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Vu l’amuïssement du -t final à partir du xiIe s., les formes de la 1ière

et de la 3e personne du singulier (1 er groupe, présent) ne se distinguent

plus dans la prononciation: je chante [ƒãt ] = il chante [ƒãt ]. C’est la

première étape vers l’effacement des distinctions flexionnelles ( = synthétiques)

entre ces formes verbales.

La généralisation de -e s’explique par plusieurs analogies:

– avec les verbes qui se terminent par «muta cum liquida»: entre,

semble. Cependant le petit nombre de ces verbes laisse supposer que ce

n’est pas la source principale de la diffusion de -e.

– avec les 2 e et 3 e personnes du singulier du présent de l’indicatif

où elle était toujours régulière:

Ancien français Moyen français

Trovèr  Trouvèr

(je) trèuve (nos) trouvòns  je trouve nous trouvons

(tu) trèuves (vos) trouvèz tu trouves vous trouvez

(il) trèuvet (il) trèuvent il trouvet ils trouvent

Ancien français Moyen français

(je) vi je vis

(tu) veis tu vis

(il) vit il vit

198

Présent de l’indicatif

I groupe

Ancien français Moyen français

(je) chant􀀀 je chant-e

(tu )chant-e-s tu chant-e-s

(il) chant-e-t il chant-e-t

– avec la 1ière personne du singulier du présent du subjonctif des

verbes du 2e et du 3e groupes où la désinence -e est régulière (rappelons

aussi que le mode subjonctif était très usité en ancien français, fréquent

dans l’usage, donc, ses formes auraient pu servir de modèle à imiter):

Présent du subjonctif Présent de l’indicatif

Ancien français Moyen français

finiss - e je chant - e

finiss - e - s tu chant - e - s

finiss - e - t il chant - e - t

B. Le 3e groupe généralise la desinence -s au présent de l’indicatif

par analogie avec le 2e groupe:

Présent de l’indicatif

III groupe

Ancien français Moyen français

je finis (je) tien􀀀 je tiens

tu finis (tu) tiens tu tiens

il finist (il) tient il tient

Toutefois cette désinence n’est pas encore stable en moyen français, les

deux formes sont longtemps acceptables : je veil􀀀 / je veil-s, je oi􀀀 / je oi-s, etc.

C. Les deuxième et troisième groupes généralisent -s au passé simple,

mais les deux formes alternent très longtemps: je fini􀀀 / je finis, je

voulu􀀀 / je voulus, etc.

D. Les désinences de l’imparfait et du conditionnel sont sujettes à

plusieurs transformations:

– depuis le XIIe s. à la suite de l’évolution de la diphtongue ei > oi

les désinences du 2e et du 3e groupes se refont par analogie avec les

verbes du premier groupe:

Imparfait

II, III groupes

Ancien français Moyen français

Amer Dormir

(je) amoie dormeie  dormoie

199

(tu) amoies dormeies  dormoies

(il) amoit dormeit  dormoit

– peu à peu la 1ière et la 2 e personne du singulier perdent le e nonaccentué,

ce qui jette les bases à l’unification ultérieure des désinences de

l’imparfait:

je dormoi(e )  je dormoi

tu dormoi(e )s  tu dormois

il dormoit  il dormoit

Mais la régularisation du singulier n’est pas encore achevée en moyen

français, car le -s analogique fait seulement ses premiers pas à la 1ière

personne du singulier de l’imparfait et du conditionnel.

E. Le subjonctif.

Au présent du subjonctif l’analogie fait apparaître les désinences -e,

-es, -et du 2 e et du 3 e groupes dans les verbes du 1ier groupe:

Subjonctif présent

Ancien français Moyen français

III e gr. I er gr. I er gr.

Vendre Amer Aimer

vend-e aim 􀀀  aim -e

vend-e-s aim-s  aim-e-s

vend-e-t aim-t  aim-e-t

Il en résulte que les formes analogiques du singulier du présent du

subjonctif et celles du présent de l’indicatif ne se distinguent plus.

A la 1ière personne du pluriel la désinence -ons est supplantée par -

ions, ce qui oppose désormais ce mode à l’indicatif. Quant à la 2e personne

du pluriel, -ez est encore plus répandue que le -iez analogique.

2. Les formes non personnelles du verbe.

Les formes non personnelles du verbe, tout comme le substantif,

perdent la catégorie grammaticale du cas. Le participe présent et le participe

passé n’ont gardé qu’une forme casuelle – celle du cas régime:

Participe présent

Masculin

Ancien français Moyen français

Sing. Plur. Sing. Plur.

Cas sujet chantanz chantant --------- ----------

Cas régime chantant chantanz chantant chantants

200

Féminin

Participe passé

Masculin

Féminin

Au XIVe s. les formes du participe présent perdent les catégories du

genre et du nombre et deviennent invariables, tout comme le gérondif. En

même temps ce dernier est de plus en plus souvent accompagné de la

particule en.

3. Les valeurs et les emplois des formes verbales.

En moyen français se constitue en gros le système des valeurs et des

temps du français moderne.

Les oppositions temporelles deviennent plus nettes, mais les anciens

emplois persistent toujours. Les formes temporelles marquent soit une

temporalité absolue, soit une temporalité relative, celle-ci en rapport avec

le temps d’un autre verbe. Ainsi se constitue pas à pas le système des

temps absolus et des temps relatifs et la concordance des temps dont les

règles seront définitivement établies au XVIIe s.

