus

important de lecteurs en cette langue.

Les imprimeurs s’installent de plus en plus nombreux à Paris, mais

aussi dans les grandes villes de province où ils ouvrent «des librairies»,

c’est-à-dire des endroits où on édite, on imprime et on vend des livres.

Les techniques de fabrication se perfectionnent, les tirages augmentent,

la diffusion s’améliore. Ainsi, la culture peut-elle davantage se répandre.

Mais le nombre d’exemplaires sortis demeurant faible, le livre reste un

produit coûteux, objet de luxe réservé à des privilégiés.

5. L’extension géographique et sociale du dialecte de l’Ile-de-

France.

Paris occupe, aux XIVe – XVe ss., une place prépondérante sur le

plan intellectuel. Située au carrefour des routes, la ville est ainsi largement

ouverte aux influences extérieures, tandis que son emplacement privilégié

assure son essor économique. Les groupes de discussion et d’études

fleurissent à Paris. Ce sont ces données à la fois spirituelles et matérielles

qui expliquent le développement des arts, des lettres et des sciences

surtout au centre du pays.

La tendance à la cenralisation du pays contribue à l’extension du

francien. Les Français, s’ils sont instruits, n’écrivent donc plus en français

dialectal, c’est-à-dire dans les langues d’oïl, mais en français ou en latin.

Les domaines de l’expansion géographique ainsi que les fonctions

accomplies par le français dans la société française de l’époque s’élargissent

aux dépens du latin. Dès l’époque de Philippe le Bel, on commence à

employer le francien (français) pour les actes officiels, aux parlements et

à la chancellerie royale. Ainsi, dès 1300, se constitue une langue administrative

et judiciaire qui fait déjà concurrence au latin.

Le français est largement employé dans les édits, les ordonnances, etc.,

afin que la documentation officielle soit intelligible partout et à tous dans le

royaume de France. Le français est favorisé aussi dans les affaires. Quant

aux savants, clercs et autres lettrés, ils continuent à latiniser leur français.

Il est à noter un nombre déplorable des gens instruits à l’époque:

pas plus d’un cinquantième de la population pouvait pratiquer ce français

écrit, soit 40 000 sur 15 millions de Français.

II. La littérature aux XIVe – XVe ss.

A la suite des mutations sociales, vers le XVe s., toute une part de la

littérature est devenue celle de la ville et des bourgeois, alors qu’elle était

restée celle de l’élite féodale durant la période l’ancien français.

171

La littérature des XIVe – XVe ss. excelle dans le théâtre et les ouvrages

de prose ce qui reflète les besoins de la nouvelle société en formation

dans les grandes villes – la bourgeoisie. Le développement des genres

poétiques n’atteint pas la grandeur littéraire des siècles précédents, mais

la diversité des formes littéraires est considérable.

1. La prose.

Au XIVe s., dans des conditions pénibles (troubles, guerres, famines,

épidémies) la littérature a vu décliner les genres du roman courtois et

del’épopée.

Une littérature historique florissante

Jusque-là, la prose n’a pas encore conquis son statut littéraire étant

réservée à la langue juridique ou à certains textes de dévotion.

Les premiers prosateurs, en se libérant de contraintes de la versification,

se démarquent du même coup du roman et de l’épopée et trouvent,

dans la langue française qui peu à peu se perfectionne, des ressources

stylistiques propres. Les chroniqueurs du moyen âge Froissart, Commynes,

de la Sale ont peu à peu plié la langue française à la prose, qu’ils

estiment plus capable d’exprimer la vérite historique que les vers.

La chronique, le reflet des troubles de l’époque, de l’inquétude des hommes

et aussi de leurs aspirations, connaît un développement exceptionnel.

Avec les Chroniques de Jean Froissart (1337 – 1411), évoquant les événements

de l’époque et rédigées à la fin du XIVe s., et surtout les Mémoires de

Philippe de Commynes (1447 – 1511) (seconde moitié du XV s.) on peut

commencer à parler véritablement d’historiens.

Dans ses Chroniques J. Froissart donne une image brillante, sans

défauts de la société de son temps. La langue des chroniques de J. Froissart,

tout en se rangeant du côté du francien, comporte nombre de picardismes.

