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XVe s., une présence constante de la culture française et de la langue qui

la véhiculait dans l’état anglais. Le français demeure langue de la cour

royale, des documents judiciaires et de l’Eglise: même dans le parlement

anglais (créé en 1265) les débats se font en français. Grâce à la domination

française en Angleterre le vocabulaire de l’anglais obtient un grand

nombre de mots français. Le français commence à céder la place à l’anglais

seulement au XIVe s.; mais il faut attendre le XVe s., pour que

l’anglais gagne définitivement. Des formules isolées en langue française

subsiste en anglais jusqu’à nos jours, par ex., voilà ce qui est écrit sur les

armoiries de l’état britannique: «Dieu et mon droit».

Cette éoque voit la floraison d’une riche littéature didactique, religieuse,

historique, narrative et dramatique érite en anglo-normand qui,

àcette éoque-là est considéécomme un des principaux dialectes occidentaux

de la langue d’oï.

3. Les Croisades.

Un événement qui a eu un retentissement particulier sur la mentalité

et la littérature de l’époque étudiée, ce sont les Croisades. Il s’agit des

expéditions militaires organisées pour délivrer la Terre sainte des Infidèles

(les Musulmans). L’Eglise appelle les chevaliers des royaumes catholiques

à aller libérer le tombeau du Christ. Les expéditions des croisés

durent deux cents ans: du XIe s. jusqu’au XIIIe s.

Toutes ces expéditions ont d’heureux éffets économiques: elles créent

des relations commerciales entre l’Orient et l’Occident; elles introduisent

chez les Occidentaux le papier, la soie, le sucre. En plus, les croisés

apportent des ces expéditions des mots tirés des langues orientales (arabes,

grecs) et des sujets de nombreux légendes, contes, mythes orientaux.

Par le biais des échanges scientifiques et culturelles avec les savants arabes

l’Europe fait connassaince avec la philosophie grecque et romaine,

l’art et les sciences antiques.

La France joue un rôle prépondérant dans les Croisades. Etant donné

que les chevaliers ne sont pas tous français (c’est-à-dire originaires de

l’Ile-de-France), mais aussi angevins, picards, champenois etc. et qu’ils

se communiquent en un idiome commun du domaine oïl, cela favorise le

nivellement des divergences dialectales entre les chevaliers de France.

Des chevaliers français bataillèrent aussi contre les Maures de la

péninsule ibérique. L’une de ces bataille a donné le sujet pour la plus

grande oeuvre de l’époque La chanson de Roland.

113

4. L’essor des villes et de la bourgeoisie aux XIIe – XIIIe ss.

Le XIIe s. est marqué par le développement des villes qui contribuent

à la centralisation de l'Etat. L’essor économique des villes permet à la classe

de bourgeois d’acquérir une certaine aisance. Un grand fait social en

résulte: la «bourgeoisie» entre en scène, se dresse en face de la noblesse et

du clergé. La révolution communale est un fait qui va influencer toute l’histoire

des siècles suivants. La consolidation du pouvoir politique des rois

français répond aux exigences vitales des villes dans la lutte contre les

seigneurs féodaux pour la liberté communale. Les bougeois veulent s’affranchir

de la domination féodale, c’est pourquoi au XIIIe s. les villes

reconnaissent le roi comme suzerain en accordant au pouvoir central une

aide financière et des détachements armés des milices urbaines.

La région centrale de la France – l’Ile-de-France – s’enrichit et se

développe intensivement grâce à une situation géographique favorable de

la ville de Paris. Ainsi le pouvoir politique des comptes de Paris devientil

de plus en plus grand. Au XIIIe s. Paris devient le centre politique,

économique et culturel de l’Etat français. Le morcellement féodal va en

diminuant à partir du XIIIe s.

II. Le contexte culturel.

1. Les sciences et les arts.

La culture est à cette époque essentiellement religieuse: les enseignants,

les étudiants, les hommes de loi, qui dépendent tous de l’autorité

religieuse, écrivent et parlent en latin mais la volonté de créer une culture

profane va favoriser le progrès du français.

La vie intellectuelle est assurée d’abord par les clercs, puis par les

universités qui se créent au XIIIe s. avec les facultées des arts (c’est-àdire

des lettres et des sciences), de théologie, de médecine et de droit:

celle de Paris voit le jour en 1200, et reçoit en 1252 de son premier directeur,

Robert Sorbon, le nom de Sorbonne. En entrant au collège l’écolier

reçoit la consigne de parler latin car il faut bien une langue commune à

l’Université cosmopolite où étudie la jeunesse venue d’Allemagne, d’Italie,

de Flandre, d’Espagne.

Dans cette atmosphère de liberté naissante l’esprit scientifique se

réveille.

