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Infinitivo» et «Nominativus cum infinitivo» sont oubliées, tombées en

désuétude et remplacées en gallo-roman par des subordonnées: credo

terra(m) esse rotunda(m) credo, que terra est rotunda. Dans les propositions

négatives seule la particule non s’emploie. Très souvent elle est

renforcée par les mots tels que mica, passus et punctu(m) qui perdent

peu à peu leur sens lexical et passent dans la classe des particules.

La phrase (propositions juxtaposées, coordonnées, subordonnées)

La phrase à coordination s’emploie de préférence au détriment de la

phrase à subordination. Le nombre de conjonctions est réstreint: par ex.,

la conjonction de coordination aut (ou) a évincé (вытеснил) trois conjonctions

synonymiques vel, sive, seu. En gallo-roman les conjonctions

et et que restent les plus usitées.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I. Quelle est la principale tendance qui se développe en gallo-roman?

1. Comment se manifeste la dégradation du système casuel en galloroman?

Combien de cas le système de déclinaison a-t-il perdus?

Combien de types de déclinaison le système casuel a-t-il perdus?

* Pourquoi la 1ière et la 3e déclinaison sont-elles en voie de disparitions?

99

Pourquoi la 2ième déclinaison est-elle appelée «croisée»?

* Quel moyen analytique a remplacé la diminution et la perte des

formes flectives ?

2. Quels sont deux groupes d’adjectifs en gallo-roman?

* Y a-t-il des invariables en français moderne? Sont-ils les mêmes

qu’en gallo-roman?

* Les adjectifs du type vert sont-ils variables en genre en français

moderne? L’étaient-ils en gallo-roman? Pourquoi?

Comment se forment les degrés de comparaison des adjectifs en

gallo-roman?

3. Le système casuel de pronoms en gallo-roman est-il plus compliqué

que celui de noms ou d’adjectifs?

Le démonstratif ille, illa quelles fonctions accomplit-il en galloroman?

Pourquoi en français moderne la première valeur de l’article défini

est-elle démonstrative?

Quels sont les traits particuliers des pronoms en gallo-roman?

Quelles sont les tendances se développant dans la classe de pronoms

en gallo-roman?

4. Quels sont les changements paradigmatiques qui se sont produits

dans le système verbal du gallo-roman?

Quels sont les changements syntagmatiques qui se sont produits

dans le système verbal du gallo-roman?

Quant aux infinitifs et aux formes verbales synthétiques gallo-romans,

sont-ils les mêmes en français moderne?

Comment s’est formé le 2e groupe verbal en français?

5. Quel est le procédé le plus usité de la formation des adverbes en

gallo-roman? Le reste-t-il en français moderne?

II. Est-ce que les changements ont touché tous les niveaux de la

syntaxe?

Le groupe de mots gallo-roman est-il plus proche du latin classique

ou du français moderne? Pourquoi?

Par quoi sont remplacés les anciens tours latin «Accusativus cum

infinitivo» et «Nominativus cum infinitivo»? * Le français moderne les

emploie-t-il?

Quel type de phrase le gallo-roman privilégie-t-il?

Pourquoi la tendance à l’ordre des mots direct dans la proposition

s’accentue-t-elle?

Le système de conjonctions est-il restreint en gallo-roman? Pourquoi?

La négation en gallo-roman à l’aide de quels mots est-elle renforcée?

100

Devoirs

1. Définissez: un changement paradigmatique / syntagmatique, un cas,

une forme casuelle ( = flective), l’analytisme (forme analytique), le synthétisme

(forme synthétique), l’analogie, l’étymologie, une déclinaison, une conjugaison,

un groupe de mots, une proposition simple, une proposition complexe

(= une phrase), une proposition juxaposée, coordonnée, subordonnée.

2. Nommez les mutations morphologiques qui sont caractéristiques

seulement au gallo-roman et celles qui représentent l’évolution des transformations

débutées en latin vulgaire; celles qui se sont achevées en gallo-

roman et celles qui vont encore évoluer.

3. Précisez les origines (latines, celtiques, germaniques) des changements

survenus ou se déroulant à cette époque.

4. Précisez les causes qui ont contribué à la déchéance du système

de déclinaison latin (voir LV).