Bien que J. Froissart soit essentiellement connu pour son oeuvre

de chroniqueur, il est également l’auteur d’un grand nombre de ballades,

rondeaux, lais etc.

Philippe de Commynes, flamand de par son origine est le plus grand

historien du XVe s. Ce chroniqueur cherche à pénétrer les causes des

événements et porte des jugements politiques instructifs pour les dirigeants

de ce monde. Il s’en tient à un récit avec beaucoup de réflexion, de

recul, de jugement.

Un des plus grands prosateurs du XVe s. est Antoine de la Sale

(1388 – 1462) dont les oeuvres sont un spécimen du genre didactique.

Certains de ses textes sont précieux pour le linguiste vu le langage parlé

utilisé dans ses nouvelles.

172

Le conte: tradition et modernité

Depuis l’ancien français, la littérature française a fait une large place

au conte et à la nouvelle. Il s’agit de courts récits, au début en vers,

puis en prose, empruntés à la vie quotidienne et inscrits dans un cadre

narratif étroit. Au XVe s., deux nouvelles tendances apparaissent: une

tendance moralisatrice, lorsque le conte comporte un enseignement, une

morale à tirer de l’histoire; une tendance psychologique, avec les analyses

de sentiments qui influenceront beaucoup le XVIe s. Mais le plus

souvent, le conte et la nouvelle cherchent à faire rire, et les aventures

qu’on y raconte sont grivoises, misogynes et anticléricales (les femmes et

les moines en sont les principales victimes).

2. La poésie.

Le genre poétique change visiblement de contenu et de forme. L’élément

moralisant y est souvent présent. L’immense variété des formes connues

aux XIIe – XIIIe ss. fait place à de nouvelles formes: rondeaux,

ballades, lais, virelais, dits. Les poètes expérimentent désormais de nouvelles

formes d’expression et s’orientent essentiellement vers des recherches

stylistiques. La poésie commence à porter un caractère musical.

Guillaume de Machaut (1300 – 1377), Eustache Deschamps (1346 –

1406), Christine de Pisan (1364 – 1429), Charles d’Orléans (1394 – 1465)

sont les figures dominantes de la poésie.

La nouvelle école de la poésie lyrique est crée par «le noble rhétorique

» Guillaume de Machaut. Il n’a certes pas inventé le genre des ballades,

lais, virelais et rondeaux; mais c’est lui qui, le premier, a porté ces

genres à leur perfection. Les thèmes qu’il reprend sont ceux de l’amour

courtois qu’il interprète sous la forme de multiples allégories. Le poète

utilise différentes formes de vers et leur confère une musicalité exceptionnelle

(Dit de l’Alerion, etc.). Plusieurs poètes célèbres appartiennent

à l’école poétique de Machaut: Eustache Deschamps, Christine de Pisan,

originaire de Venise (Italie), Charles d’Orléans, etc.

Son ami et disciple Eustache Deschamps est un poète érudit, à la

fois lyrique et satirique. Ce n’est pas un poète courtois, mais un homme

réaliste qui dénonce les intrigues politiques de son temps. Il relate des

événements de l’époque en patriote (Paris sans pair), sa poésie reflète la

vie et les relations sociales de l’époque. Il est surtout connu aujourd’hui

pour son Art de dictier. Ce traité en prose, écrit en 1392, est le premier

art poétique français.

La production de Ch. de Pisan est étonnamment riche, elle manifeste

une personnalité et une sensibilité féminines, très originales au tout

début du XVe s.

173

Plus que chez aucun autre de ses contemporains, on trouve chez

Charles d’Orléans une sensibilité moderne devant le temps perdu, la solitude

et l’ennui. L’émotion et la sincérité qui percent constamment dans

nombre de ses poèmes, tout en demi-teintes et en nuances, rendent encore

attanchant au public ce grand nostalgique.

Un des plus grand poètes de l’époque François Villon (1431 – 1462?)

occupe une place à part dans l’histoire littéraire. F. Villon est le plus

connu des poètes du moyen âge, pas nécessairement parce qu’il est le

plus habile ni le plus brillant, mais à cause de sa vie hors du commun et

des sentiments pathétiques. Quelle que soit sa vie, il a une grande notoriété:

sa première grande composition, Lais, de 1456, le fait reconnaître

parmi les gens de lettres; Charles d’Orléans le reçoit à la cour, le fait

participer à un concours poétique. Le Grand Testament est son meilleur

poème. Le lexique des poèmes de Villon est exceptionnellement riche et

varié, il recourt souvent aux proverbes et aux dictons. La phonétique et

la grammaire de ses poèmes se ressentent aussi du langage populaire: er >

ar (la rime terre : Barre), etc.