Le présent de l’indicatif

Au XIVe s. le présent de l’indicatif perd sa valeur du passé et ne

s’emploie plus dans les propositions au passé.

L’imparfait de l’indicatif

A partir du XIVe s. l’emploi de l’imparfait s’élargit aux dépens du

passé simple qui perd certaines de ses valeurs propres désormais à l’imparfait.

L’imparfait devient le temps descriptif par excellence.

Ancien français Moyen français

Sing. Plur. Sing. Plur.

Cas sujet chantant chantanz --------- ----------

Cas régime chantant chantanz chantante chantantes

Ancien français Moyen français

Sing. Plur. Sing. Plur.

Cas sujet chantez chantet --------- ----------

Cas régime chantet chantez chanté chantés

Ancien français Moyen français

Sing. Plur. Sing. Plur.

Cas sujet chantee chantees --------- ----------

Cas régime chantee chantees chantée chantées

201

Le passé simple et le passé composé de l’indicatif

Les valeurs du passé simple et du passé composé deviennent plus

précises: si le premier exprime une action au passé et qui ne se rapporte

pas au présent, le dernier exprime aussi une action passée mais dont les

résultats se rapportent au présent. La différenciation des valeurs contribue

à préciser la répartition des sphères d’emploi: le passé simple s’emploie

désormais dans les textes écrits, tandis que le passé composé se

rattache à l’oral.

Le subjonctif

En ancien français le subjonctif exprimait l’action éventuelle et s’employait

dans les propositions hypothétiques. Peu à peu ce mode recule,

aux XIVe – XVe ss. la période hypothétique de l’ancien français «se imparfait

subjonctif – imparfait subjonctif» est remplacée de plus en plus

souvent par «se imparfait indicatif – conditionnel présent» pour devenir

par la suite la forme essentielle de l’hypothèse.

Ainsi, le mode conditionnel se développe-t-il aux dépens du subjonctif.

Les temps surcomposés

Le XVe s. fournit les premiers exemples des temps surcomposés

pour créer les formes de l’antériorité: «Et quand je l’ay eu trouvé… »

(Cent Nouvelles Nouvelles). Il existe en moyen français trois temps surcomposés

avec avoir : le passé surcomposé j’ai eu parlé, le plus-queparfait

surcomposé j’avais eu parlé et le futur surcomposé j’aurai eu

parlé. Leur formation est due à l’usure du sens des temps composés dans

lesquels la valeur de l’action accomplie (valeur du «parfait») s’efface

peu à peu. L’apparition des temps surcomposés s’inscrit dans le cadre

des tendances analytiques.

Les formes verbales surcomposées sont attestées dès le XIIIe s., en

Bourgogne d’abord et puis elles se développent en moyen français. Les

jugeant trop lourdes, la langue classique les rejette. Les temps surcomposés

réaparaissent à l’époque moderne, surtout pour remplacer le passé

antérieur, qui est éliminé de la langue parlée.

L’aspect

L’aspect bien que relégué au second plan par le temps est toujours

exprimé par les formes temporelles.

En plus de deux périphrases avec les verbes estre et aller se rattachant

au participe présent et au gérondif, le moyen français crée deux

autres tours avec l’infinitif à l’aide des verbes aller et venir.

Aller + infinitif a un sens incohatif (начинательное), désignant le

commencement de l’action: « … il lui va compter (начинает рассказывать)

202

comment sa femme estoit». La valeur temporelle ne s’y ajoutera que plus

tard, bien qu’elle se manifeste déjà à cette époque dans le langage parlé.

Venir + infinitif marque l’achèvement de l’action. La valeur du passé

récent lui est connue depuis le XIe s.

La voix

En ancien français cette catégorie grammaticale était exprimée par

la conjugaison du verbe à la forme active et passive. A partir du XIIIe s.

la langue utilise un nouveau procédé pour présenter la voix – la forme

pronominale du verbe, qui devient très fréquente depuis le XVe s.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I. Quelle est la principale tendance qui détermine l’évolution morphologique

du moyen français?

1. Quelles sont les principales mutations morphologiques attestées

dans le nom en moyen français?

Quels sont les facteurs qui ont contribué à la disparition du système

casuel en français?

Pourquoi la langue a-t-elle privilégié les formes du cas régime ?

Pourquoi certaines formes du cas sujet ont-elles subsisté? Donnez

des exemples.

Ce n’est qu’en moyen français que la flexion -s devient la marque

du pluriel. Pourquoi?

* Est-ce que la déclinaison a disparu simultanément partout en France?

* Où la déclinaison a-t-elle disparu plus tôt – dans la langue orale

ou dans la langue écrite? Pourquoi?

2. Comment se fait le nivellement des formes casuelles?

II. 1. L’usage de l’article défini et indéfini s’étend-il en moyen français?

Se rétrécit-il?

Quels sont les nouveaux types de mots que l’article défini accompagne?

Comment se dévoloppe la valeur généralisante de l’article defini?

2. L’article indéfini a-t-il acquis la valeur d’individualisation indéterminée?

Quel nouvel article se dévoloppe-t-il en moyen français?

3. Quelle est la nouvelle forme de l’article indéfini qui apparaît en

moyen français?

III. 1. Quelles sont les principales tendances attestées dans l’adjectif

en moyen français?