5. Décrivez le processus de la refaite par analogie (suivez les flèches)

(voir I. 1.):

La refaite par analogie s’étant acheveé, la 1ière et la 3ième déclinaison

sont-elles devenues plus simples, homogènes? (comptez les formes casuelles

avant et après la refaite; comparez ces formes).

6. Pourquoi en fraçais moderne l’adjectif «grand» ne s’accorde-t-il pas

toujours avec le nom auquel il se rapporte? Donnez-en des exemples (voir I. 2.).

7. Précisez les innovations romanes dans le système verbal du gallo-

roman par rapport à celui du latin (voir I. 4.)

8. Expliquez pourquoi en français moderne il y a des cas où le complément

d’objet direct s’accorde avec le participe passé. Précisez les conditions

qui sont nécessaires et obligatoires pour que cet accord ait lieu (voir I. 4.).

9. Décrivez le processus phonétique (la diphtongaison spontanée)

qui a donné lieu à l’alternance des radicaux (voir I. 4.).

Cas Sing. Plur.

Nom. stella stella stellae   stellas

Acc. stella(m)  stella stellas 

Cas Sing. Plur.

Nom. flos  flore(s) flores

Acc. flore(m)  flores

dèbeo > dois debèmus > devòns

dèbes > dois debètis > devèz

dèbet > doit dèbent > dòivent

101

10. Prouvez avec des exemples que le gallo-roman est une étape

transitoire entre le synthétisme latin et l’analytisme français.

11. Donnez les exemples des mutations (phonétiques, grammaticales,

lexicales) qui confirme le caractère oral du gallo-roman.

12. Quelles sont les mutations grammaticales qui se sont produites

dans ces mots: monofagia > monofagium, aper > aprus, botruus >

butro, lanius > laneo.

13. La tendance analytique comment se manifeste-t-elle dans la classe

de noms, d’adjectifs, de pronoms, de verbes?

Travaux dirigés

Le gallo-roman: Le vocabulaire

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités du vocabulaire du gallo-roman

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants: une

couche lexicale, le fonds lexical = le vocabulaire, un vocable, un mot, la dérivation

propre (la suffixation, la préfixation, la composition), la dérivation impropre

(= conversion: la substantivation, l’adjectivation), l’emprunt, le superstrat

L’apprenant doit savoir

Les particularités du vocabulaire du gallo-roman

Les grandes lignes de son évolution

Les procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux

Les éléments du superstrat germanique dans le vocabulaire du gallo-roman

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les particularités du vocabulaire du gallo-roman

Trouver les procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux

Mettre en relation les faits externes (d’ordre social, politique, économique,

culturel etc.) et les faits internes (linguistiques)

Déterminer les origines (celtiques, germaniques) des mutations lexicales

Expliquer les causes des transformations survenues en gallo-roman

Plan

I. Les traits particuliers du vocabulaire du gallo-roman.

II. La formation des mots nouveaux.

III. Les éléments du superstrat germanique dans le vocabulaire du

gallo-roman.

102

I. Les traits particuliers du vocabulaire du gallo-roman.

Le fonds lexical du gallo-roman se compose de trois couches:

– la couche latine;

– la couche celtique appelée substrat;

– la couche germanique appelée superstrat.

Le vocabulaire est la partie la plus mobile de la langue. Le lexique

du gallo-roman reflète les péripéties de la langue en Gaule romanisée et

puis germanisée ce qui met en évidence le caractère social de la langue.

Les particularités du vocabulaire gallo-roman sont les suivantes:

A. Le gallo-roman reste pauvre en mots au sens abstrait.

L’inventaire de vocables du gallo-roman est limité parce que la langue

de tous les jours parlée souvent par des gens très peu ou mal instruits –

petits fonctionnaires, marchands, soldats – a besoin d’un nombre restreint

de mots. C’est ainsi qu’en gallo-roman on n’emploie plus les mots tels que

eloquentia, disciplina, concordia, etc.

B. Le gallo-roman reste pauvre en synonymes. Le latin classique

était très riche en synonymes qui formaient de longues séries synonymiques.

Le gallo-roman en a éliminé beaucoup ayant laissé les plus simples

et réguliers du point de vue de leur morphologie, tels sont, par ex., les

verbes concrets à conjuguaison régulière portare, plorare, etc. qui évincent

les verbes irréguliers ferre, flere.