Le Moyen Age connaît de riches échanges intellectuels. De nombreux

manuscrits circulent de ville en ville, surtout arabes ou grecs. Dès

le XIe s., des traducteurs s’attachent à donner des versions latines des

originaux arabes ou grecs, on découvre l’oeuvre d’Aristote par le biais

de multiples traductions. Sénèque et les philosophes stoïciens sont égale114

ment lus et traduits. Dans le domaine des faits humains, les «glossateurs»

cherchent à fixer le sens exact des textes de droit romain.

La philosophie et surtout les sciences (mathématiques, astronomie,

médecine, physique, etc.) pénètrent en France. Au contact des Arabes,

l’Occident acquiert des notions de calcul, de trigonométrie, d’algèbre.

Les physiciens étudient la théorie du levier, l’aimant; les alchimistes, au

cours de leurs tentatives pour fabriquer de l’or, font quelques expériences

intéressantes. Des médecins juifs et arabes fondent l’école de médecine

de Montpellier qui introduit dans la médecine un peu d’esprit expérimental.

On voit naître le goût d’un savoir encyclopédique. On cherche à

réunir dans un même livre les connaissances jusque-là éparpillées: apparaissent

alors les premières encyclopédies.

On assiste au XIIIe s. à un profond renouveau intellectuel, le goût

de la science est ressenti dans les milieux intellectuels.

Mais le peuple est maintenu dans l’ignorance. Les vilains ne savent

pas lire, et non seulement les vilains, mais aussi bien des nobles.

2. La littérature aux IXe – XIIIe ss.

La renaissance littéraire se manifeste par une floraison d’oeuvres

latines souvent inspirées de l’Antiquité, et surtout par l’apparition de

genres nouveaux en langue française.

La littérature devient un instrument de communication, d’information,

de diffusion des conceptions du monde et des intérêts des groupes

sociaux. La littérature médiévale est intimement didactique: les fonctions

d’écriture, de copie et de traduction servent à transmettre des connaissances,

des critères, des valeurs, et la forme littéraire représente un outil

d’enseignement.

Se trouvant au carrefour de riches échanges culturels, la littérature

française est donc étroitement liée aux oeuvres étrangères de l’époque.

Les «auteurs» du début du Moyen Age

Les textes du Moyen Age qui sont parvenus jusqu’à nous sont écrits

à la main sur des feuilles de parchemin (пергамент) reliées entre elles pour

former un manuscrit. Les manuscrits étaient copiés par les copistes ou

clercs dans les ateliers, nommés scriptoria, fondés auprès des monastères.

Au début du Moyen Age les oeuvres sont anonymes. La littérature est

diffusée par des jongleurs, des trouvères et troubadours (ceux qui composent

des tropes), c’est-à-dire des gens allant de ville en ville ou de château

en château réciter, sur les places ou chez les grands, leurs propres oeuvres

ou celles qu’ils ont apprises de la tradition. Ces «auteurs» font des remaniements

successifs tant et si bien qu’aujourd’hui, il est presque impossible

de connaître avec certitude l’état original d’une oeuvre. Les copistes eux

115

aussi interviennent volontairement pour modifier une histoire, expliciter un

passage obscur, ou développer un point qu’ils jugent intéressant.

A côté des oeuvres anonymes commencent à apparaître dès les Xe –

XIe ss. des oeuvres rédigées par les premiers écrivains.

L’écrivain du Moyen Age est lié à la société dans laquelle il vit et

partage donc les valeurs, les croyances, les goûts de la communauté pour

laquelle il compose, de la minorité qui détient le pouvoir; ses oeuvres reflètent

des idéaux de cette communauté, dans la chanson de geste, qui glorifie

la chevalerie, dans la littérature courtoise, qui codifie les relations de la

société seigneuriale, dans la littérature satirique, qui en dénonce les abus.

Tout en étudiant l’évolution du français, anciennement nommé langue

d’oïl il ne faut pas oublier sa langue soeur qu’est la langue d’oc –

langue provençale d’aujourd’hui. C’est la première langue littéraire en

Europe. La littérature des troubadours fut merveilleuse et servit d’exemple

à toutes les littératures européennes du Moyen Age chantant avant

tout l’amour et les sentiments, faisant ainsi opposition à l’ascetisme des

oeuvres littéraires religieux de l’époque. Guillaume IX d’Aquitaine est le

premier troubadour connu et le créateur de la «fin’amor», la première

poésie profane en langue d’oc qui se développait au XIIe s.

Les genres et les oeuvres

Au début de la féodalité la société se caractérise essentiellement par

un idéal à la fois religieux et militaire. Avec le temps (à partir des XIe –