Comment la langue généralise-t-elle les formes de la catégorie du

nombre?

203

2. Comment la langue généralise-t-elle les formes de la catégorie du

genre?

* Pourquoi la langue tend-elle à éliminer les alternances?

3. * Pourquoi en moyen français le suffixe du superlatif latin réapparaît-

il?

IV. 1. Qu’est-ce qui diffère les pronoms personnels du moyen français

de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français ?

2. Qu’est-ce qui diffère les pronoms possessifs du moyen français

de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français?

3. Qu’est-ce qui diffère les pronoms demonstratifs du moyen français

de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français?

Quelles sont les tendances principales attestées dans les pronoms en

moyen français?

V. 1. Quelles sont les tendances principales attestées dans les verbes

en moyen français?

Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -e à la 1ère personne

du singulier (1 er groupe) de l’indicatif?

Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -e à la 1ère personne

du singulier du subjonctif?

Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -s à la 1ère personne

du singulier (3 er groupe) de l’indicatif?

Comment sont régularisées les formes de l’imparfait?

Prouvez qu’après le nivellement des formes ainsi fait la conjugaison

est devenue plus régulière, simple, unifiée, homogène.

2. Les formes non personnelles, avec quel français – ancien ou moderne

– ont-elles plus de traits communs?

3. Quel est le nouveau groupe de temps qui apparaît en moyen français?

Pourquoi apparaissent ces formes verbales? Quel modèle – synthétique

ou analytique – la langue adopte-elle pour les former?

Comment s’exprime la voix depuis le moyen français?

Devoirs

1. Définissez: le cas sujet (direct), le cas régime (indirect, oblique),

niveler ( = refaire = régulariser, unifier), par analogie, une forme étymologique,

une forme analogique, une alternance (de radical, de thème), une

désidence ( = une flexion), un nom parisyllabique (imparisyllabique)

2. Expliquez pourquoi les mots Jacques, Jules, Louis, Nicolas se

terminent par -s? (voir I.1.)

204

3. Est-ce que les mots copain – compagnon, gars – garçon sont

étymologiquement différents? (voir I.1.)

4. Etudiez les schémas représentant les modèles de la régularisation

des formes en moyen francais. Exliquez d’après quel modèle la régularisation

se fait (voir I. 2).

Ancien français

Sing. Plur.

C. S. conseius < (conseils) conseil

C. R. conseil conseius > conseils

 

 

Moyen français, français moderne:

C. R. conseil conseils

5. Etudiez les schémas représentant les modèles de la régularisation

des formes en moyen francais. Exliquez d’après quel modèle la régularisation

se fait (voir I. 2).

Ancien français

Sing. Plur.

C. R. chevel cheveus

genol genous

 

 

Moyen français, français moderne:

Sing. Plur.

cheveu cheveux

genou genoux

6. Comparez l’emploi de l’article défini en moyen français et en

français moderne. Consultez les grammaires de langue française moderne

et remplissez la grille (voir II.1.):

7. Comparez l’emploi de l’article indéfini en moyen français et en

français moderne. Consultez les grammaires de langue française moderne

et remplissez la grille (voir II.2.):

Moyen français Français moderne

Emplois Exemples Emplois Exemples

Devant les noms concrets

Devant les noms abstraits

Devant les noms de peuples

Devant les noms de provinces

Devant les compléments

205

8. Expliquez pourquoi en français moderne l’article n’est pas employé

dans les expressions suivantes: avoir faim, avoir honte; Noblesse

oblige; Chien qui aboie ne mord pas. (voir II.I.). Citez vos exemples.

9. Expliquez pourquoi dans les groupes de mots suivants les adjectifs

ne s’accordent pas avec les noms auxquels ils se rapportent: grandpeur,

pas grand-chose, grand-ville, grand-place, grand-merci, Rochefort,

elle se fait fort de... (voir III.1).

10. Expliquez quelles lois phonétiques ont fait naître les formes différant

au masculin et au féminin contribuant ainsi à la diversité morphologique

(voir III.1).

11. Expliquez d’après quel modèle (quel genre) les formes suivantes

ont été régularisées: lonc / longe, juz / juste. (voir III.1).

12. Pourquoi en français moderne les adjectifs en -que sont tantôt

variables (public / publique) tantôt invariables (économique / économique)

en genre? (voir III. 1)

13. Le langage populaire d’aujourd’hui tend à laisser les adjectifs

invariables quant au genre: une boisson sec, ma veste est sec. Pouvezvous

expliquez cette tendance ? La langue n’a-t-elle pas déjà marqué le

féminin avec un autre indice morphologique?

14. En moyen français quantité de formes en -isme ont inondé la

langue: bonisme, grandisme, etc. D’où vient ce suffixe? Quelle est sa

valeur? Pourquoi surgit-il en moyen français? (voir III. 3)

15. Etudiez le schéma de la régularisation du verbe pleurer en moyen

français.

Moyen français Français moderne

Emplois Exemples Emplois Exemples

Masculin Féminin

lonc longe

vif vive

blanc blanche

larg large

206

Ancien français Moyen français

Plourèr Pleurèr

(je) plèure (nos) plouròns je plèure nous plèurons

(tu) plèures (vos) plourèz tu plèures vous plèurez

(il) plèuret (il) plèurent il plèuret ils plèurent

Expliquez 1) à quel phénomène phonétique est due l’alternance;

2) quelle forme du radical – tonique ou atone – la langue a choisi pour

régulariser ce verbe.