II. La formation des mots nouveaux.

Le vocabulaire peut s’enrichir par:

– la dérivation propre et impropre;

– l’évolution du sens des vocables;

– l’emprunt aux langues étrangères.

La dérivation

La dérivation propre

Dans la formation des mots nouveaux par dérivation propre le gallo-

roman a privilégié deux voies:

– l’emploi plus fréquent de certains suffixes et préfixes;

– l’emprunt des éléments formatifs.

A. L’emploi plus fréquent de certains suffixes et préfixes.

Les suffixes diminutifs reçoivent une grande extension:

103

-ula: casa + ula = casula (une petite maisonnette);

-iculus : apis + icula = apicula > abeille

Très souvent ces suffixes perdent leur valeur diminutive et le mot

dérivé évince le vocable originel sans garder son sens diminutif originel:

genu (genou) + uculum = genuculum > genou.

L’emploi très large des termes affectifs paraissant plus imagés aux sujets

parlants est propre de tout temps au langage populaire qu’est le gallo-roman.

Les suffixes du nom les plus productifs sont:

-arius : argentarius > argentier;

-aticum : viaticum > voyage;

-antia : apparentia > apparence.

Les nouveaux adjectifs se forment le plus souvent à l’aide des suffixes

suivants:

-bilis : culpa + bilis = culpabilis > coupable;

-alis : vita + alis = vitalis, mort + alis = mortalem > mortel.

Dans la classe de verbes les suffixes les plus productifs sont -are et

-iare, -icare. A l’aide de ces suffixes il se créé le modèle de la I ière

conjuguaison régulière en gallo-roman.

Les préfixes les plus productifs de l’époque sont ad-, dis-, ex-, in-, re-,

per-: adbattere > abattre; disvertire > dévêtir; rewarder > regarder, etc.

La formation des mots nouveaux à l’aide de suffixes et de préfixes –

la formation parasynthétique – est aussi fréquente en gallo-roman: adrive-

are, ad-ration-are, etc.

La composition en tant que moyen de formation des mots nouveaux

est rare en gallo-roman, excepté les noms des jours de la semaine, ainsi

que les adverbes et les prépositions: Lundi < Lunae + die(m), Mardi <

Marti(s) + die(m), etc.; clara + mente = clairement, ab + ante = avant,

de + mane = demain; de + intus = dans.

B. L’emprunt des éléments formatifs.

Ce qui est nouveau par rapport au latin vulgaire, c’est que le galloroman

utilise des suffixes et des préfixes qui ne sont pas d’origine latine.

A côté des éléments formatifs latins le gallo-roman emploie ceux d’origine

celtique et germanique.

Les suffixes d’origine celtique: ialo > -euil, -eil; acos > -ay, -as, -

at, -a, -acq, -é, -y.

Les suffixes d’origine germanique:

-hard > -ard : vieillard;

-wald > -aud : ribalt (бродяга).

Les préfixes germaniques for- et miss- au sens négatif: forfaire.

104

La dérivation impropre

1. La substantivation.

Les participes passés passent à la classe de noms: pertita ( < perdere)

– la perte.

Les participes présents passent à la classe de noms: credens (< credo)

– la croyance.

Les gérondifs passent à la classe de noms: viande < ( vivenda) – la

nourriture.

2. L’adjectivation.

Les participes présents deviennent des adjectifs:

potens (< potere) – puissant; credens (< credo) – croyant.

L’évolution du sens des vocables

Le changement du sens des mots peut s’opérer par les voies suivantes:

– le changement absolu du sens du mot;

– l’élargissement du sens;

– la restriction du sens.

A. Le changement absolu du sens du mot.

Le mot change son sens primitif:

focus (le feu) – supplante ignis «le foyer»; causa (la cause) – évince

res; serum (l’heure avancée) prend place de vesper «le soir».

B. L’élargissement du sens.

Au début le mot panarium = pane + arium a un sens très restreint

parce qu’il désigne une seule espèce de corbeille – celle qui est destinée

pour le pain. Plus tard ce vocable élargit son sens et s’emploie pour nommer

toute corbeille. De même le verbe arrivare = ad + riva «s’approcher

de la rive» dans la langue parlée signifie «arriver» tout simplement.

