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2. La langue et la parole.

La langue est un ensemble de signes linguistiques. La parole est la

réalisation (l’utilisation par un individu) concrète d’une partie de ces signes

dans des conditions commuticatives toujours bien précises et avec

des buts toujours bien déterminés. La langue est un système de signes,

une abstraction, un code; la parole est le fonctionnement concret de ce

système de signes. La parole est toujours audible (discours) ou visible

(texte), la langue n’existant que dans la pensée des êtres humains.

La langue est une unité relativement stable. C’est dans la parole que

s’accumulent les changements qui, peu après, peuvent se figer en tant

que règles, c’est-à-dire, devenir faits de la langue.

Dans l’étude des faits linguistiques les savants distinguent deux types

de changements tenant compte de leur nature. Ainsi on distingue des

changements paradigmatiques et des changements syntagmatiques. Les

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changements paradigmatiques concernent le niveau de la langue (le code

linguistique), les changements syntagmatiques se produisent dans la parole

(la langue en fonctionnement).

Pour ce qui est de la phonétique, par le terme «changement paradigmatique

» (=qualitatifs) on désigne une mutation qui touche soit la qualité

du son, soit sa base d’articulation, par ex., dans la phonétique c’est la

transformation des voyelles «classiques» longues / brèves en voyelles

«vulgaires» fermées / ouvertes.

Par le terme «changement syntagmatique» on désigne la quantité du

son dans la chaîne parlée, par ex., réductoin, voire la disparition des sons

dans la chaîne parlée ou, au contraire, l’apparition des sons

accessoires=d’appui (prothétiques et épenthétiques).

L’évolution commence dans la parole, c.-à-d. que ce sont les changements

syntagmatiques qui se produisent d’abord. Ils s’accumulent et

certains se fixent ensuite dans la langue, devenus ainsi des changements

paradigmatiques. La limite entre les deux types de changements ne serait

que conventionnelle et relative.

3. Le caractère social de la langue.

La langue est parlée par les êtres humains, elle est produite par l’homme.

Donc, la langue est un fait humain. En même temps la seule raison de son

existence est d’assurer la communication entre les membres de la communauté

humaine. Cela permet de considérer la langue en tant qu’un fait social.

L’évolution d’une langue est étroitement liée à l’histoire du peuple

qui la parle. La langue se développe dans la societé humaine et avec la

société qu’elle dessert. Le caractère social de la langue met en évidence

les rapports qui existent entre la vie d’un peuple et sa langue. La langue

vit dans une société, tout en reflétant fidèlement la destinée du peuple,

par ex., les dialectes picard, normand, lorrain et d’autres tombent en rang

des patois, parce que les états où ils étaient parlés sont devenus des provinces

tandis que le francien devient langue littéraire.

La langue sert d’outil de communication dans la sociéte humaine. Et

c'est notamment son caractère social qui exclut toute possibilité d’un changement

brusque brisant la compréhension mutuelle. Ainsi d’une part, la

langue nous apparaît comme un phénomène stable et immuable, ce qui

permet aux générations qui se succèdent de se comprendre; d’autre part, la

comparaison de la langue à une époque donnée avec la même langue d’une

autre époque met en évidence son caractère changeant et mobile. Mais les

changements qui se produisent dans la langue sont si lents, presque imperceptibles

qu’il se succède plusieurs générations avant qu’on en prenne conscience,

car les habitudes langagières sont lentes à se modifier. Les changements

restent presque imperceptibles aux sujets parlants, qui ont l’impression

de parler toujours la même langue. Il est à noter que l’accumulation

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des changements dans la langue se fait très lentement et dure plusieurs

siècles. Par exemple, dans le cas du latin se transformant en ancien français

il s’agit de cinq-six siècles. Certains traits apparaissent déjà dans le

latin classique, mais ils sont supprimés par l’influence de la norme. Leur

développement s’accélère seulement à l’époque de la dislocation de l’Empire

romain car l’influence du latin littéraire s’affaiblit considérablement.

III. Les méthodes utilisées dans les études

linguistiques historiques.

1. L’histoire interne et l’histoire externe.

Les origines des mutations qui se déroulent dans une langue peuvent être

dues à deux causes principales: internes et externes. Cela permet aux certains

linguistes de distinguer l’histoire externe du français dont l’objectif est d’établir

les faits extralinguistiques de son développement (quels peuples, à la suite de

quelles circonstances, sur quels territoires, ont parlé ou parlent français? et

quel français?) et son histoire interne qui étudie des phénomènes proprement

linguistiques (transformations phonétiques, morphologiques, syntaxiques et

lexicales) parce que l’évolution d’une langue et de ses éléments s’effectue suivant

ses propres lois déterminées par le système même de la langue.

Ainsi, pour composer l’histoire d’une langue s’agit-il de tenir compte,

d’une part, de circontances économiques, sociales, politiques et intellectuelles

qui varient au cours des siècles (les causes extralinguistiques, l’histoire

externe), d’autre part, il faut avoir en vue des faits proprement linguistiques

(les causes interlinguistiques, l’histoire interne).