Les travaux dirigés

Le moyen français: La syntaxe. Le vocabulaire.

L’objectif d’étude

Etudier les caractéristiques et tendances du vocabulaire du MF

Donnez la définition des termes suivants:

un mot savant, un étymon, un doublet étymologique, l’argot, la dérivation (suffixale,

préfixale, régressive), la composition, l’emprunt, relatiniser (le français)

L’apprenant doit savoir

Les traits particuliers de la syntaxe du moyen français

Les principalés tendances syntaxiques du moyen français

Les particularites du vocabulaire du moyen français

Les grandes lignes de l’évolution du vocabulaire du moyen français

Les procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les particularités syntaxiques du moyen français

Déterminer et analyser les voies d’enrichissement du vocabulaire

Trouver les origines des procédés de formation des mots nouveaux

Etablir les origines (latines, etc.) des changements survenus ou se

déroulant à cette époque

Mettre en relation les faits externes (d’ordre social, politique, économique,

etc.) et les faits internes (linguistiques)

Expliquer les causes des transformations se produisant dans la syntaxe

et le vocabulaire du moyen français

Le plan

I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.

II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen

français.

207

III. La formation des mots nouveaux.

1. La dérivatuion.

2. La composition.

3. Les changements sémantiques.

4. Les emprunts.

IV. Les particularités du vocabulare du moyen français.

1. Les doublets étymologiques.

2. Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.

3. L’argot.

I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.

Au niveau du groupe de mots les rapports syntaxiques (surtout attributifs)

sont de plus en plus souvent exprimés par une construction

prépositionnelle: li chevaus Rollant > le cheval de Rolland, terre lor

seigneur / terres des gentils hommes. Les groupes de mots où les rapports

attributifs sont rendus par la forme casuelle de l’attribut deviennent

rares, figées et peu productives: Deu merci, etc.

L’élimination des flexions dans le verbe va de pair avec la fixation

de l’ordre des mots: sujet – prédicat – complément d’objet direct. Cet

ordre des mots suit la tendance du français à mettre le déterminé devant

le déterminant.

Donc, deux fonctions essentielles des flexions dans la proposition –

celle de relier les termes de la proposition et celle d’exprimer les rapports

syntaxiques – sont remplies désormais par les mots outils et l’ordre des

mots (moyens analytiques).

Les cas de l’inversion sont rares et dus très souvent à l’influence de

la littérature latine. L’inversion est utilisée aussi soit à des fins affectives,

soit pour lier plus étroitement deux phrases. En même temps elle devient

la marque différencielle de l’interrogation.

A partir du XVe s. la question est posée à l’aide des constructions

interrogatives (qu’)est ce que, (qui) est ce qui. Mais à l’époque ces constructions

sont du domaine du langage populaire. La tournure est attribuée

à l’influence du latin quis est qui.

Dans la proposition négative la deuxième particule postposée au

verbe devient plus fréquente, bien qu’elle soit encore peu régulière.

En moyen français on observe le progrès notable de la proposition

complexe, basée sur la subordination, surtout dans les ouvrages savants.

Rappelons que l’ancien français préférait les propositions simples, indépendantes;

s’il s’agissait de la proposition complexe c’est à la coordination

que vient le choix de l’ancien français.

208

Dans les textes du moyen français on atteste plusieurs subordonnées

et des tours infinitifs et participes, calqués du latin où on puise abondamment

à l’époque: les phrases sont longues et peuvent s’étendre sur la

moitié de la page. La subordination qui commence à dominer, nécessitant

des conjonctions susceptibles de rendre les rapports logiques les plus

détaillés auxquels ne suffit plus le que polyvalent et, donc, trop abstrait.

Ainsi, l’extension des propositions complexes à subordination contribuet-

elle à la formation des nouvelles conjonctions, c’est pourquoi le nombre

de liens syntaxiques entre les propositions s’agrandit, les conjonctions

deviennent plus nuancées.

Rappelons qu’en ancien français la quantité de conjonctions était

assez restreinte. Le plus souvent on n’utilisait que deux conjonctions

universelles: et pour relier les propositions à coordination et que pour

relier les propositions à subordination.

De règle générale, les nouvelles conjonctions sont formées à la base

de que accompagné d’adverbes et de prépositions: tant que, bien que, avec

ce que, por ce que, fors que, afin que, alors que, attendu que, avec ce que,

comment que, excepté que, incontinent que, surtout que, vu ce que et

autres, à partir de que; lequel, laquelle, à partir de quel, et autres.

Ces nouveaux procédés syntaxiques permettent à l’usager d’exprimer

les rapports les plus nuancés: de cause (pour ce que, pour cause

que, etc.), de concession (mes=mais que, ja soit que, etc.), de manière

(tellement que, selon ce que, etc.), de temps (avant que, jusques a ce

que, etc.), etc.

Les propositions relatives commencent à se construire avec les pronoms

relatifs variables.

L’évolution de la syntaxe française vers l’analytisme se heurte aux

tentatives des traducteurs et des grammairiens d’introduire les constructions

latines (donc, synthétiques) ou bien de maintenir en usage les tours

archaïques (synthétiques par excellence).

Aux XIVe – XVe ss., sous l’influence de la littérature latine, la structure

de la phrase devient très compliquée, mais par la suite le français

éliminera cette compléxité.