C. La restriction (rétrécissement) du sens.

Le mot latin tabula (toute planche polie) s’emploie dans le sens

d’une seule espèce de plache polie – celle qui sert de table.

L’emprunt

Les emprunts à l’époque du gallo-roman ne sont pas nombreux.

Ce sont quelques mots d’origine grecque qui ont trait à la réligion:

propheta, lampada, baptidiare, christianus, monachus, etc.

En revanche le gallo-roman puise beaucoup à la langue des envahisseurs

germaniques, notammant au francique, langue des Francs. Cet

emprunt porte le nom de superstrat. Il est par ailleurs significatif de constater

que le nom même de la langue française est un nom germanique,

105

tout comme le nom de la France, pays des Francs qui veut dire «le pays

des gens libres, ouverts, sincères».

III. Les éléments du superstrat germanique dans le

vocabulaire du gallo-roman.

Les langues germaniques ont déposé dans la langue française environ

1 000 vocables, parmi lesquels on compte plus de 400 mots d’origine

francique, notamment dans le vocabulaire de la guerre, des institutions,

de l’ornementation, des sentiments, de la nourriture, sans oublier les adjectifs

de couleurs et de quantité. Une partie du lexique d’origine franque

concerne la vie rurale, car les Francs étaient davantage agriculteurs et

chasseurs que citadins.

Voici quelques mots issus des langues germaniques qui se sont implantés

dans la langue française et qui concernent:

- l’agriculture: gerbe, blé, jardin, haie, etc.;

- la guerre: effrayer, éperon, galoper, garder, guerre, guetter, heaume,

etc.;

- les institutions et fêtes: baron, danser, fief, gage, rang, etc.;

- les sentiments: émoi, épanouir, honte, orgueil, regretter, etc.;

- les vêtements: broder, écharpe, étoffe, gant, haillon, poche, etc.;

- la nourriture: cruche, gâteau, groseille, souper, etc.;

- le corps: crampe, guérir, hanche, saisir, tomber, etc.;

- les animaux: chouette, esturgeon, mulot, etc.;

- les constructions: halle, loge, salle, etc.;

- les couleurs: blafard, blanc, bleu, brun, gris, etc.;

- les adverbes: trop, guere.

Dans le lexique français d’origine germanique la masse du vocabualire

est relatif à la forêt en général, et en particulier aux arbres et aux

productions qui en dérivent (car les Francs appartenaient aux peuples

germaniques appelés «Germains des bois»): le gui, l’osier, le roseau; le

hêtre, le saule, etc. Les innombrables produits dérivés de la forêt: le

bois, la bille, la bûche, le mât, le scion – sont aussi d’origine germanique.

Le bois servait aussi à fabriquer des sièges – des bancs et des fauteuils,

etc.

Les noms des plats d’origine germanique: hareng saurs, escalopes

aux morilles, gibier mijoté, gigot rôti, gâteau aux framboises, etc.

Les Germains avaient surtout à coeur de marquer leur territoire,

comme on peut le constater par l’abondance du vocabulaire désignant

des limites: la haie, marche, etc. Le mot jardin vient d’une forme germanique,

que l’on retrouve dans l’allemand Garten et l’anglais garden, et

106

qui désignait à l’origine un enclos. La même racine indo-européenne a

abouti au mot slave gorod, avec le sens «ville» qui apparaît dans plusieurs

villes telles Novgorod, Grodno.

La coexistence de deux aristocraties, gallo-romaine et franque, explique

le caractère bilingue de la terminologie guerrière et administrative:

alors que roi, duc et comte viennent du latin, la plupart des autres titres

de la noblesse sont d’origine germanique (francique): marquis, baron,

sénéchal, maréchal, etc.

On trouve bon nombre de noms germaniques anciens dans les prénoms

actuels: Armand < Hariman, Charles < Karl, Henri < Haimrik,

Louis < Hlodvig, Rolland < Hropland, France < Francia et anciens:

Hluparbig > Cloëvis.

Soulignons que l’influence germanique s’exerça sur les noms de

lieux (Criquebeuf, Elbeuf, Caudebec, Honfleur, Trouville, etc.).

Les suffuxes dans certains noms propres sont aussi d’origine germanique:

-bert «brillant»: Robert, etc.

-baud «audacieux»: Thibaud, etc.