3. Le théâtre.

Au moyen âge le genre dramatique fleurit et connaît plusieurs variétés.

Un théâtre d’origine religieuse

Parmi les différents types de spectacles religieux, le mystère est

celui qui exerce le plus d’influence au XVe s. Son sujet, directement emprunté

à la Bible, est le plus souvent consacré à la mort de Christ, à sa

«Passion», à la vie des Saints, de la Vierge, etc. (Mistère de la Passion

d’Arnould Gréban, Mistère des apôtres, Mistère du vieux Testament,

etc.). L’ampleur du sujet est telle que le spectacle dure parfois plusieurs

jours. C’est par milliers que se comptent les vers, et les acteurs sont

parfois plus de deux cents. Quant aux éléments de décor, aux machineries,

aux costumes, à la musique, ils tiennent une place importante. Le

succès de ces mystères est immense.

Un théâtre profane

Dès le XIIIe s., un théâtre profane commence à exister indépendamment

du théâtre religieux. Mais il faut attendre le XVe s. pour qu’un véritable

théâtre profane apparaisse à côté des mystères et des passions. Au XVe

s., il est représenté dans différents types de pièces, des pièces sérieuses

comme moralités (où des personnages, souvent allégoriques, illustrent une

vérité morale), mais surtout des pièces comiques, comme les sotties (où

des personnages habillés en fous – on dit «sots» au moyen âge – se permettent

de dire sur l’actualité, la société, l’église, le pouvoir, le monde tout ce

174

qu’ils ont envie de dire), ou comme les farces. La farce jette un regard

critique sur les moeurs du temps, elle est écrite pour faire rire franchement

un public urbain, elle met en scène des gens de tous les jours, marchands

rusés, bourgeois naïfs, maris trompés, femmes légères ou mégères.

La plus justement célèbre des farces est celle de Maître Pierre Pathelin

(composée entre 1461 et 1469). Ce texte, dont l’auteur est resté

inconnu, est très bien composé et rédigé dans un style très naturel. Il

appaît comme la meilleur oeuvre comique avant les pièces de Molière.

Le théâtre du moyen âge est un genre très vivant, très apprécié du

public, et qui fournit un nombre d’oeuvres important.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I. Quelles sont les limites temporelles du moyen français?

1. Comment a changé la structure de la société féodale la veille de la

guerre de Cent Ans?

2. Pourquoi la guerre de Cent Ans a-t-elle été déclanchée?

Quelles sont les résultats économiques, politiques, linguistiques de

cette guerre?

* La place occupée par le français en Angleterre, s’est-elle réduite

après la guerre de Cent Ans? Pourquoi?

3. Comment l’aisance économique d’après-guerre se manifeste-t-elle?

4. Quel rôle jouent les traductions du latin dans le développement

du français?

Qui sont «les latiniseurs»? Quelle est leur attitude à l’égard du français

de l’époque? Pourquoi une telle attitude?

Pourquoi et comment l’apparition de l’imprimerie a-t-elle favorisé

le développement et la diffusion du français?

5. A la base de quel dialecte la France s’unit-elle linguistiquement?

Pourquoi ce dialecte?

Par quoi s’explique l’extension (politique, administrative, économique,

sociale, intellectuelle, géographique) de l’usage du dialecte central

et son expansion en France?

Les fonctions sociales du français, comment ont-elle évolué aux XIVe –

XVe ss.?

Le bilinguisme latin / français, où (dans quelles sphères) s’est-il

conservé? Pourquoi?

II. Pourquoi les genres épiques, héroïques déclinentils aux XIVe –

XVe ss.?

Quels sont les nouveaux genres littéraires qui ont apparu?

175

Devoirs

1. Définissez: l’Antiquité, latiniser (une langue); genres littéraires: genre

didactique, une chronique, un rondeau, une ballade, un lai, un virelai, un dit,

une farce, une sottie, une moralité, un théâtre religieux, un théâtre profane.