II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen

français.

A la fin du moyen français la structure du vocabulaire de la langue

a beaucoup changé: un grand nombre de mots de l’ancien français a été

éliminé. Ces pertes sont dues surtout aux changements dans le mode de

209

production et les institutions médiévales. Ce sont surtout les mots de la

civilisation de l’ancien français qui ont disparu: ceux qui avaient trait

aux moeurs de la chevalerie (balestre sorte d’arbalète, chaser pouvoir

d’un fief, etc.), à l’agriculture (faviere champ de fèves, etc.); beaucoup

de termes locaux, eux aussi, sortent de l’usage. Le plus souvent les pertes

lexicales s’expliquent donc par des causes extralinguistiques. En même

temps il s’est produit un renouvellement du lexique (grâce surtout aux

emprunts, la dérivation, composition, mots vulgaires, dialectismes, etc.).

P. Guiraud a entrepris, dans le Dictionnaire étymologique de A. Dauzat,

un recensement des mots-souches au nombre de 20 000 [Cit. d’après

Skrélina, p.189]. Considérés d’après la date de leur création, ces motssouches

actuellement vivants se répartissent de la façon suivante:

A l’ancien français remonte environ 1/5 du vocabulaire actuel (mots

de base). Le XIVe s. et le XVIe s. apparaissent comme les grandes périodes

de création lexicale: en dehors du vocabulaire de base, le moyen français

fournit plus de la moitié du dictionnaire actuel. Le français moderne

est donc formé, selon P. Guiraud, d’un vocabulaire de base d’environ 7 à

8 000 mots qui datent de l’ancien français et d’un vocabulaire de culture

d’environ 12 000 mots dont la moitié date du moyen français. Les statistiques

estiment que 40 % environ de mots du français moderne remontent

au moyen français, soit 8 000. Il faut préciser que c’est le XIVe s. qui

fournit la majorité des emprunts, surtout après la guerre de Cent Ans, le

XVe s. n’en crée presque pas.

Le développement des sciences, des métiers, de la manufacture, des

villes a besoin d’un vocabulaire particulièrement riche et souvent très spécialisé.

On traduit plusieurs ouvrages scientifiques des Romains et des Grecs

avec les descriptions de différents phénomènes de la nature et des connaissances

humaines. Mais le lexique abstrait des sciences et des lettres présenté

dans les ouvrages latins n’existe pas en moyen français. Donc, le traducteur

est forcé de forger des mots dont il a besoin pour rendre les notions

présentées par les mots latins. Un grand nombre de mots au sens abstrait

pénètrent en moyen français grâce aux traductions des langues anciennes

et vu le besoin de créer la terminologie scientifique.

XII e s. 15% XIV e s. 15% XVII e s. 11%

XIII e s. 7% XV e s. 8% XVIII e s. 11%

XVI e s. 10% XIX e s. 13 %

Au total: 22% 43% 35%

210

III. La formation des mots nouveaux.

1. La dérivatuion.

La dérivation suffixale

Ce type de dérivation reste le procédé le plus usité d’enrichissement

du vocabulaire.

Le trait particulier de l’époque c’est qu’à côté des anciens suffixes

qui restent très productifs, nombre de suffixes d’origine savante pénètre

dans la langue. Ces derniers constituent des doublets étymologiques aux

suffixes populaires, par ex.:

En AF la plupart des suffixes étaient polysémantiques, par ex., -erie:

profession: archerie – ремесло лучника;

action: balerie – танцы; sens commun: armeürerie – арсенал;

lieu: baignerie – купальня; qualité: bachelerie – легкомыслие.

De même, les possibilitées combinatoires des suffixes en AF n’étaient

limitées non plus: plusieurs suffixes s’ajoutaient au même thème ce qui

créait de longues séries de synonymes dont les nuances de sens étaient

peu distinctes: assembleïs, assemblaille, assemblée, assemblement, assembloison,

etc. = réunion.

En MF certains suffixes commencent à préciser soit leur sens, soit

leur possibilités combinatoires. Ainsi, par exemple, le suffixe -age ne

forme plus que des substantifs; le suffixe -aille restreint son sens et devient

seulement péjoratif.

La dérivation préfixale

Ce type de dérivation est propre surtout au verbe.

Les préfixes d’origines populaires a-, dé- (dés-), re-, mal- (mau-), me-

(mes-) restent productifs: abonter, desrouter, mesofrir, malsain, regaler, etc.

Les préfixes savants sont très usités à l’époque et employés parfois

même aux dépens de leurs doublets populaires:

Suffixe populaire / suffixe savant Exemples

-el / -al noël / natal, chatel / capital

-aison / -ation raison / ration

-ier / -aire adversier / adversaire

-é / -at avoué / advocat

Préfixe populaire / préfixe savant Exemples

es- (é-) / ex- estordre / extorquer

pour- / pro pourmener / promener

re- / ré- reprendre / péter

em- / in- empreindre / imprimer

des- / dis- desculper / disculper

211

La dérivation régressive

La dérivation régressive à partir du radical verbal est particulièrement

productive en moyen français: cri < crier, reguart < reguarder, etc.

2. La composition

La composition, rare en ancien français, se répand à partir du XIIIe

s. pour faire fortune à la Renaissance.