-ard «fort, puissant»: Bernard < Berinhard «ours»+ «puissant»,

Renart < Reginhard.

L’adjectif germanique signifiant «puissant, dur» (cf. ang. hard) a

donné naissance au suffixe français très productif -ard: chauffard, fêtard,

gueulard, traînard, etc. Les suffixes -aud < -ald < -wald: ribalt;

-eng < ing: tisserenc, païsenc sont d’origine germanique, ainsi que le

préfixe for- : fortaire, forjugier, forconter.

Toutes ces données illustrent que la germanisation de la «langue

romane rustique» a été très considérable au point où les langues d’oïl

(future langue française) prendront des aspects très différents des autres

langues issues du latin, notamment au sud de la France où les langues

d’oc (future langue provençale) sont restées plus proches du latin.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I. De combien de couches le fonds lexical du gallo-roman se compose-

t-il?

Quelles est la nouvelle couche lexicale qui s’est jointe aux deux

couches déjà présentes en latin vulgaire?

Quels sont les groupes de mots que le gallo-roman a hérité du latin

classique?

Quelles sont les particularités du vocabulaire du gallo-roman?

Par quoi s’expliquent les traits spécifiques du gallo-roman?

107

II. Quels sont les procédés de formations des mots nouveaux que le

gallo-roman utilise afin d’enrichir son vocabulaire?

Pourquoi ce sont les suffixes péjoratifs et diminutifs que le galloroman

privilégie?

III. Le gallo-roman, emprunte-t-il beaucoup? Pourquoi?

Pourquoi le gallo-roman puise-t-il essentiellement au germanique?

A quels domaines les mots germaniques ont-ils trait? Pourquoi?

* Les parlers germaniques ont-ils profondément influencé le galloroman?

Pourquoi?

La germanisation a-t-elle accentué l’opposition linguistique du Sud

et du Nord de la Gaule?

Devoirs

1. Définissez: une couche lexicale, le fonds lexical = le vocabulaire,

un vocable, un mot, la dérivation propre (la suffixation, la préfixation, la

composition), la dérivation impropre (= conversion: la substantivation,

l’adjectivation), l’emprunt, le superstrat.

2. Précisez pourquoi dans la série synonymique pulcher, formosus,

bellus le gallo-roman choisit le dernier?

3. Comment se sont formés ces mots: iuvencus > iuvenclus, neptis

> nepticla?

4. De quelle origine sont les mots suivants: Bernard, Gérard, Hubert,

Albert; vantard, veinard, maquisard, montagnard ? Quel élément

aide à déterminer l’origine des ces mots ?

5. De quel mouvement de sens s’agit-il dans les exemples suivants:

collocare (placer) > coucher, fortuna (bonne ou mauvaise fortune) >

bonne fortune, pomum (fruit) > une espèce de fruit, tempestas (n’importe

quel temps, bon et mauvais) > mauvais temps.

6. Expliquez les mutations phonétiques que les noms germaniques

ont subies pour devenir des noms français: Karl > Charles, Haimrik >

Henri, Hlodvig > Louis, Hropland > Rolland, Francia > France.

7. Le vocabulaire est la partie la plus mobile de la langue reflétant

les événements historiques. Quels sont les événements historiques qui ont

laissé leurs traces dans le vocabulaire du gallo-roman?

108

Module IV. L’ANCIEN FRANÇAIS (IXe – XIIIe ss.)

Les objectifs d’étude

Etudier l’histoire externe de l’évolution de l’ancien français

Apprendre les caractéristiques linguistiques de l’ancien français

L’apprenant doit savoir

Les limites temporelles de l’époque étudiée

Les termes lingistiques employés dans le Module

Les conditions historiques dans lesquelles évoluait la langue française

(l’histoire externe)

Les principaux genres et oeuvres littéraires des IXe – XIIIe ss.