2. Prouvez que l’avènement des nouveaux genres littéraires a contribué

à l’expansion du français au détriment du latin.

Cours théorique 8

Le moyen français:

Les changements phonetiques

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités phonétiques du moyen français

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants:

Un changement paradigmatique / syntagmatique, la fermeture /

l’ouverture des voyelles, une diphtongue, une monophtongue, la monophtongaison,

la nasalisation, une voyelle nasalisée, une voyelle nasale, une

affriquée, l’hiatus, l’accent de phrase, l’accent de groupe, l’accent rythmique,

l’accentuation syntaxique, la liaison, un signe diacritique, l’accent

circonflexe, l’accent aigu, l’accent grave

L’apprenant doit savoir

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des

voyelles

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des

consonnes

Les principales tendances phonétiques de l’époque

Les principes de l’orthographe du moyen français

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les changements phonétiques du moyen français

Expliquer les causes des transformations phonétiques survenues en

moyen français

Analyser les aboutissements morphologiques des changements phonétiques

Etablir les relations structurales entre les changements tenant compte

de leur caractère systhématique

176

Déterminer les origines (latines, etc.) des transformations phonétiques

Analyser les principes d’orthographe réalisés dans les mots

Plan

I. Les changements vocaliques.

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

2. Les changements syntagmatiques des voyelles.

II. Les changements consonantiques.

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

2. Les changements syntagmatiques des consonnes.

III. Le changement du type de l’accentuation. La liaison.

IV. L’orthographe du moyen français.

I. Les changements vocaliques.

La tendance essentielle de cette époque est la simplification du système

phonétique de la langue française.

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

Les principaux processus paradigmatiques sont les suivants:

– la fermeture des voyelles;

– la monophtongaison;

– la nasalisation.

La fermeture des voyelles

La fermeture a contribué à enrichir le système phonématique du

français moderne des nouveaux phonèmes [u] et [].

A. Le phonème [u] existait en latin et existe en français moderne,

mais la période la plus reculée de l’ancien français ne le connaissait ni

comme phonème ni comme variante d’un phonème; le son [u] apparaît

seulement au XIIIe s. par la suite d’une fermeture encore plus grande

d’un [o] fermé: totu > tottu > tot > tout.

Dans l’écriture il est noté par ou, u latin étant passé à y qui garde le

graphème u.

B. Le phonème labialisé [] apparaît de même du fait de la fermeture

des voyelles, cette foisci à la fin des mots.

Ce son remonte aux XIIe – XIIIe ss. et provient de la monophtongaison

des diphtongues eu et ue: nove > neuf [nyef] > neuf [noef], folia

> fueille > feuille. Le moyen français constitue donc une étape transitoire

où le phonème [oe] était en train de se fermer en [], le processus qui

ne prendra fin qu’aux XVIe – XVIIe ss., quand cette nouvelle voyelle

177

manifestera déjà une différenciation de qualité: elle sera fermée [] à la

fin absolue du mot: peux, voeu, etc., et ouverte [oe] devant une consonne

prononcée: leur, peur, etc.

Plusieurs autres voyelles tendent à se fermer après la chute des consonnes

finales.

La monophtongaison

Le moyen français tend à simplifier les restes dse diphtongues dont

la majorité a été éliminée vers le XIVe s.

Il n’en reste que la combinaison diphtonguée qui remonte soit à

l’ancienne diphtongue au, soit à la triphtongue eau.

Toutes les autres diphtongues se sont réduites en combinaisons

«semi-voyelle + voyelle»: ié > je, ieu > joe, ui > wi, oi > wε.

Dans la diphtongue ie qui suit les affriquées [] et [dj] le premier

élément disparaît: chier > cher, cherchier > chercher, chargier > charger.

Par analogie, il se perd également après toute consonne dans la terminaison

de l’infinitif: traitier > traiter, baissier > baisser, etc. Ainsi le

fait d’ordre phonétique contribue-t-il à la régularisation des formes verbales

– un fait d’ordre grammatical: si en ancien français le 1er groupe

comprenait deux types d’infinitifs (en -ier et en -er), après la chute de -ile