En moyen français ce mode de dérivation subit certaines modifications

dues à la perte de la déclinaison et aux tendances analytiques d’expression

des relations entre les mots. Ainsi, la composition par juxtaposition de deux

substantifs propre à l’ancien français disparaît (hôtel-Dieu, chef-lieu). Les

liens syntaxiques étant marqués par des prépositions, le procédé «prépositionnel

» se généralise pour devenir le mode essentiel de formation des mots

composés par subordination: maistre-d’ostel, pot-au-feu, arc-en-ciel, etc.

Le moyen français crée beaucoup de composés à partir du verbe à

l’impératif suivi d’un complément. Ce procédé reste productif jusqu’à

nos jours: garde-manger, chauffe-lit, etc.

3. Les changements sémantiques.

L’extension ou la restriction du sens d’un vocable s’expliquent par

différentes causes linguistiques et extralinguistiques.

Extension de sens: plante (bouture) désigne tous les végétaux, etc.

Restriction de sens: ramoner (nettoyer) se rapporte désormais seulement

au nettoyage des cheminées, etc.

4. Les emprunts.

La voie d’emprunt la plus importante est à l’époque le latin ce qui

vaut à cette époque sa dénomination de période de relatinisation.

Les emprunts au grec souvent par l’intermédiaire du latin ne sont pas

nombreux en moyen français: barbare, despote, syncope, symphatie, etc.

Quant aux emprunts aux langues vivantes ce sont en premier lieu

les langues romanes où le français de l’époque puise des mots nouveaux

se rapportant à la culture, aux produits des pays, à la guerre, etc.: asperge,

bastide, cadeau, cigale salade, cap (provençal); citadin, alarme,

canon, banque, etc. (italien); laquais, lapin (ibéro-roman).

Une autre chronologie porte sur les emprunts (d’après P. Guiraud):

XI-XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX Total

Allemand 8 9 7 6 15 23 22 27 117

Anglais 10 2 10 6 15 27 31 70 171

Italien 6 20 58 77 353 181 78 59 832

Arabe 14 13 13 6 25 12 14 27 124

Au total 38 44 88 95 408 243 145 183 1 244

212

II. Les particularités du vocabulaire du moyen français.

1. Les doublets étymologiques.

Dès le XIIIe s., le latin savant faisait son apparition dans le vocabulaire

français, mais, au XIVe s., c’est une véritable invasion de latinismes.

C’est à cette époque que nous devons l’apparition des doublets,

l’une des manifestations du renouvellement du vocabulaire au moyen âge.

La langue française est issue en grande partie du latin parlé qui

s’est peu à peu déformé. Depuis la conquête romaine de la Gaule les mots

latins ont petit à petit changé de leur prononciation, par ex., causum a

donné chose, le c prononcé k en latin devenant dans un premier temps

kch, puis dans un deuxième temps ch. Mais au XIVe s. ce même mot

causum est repris au latin pour donner cause. Ainsi, le même étymon

latin causum a donné naissance à deux mots en français contemporain:

chose et cause, qui sont nommés doublets étymologiques.

Le mot latin d’origine populaire est toujours le plus éloigné, par sa

forme phonétique et morphologique, du mot latin classique.

Doublets

Mot latin > Mot qui en est issu avec Mot reconstruit

l’usure du temps à partir de la racine latine

(fr. populaire) (fr. savant)

augustum > août auguste

caballariu > chevalier cavalier

campu > champ camp

captivum > chétif captif

fabrica > forge fabrique

frigidum > froid frigide, etc.

Il y a eu des cas où le mot latin, donc d’origine savante, reste dans la

langue ayant éliminé le mot français d’origine populaire: beneiçon est

remplacé par bénédiction, leün cède à légume, etc.

Ainsi, le vocabulaire français présente-t-il, depuis et jusqu’à nos

jours le double caractère, à la fois populaire et savant.

Aux doublets dits morphologiques peuvent être rapportés les mots issus

de différents cas d’un même mot: copain / compagnon, gars / garçon, etc.

2. Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.

Notons qu’un petit nombre d’emprunts de l’ancien français n’a pas

détruit l’homogénéité de la langue se rapportant le plus souvent aux domaines

spécialisés et donc peu connus à la plupart des usagers. Au con213

traire, un très grand nombre d’emprunts en moyen français a bouleversé

la cohérence du système phonétique de la langue, ayant introduit des vocables

d’une construction phonétique qui différait tout à fait de celle du

vocable français. Par exemple, au cours de son évolution phonétique le

français a racourci le mot latin ayant éliminé surtout ses syllabes finales;

les voyelles et les consonnes ont disparu dans certaines positions (consonnes

intervocaliques, celles de groupes consonantiques, voyelles en hiatus,

etc.). Ayant introduit les vocables latins, le moyen français garde leur

aspect phonétique polysyllabique, comportant plusieurs groupes de sons

disparus en français depuis l’époque romane: consonnes intervovaliques:

collocation (mais louer < locare); voyelles en hiatus: compréhension

(mais âge < eage); groupes consonantiques: collection (mais fait <

factum, contestation, mais tête< teste), etc. Le mot polysyllabique a profondément

changé le rythme de la phrase française habituée à des mots

courts de deux à trois syllabes.