Les principaux dialectes de langue d’oïl, leurs caractéristiques phonétiques

et grammaticales (l’histoire interne)

Les principales mutations phonétiques, grammaticales et lexicales

de l’ancien français (l’histoire interne)

L’évolution du vocabulaire de l’ancien français (l’histoire interne)

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les principales tendances phonétiques, morphologiques,

syntaxiques, lexicales de l’époque

Etablir les relations structurales entre les changements linguistiques

tenant compte que la langue est un système

Etablir les origines (latines, celtiques, germaniques) des changements

survenus ou se déroulant à cette époque

Déterminer les causes des processus phonétiques, morphologiques,

synthaxiques et lexicales de la période étudiée

Mettre en rapport les faits historiques (externes) et les faits linguistiques

(internes)

Les travaux dirigés

L’ancien français: L’histoire externe (IXe – XIIIe ss.)

L’objectif d’étude

Etuduier les conditions historiques dans lesquelles évoluait l’ancien

français

Donnez la définition des termes suivants: un clerc, un dialecte, la

langue d’oïl, la langue d’oc, la scripta; les genres littéraires: une chanson

109

de geste, un jeu, un miracle, un mistère, un lai, un roman courtois, un

roman breton, les chroniques, une fable, un fabliau, un dit satirique, une

farce, une sottie, un drame, une comédie

L’apprenant doit savoir

Les limites temporelles de l’époque étudiée

La définition des termes du cours

Les principaux événements historiques de l’époque étudiée (l’histoire

externe)

Les principaux genres et oeuvres littéraires des IXe – XIIIe ss.

Les principaux dialectes de langue d’oïl, leurs caractéristiques phonétiques

et grammaticales

L’apprenant doit savoir faire

Analyser l’influence des faits d’ordre social, politique, économique

sur l’évolution de la langue

Expliquer le déclin des anciens genres littéraires (telle chanson de

geste) et l’essor de nouveaux genres littéraires (tels fabliau, roman, etc.)

tenant compte de l’évolution de la société médiévale (le déclin de la chevalerie

/ l’avènement de la bourgeoisie; le château moyenâgeux / la ville

libre), etc.

Comparer les caractéristiques de différents dialectes de la langue d’oïl

Présenter les théories de la formation du français littéraire

Le plan

I. Le féodalisme: les conditions économiques, politiques et les

rapports sociaux en France aux IXe – XIIIe ss.

1. L’émiettement économique, politique et linguistique de la France

aux IXe – XIIe ss.

2. Les invasions des Normands et leurs conséquences linguisques.

3. Les Croisades.

4. L’essor des villes et de la bourgeoisie aux XII – XIIIe ss.

II. Le contexte culturel.

1. Les sciences et les arts.

2. La littérature aux IXe – XIIIe ss.

III. La situation linguistique.

1. Le morcellement dialectal.

2. Le problème de la base dialectale de la formation du français

littéraire.

3. Le français et le latin: l’expansion du français.

110

I. Le féodalisme: les conditions économiques, politiques et les

rapports sociaux en France aux IXe –XIIIe ss.

1. L’émiettement économique, politique et linguistique

de la France aux IXe – XIIIe ss.

A la mort de Charlemagne son Empire est partagé entre ses petitsfils.

C’est là la cause d’une guerre. Deux des petits-fils, Charles le Chauve

et Louis le Germanique s’allient pour combattre leur frère Lothaire.

En 842 ils se réunissent à Strasbourg et prononcent devant leurs armées

le Serment de fidélité à l’alliance scellée. Ce texte nommé Serments de

Strasbourg rédigé par le scribe Nithard en latin avec les paroles prononcées

par Louis le Germanique en roman et par Charles le Chauve, en

germanique (le tudesque), est le premier texte officiel en français. Ce

document a une double importance, car ces Serments témoignent de la

naissance d’une communauté linguistique française parce que tous les

documents écrits antérieurement étaient rédigés en latin. Les Serments

sont aussi fondateurs de la nation française, car jusqu’alors le territoire

de la future France ne présentait aucune unité nationale, soit qu’il soit

morcelé en petits royaumes gaulois, soit qu’il fasse partie d’un empire,

romain, franc ou germanique.

Un autre document qui date de 843, Traité de Verdun, confirme la

naissance de la nation française. D’après ce Traité l’Empire de Charlemagne

est divisé en trois parties: la France orientale ou germaine à l’est

(la futur Allemagne), la France occidentale à l’ouest (la future France) et

un long corridor entre elles, la Lotharingie (du nom de Lothaire). Dès le

début du Xe s. le nom ancien la Gaule est remplacé par le nom la France

de l’ouest (Francia occidentalis). Elle commence à exister comme Etat