3. L’argot.

En moyen français on atteste pour la première fois la différenciation

stylistique du langage. Les farces, les miracles, genres très en vogue,

représentent la langue des gens simples et abondent en mots populaires,

familiers et même argotiques. De cette époque datent les premiers emprunts

à l’argot (dupe, fourbe, etc.), et, en particulier, à l’argot des Coquillards

ce qui se reflète dans la poésie de François Villon.

Le lexique des Coquillards, employé dans les oeuvres de F. Villon,

est riche et varié. Voilà quelques mots de leur argot.

Abesse – vol; Cercle – argent;

Accent – crachat (signe du danger); Dorer – mentir;

Accoler – pendre; Envoyeur – assassin;

Banc – échafaud; Feuille – bourse;

Benard (< Bernard) – sot, imbécile; Hôpital, coffre – prison;

Blanchir – tricher, duper; Long – adroit;

Breton, rat – voleur; Malade – prisonnier, etc.

Questions

I. Par quels moyens (synthétiques ou analytiques) sont liés les mots

dans le groupes de mots?

Quel est l’ordre des mots qui s’impose dans le groupe de mots en

moyen français? * Pourquoi?

Quel est l’ordre des mots qui s’impose dans la proposition simple en

moyen français? * Pourquoi?

214

La question comment est-elle posée en moyen français?

Quel type de proposition se répand-il en moyen français? A quoi est

due cette extension?

Quelles unités (construcions) syntaxiques latines sont retournées en

moyen français? Pourquoi?

Comment se fait la négation en moyen français?

Comment l’influence du latin se ressent-elle dans la syntaxe du moyen

français?

II. Quels sont les traits les plus marquants du vocabulaire du moyen

français?

Quels sont les résultats de l’enrichissement du vocabulaire pour la

structure phonétique du mots français?

Quels sont les procédés d’enrichissement du vocabulaire en moyen

français?

Quel est le procédé d’enrichissement du vocabulaire le plus productif

en moyen français?

Comment les emprunts ont-ils changé l’aspect phonétique du mot

français?

Quels genres littéraires ont fourni les premiers mots argotiques?

Pourquoi ces genres?

Pourquoi et comment à la fin du moyen français la structure du

vocabulaire de la langue a-t-elle changé?

Pourquoi les mots, les affixes savants ont-ils inondé le moyen français?

De quelle origine sont-ils et pourquoi cette origine?

Quel est le rôle du moyen français dans la constitution du vocabulaire

du français moderne?

Qu’est-ce qui diffère le mot savant du mot populaire?

Pourquoi beaucoup de mots au sens abstrait en moyen français pénètrent-

ils?

Devoirs

1. Définissez: un mot savant, un étymon, un doublet étymologique,

l’argot, la dérivation (suffixale, préfixale, régressive), la composition,

l’emprunt, relatiniser (le français).

2. Commentez l’idée suivante: «Le français se répand de plus en

plus en France et gagne des positions réservées naguère au latin, mais

celui-ci prend sa revanche en envahissant la langue victorieuse».

3. Considérons la paire -ation / -aison.

En ancien français le suffixe latin très productif -tion(em), -ation(em)

s’est tranformé en -aison à la suite des processus phonétiques: venatio215

nem > veneison, combinationem > combinaison, etc. Ce même suffixe

pénètre la deuxième fois dans la langue française aux XIV e – XV e ss.

avec les mots latins, mais cette fois en gardant sa forme phonétique originelle

(=latine): citation, fédération, etc. Trouvez dans le dictionnaire étymologique

d’autres exemples avec cette paire -ation / -aison.

4. Expliquez les processus phonétiques qui ont éloigné le suffixe

savant de son doublet populaire:

5. Expliquez les processus phonétiques qui ont éloigné le préfixe

savant de son doublet populaire:

6. Etudiez les séries:

hospitalem (de hospitis, celui qui reçoit des autres) / hôtel;

fragilem (de fragilis, cassant) / frêle (qui manque de force), etc.

auscultare écouter / ausculter

Quels sont les groupes de consonnes et voyelles qui ont été éliminés

au cours de l’évolution phonétique?

Dans ces paires de mots lesquels ont un sens plus abstrait / concret

? les mots savants / populaires

Suffixe populaire / suffixe savant Exemples

-el / -al noël / natal, chatel / capital

-aison / -ation raison / ration

-ier / -aire adversier / adversaire

-é / -at avoué / advocat

Préfixe populaire / préfixe savant Exemples

es- (é-) / ex- estordre / extorquer

pour- / pro pourmener / promener

re- / ré- reprendre / péter

em- / in- empreindre / imprimer

des- / dis- desculper / disculper

216

Рекомендуемая литература

1. Скрелина, Л.М. История французского языка (на франц. яз.) /

Л.М.Скрелина. – М.: Высш. шк., 1972. – 280 с.

2. Скрелина, Л.М. Хрестоматия по истории французского языка /

Л.М.Скрелина. – М.: Высш. шк., 1981. – 277 с.

3. Скрелина, Л.М. История французского языка: Учебник /

Л.М.Скрелина, Л.А.Становая. – М.: Высш. шк., 2001. – 463 с.

4. Катагощина, Н.А. История французского языка / Н.А.Катагощи-

на, М.С.Гурычева, К.А.Аллендорф. – М., 1963.

5. Шигаревская, Н.А. История французского языка (на франц. яз.) /

Н.А.Шигаревская. – Л.: Просвещение, 1974. – 280 с.

6. Шишмарев, В.Ф. Книга для чтения по истории французского язы-

ка / В.Ф.Шишмарев. – М.-Л.: Изд-во АН СССР, 1955. – 557 с.

7. Вадюшина, Д.С. L’histoire de la langue française. Préhistoire. Ancien

français / Д.С.Вадюшина, И.Д.Матько. – Гродно: ГрГУ, 2004. – 96 с.

8. Матько, И.Д. L’histoire de la langue française: le moyen français, le

français classique / И.Д.Матько. – Гродно: ГрГУ, 2006. – 146 с.

9. Матько, И.Д. Введение в романскую филологию / И.Д.Матько. –

Гродно: ГрГУ, 2006. – 135 с.

10. Brunot, F. Histoire de la langue française / F.Brunot. – T. I – XIII. –

Paris, Colin, 1933 – 1953.

11. Brunot, F. et Bruneau, Ch. Précis de grammaire historique de la

langue française / F.Brunot, Ch.Bruneau. – Paris, Masson, 1956. – 642 p.

12. Dauzat, A. Histoire de la langue française / A.Dauzat. – Paris, PUF,

1959.

Дополнительная литература

1. Аллендорф, К.А. Очерк истории французского языка / К.А.Ал-

лендорф. – М.: Учпедгиз, 1959. – 178 с.

2. Бородина, М.А. Историческая фонетика французского языка (на

франц. яз.) / М.А.Бородина. – М.-Л.: Просвещение, 1961. – 158 с.

3. Бородина, М.А. Историческая морфология французского языка

(на франц. яз.) / М.А.Бородина. – М.-Л.: Просвещение, 1965. – 230 с.

4. Сергиевский, М.В. История французского языка / М.В.Сергиевс-

кий. – М., Изд-во иностр. лит., 1947. – 274 с.

5. Cohen, M. Histoire d’une langue: le français / M.Cohen. – Paris,

EFR, 1950. – 388 p.

6. Bourciez, E. Précis de phonétique française / E.Bourciez. – 9e éd.,

Paris, Klincksieck, 1958. – 235 p.

7. Darmesteter, A. Cours de grammaire historique de la langue française

/ A.Darmesteter. – Ğaris, 1950.

8. Guiraud, P. L’ancien français / P.Guiraud. – Paris, 1963.

9. Guiraud, P. Le moyen français / P.Guiraud. – Paris, 1964.

217

Dictionnaires étymologiques

1. Dauzat, À. Dictionnaire étymologique de la langue française /

A.Dauzat. – Paris, Larousse. 1957.

2. Godefroy, P. Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous

ses dialectes / P.Godefroy. – Paris, 1938.

218

TABLES DES MATIÈRES

SIGNES CONVENTIONNELS................................................................ 3

ВВЕДЕНИЕ............................................................................................. 4

Module I. L’INTRODUCTION ...............................................................18

L’introduction................................................................................. 18

Le français dans le domaine roman .................................................29

Module II. LA PRÉHISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE:

LE LATIN VULGAIRE (IIIe – Ve ss. de notre ère) .................................35

Le latun vulgaire: l’histoire externe (IIIe – Ve ss. de notre ère) .........35

Le latin vulgaire: Les changements phonétiques ...............................45

Le latin vulgaire: Les changements grammaticaux ...........................54

Le vocabulaire du latin vulgaire. ......................................................67

Module III. LA PREHISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE:

LE GALLO-ROMAN (Ve –VIIIe ss. de notre ère) ...................................73

Le gallo-roman: L’histoire externe (Ve –VIIIe ss. de notre ère) ........73

Le gallo-roman: Les changements phonétiques ................................79

Le gallo-roman: Les changements grammaticaux ............................91

Le gallo-roman: Le vocabulaire .....................................................101

Module IV. L’ANCIEN FRANÇAIS (IXe – XIIIe ss.) ............................108

L’ancien français: L’histoire externe (IXe – XIIIe ss.) ....................108

L’ancien français: Les changements phonétiques ...........................125

L’ancien français: Les changements morphologiques .....................134

L’ancien français: La syntaxe. Le vocabulaire. ...............................157

Module V. LE MOYEN FRANÇAIS (XIVe – XVe ss.) ...........................165

Le moyen français: L’histoire externe (XIVe – XVe ss.) ..................165

Le moyen Français: Les changements phonétiques .........................175

Le moyen français: Les changements morphologiques ....................186

Le moyen français: La syntaxe. Le vocabulaire. ..............................206

Рекомендуемая литература .................................................................... 216

219

ДЛЯ ЗАМЕТОК

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Учебное издание

МАТЬКО Ирина Дмитриевна

История французского языка

L’histoire française

Учебно-методический комплекс

Ответственный за выпуск: Н.Н. Красницкая

Компьютерная верстка: О.М. Нестерчук

Дизайн обложки: О.В. Канчуга

Подписано в печать 20.09.2010. Формат 60×84/16.

Бумага офсетная. Ризография. Гарнитура Таймс.

Усл. печ. л. 6,28. Уч.-изд. л. 6,26. Тираж 50 экз. Заказ .

Издатель и полиграфическое исполнение:

Учреждение образования

«Гродненский государственный

университет имени Янки Купалы».

ЛИ № 02330/0549484 от 14.05.2009.

ЛП № 02330/0494172 от 03.04.2009.

Пер. Телеграфный, 15а, 230023, Гродно.