Tour de Londres

La tour de Londres (en anglais The Tower of London) est officiellement appelée «La forteresse et le palais de Sa Majesté, La tour de Londres» bien que le dernier monarque qui y a habité a été le roi Jacques Ier. La tour Blanche, bâtiment carré avec des tourelles sur chaque angle qui lui a donné son nom, se trouve au centre d'un complexe de plusieurs bâtiments sur la Tamise à Londres, qui servaient de forteresse, d'arsenal, de trésorerie, d'hôtel des Monnaies, de palais, de refuge et de prison (lieu d'exécution), surtout pour les prisonniers des plus hauts échelons de la société.

Ce dernier usage a été à l'origine de l'expression anglaise «sent to the Tower» («envoyé à la Tour») qui veut dire «emprisonné», comme son équivalent français «embastiller». Élisabeth Ire y a été emprisonnée deux mois pendant le règne de sa sœur Marie. Le dernier prisonnier célèbre de la Tour a été Rudolf Hess durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1988, la Tour a été inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire

En 1066-1067, Guillaume le Conquérant a ordonné la construction de la tour Blanche à l'intérieur de l'angle sud-est formé par les remparts de la ville face à la Tamise. Il s'agissait de protéger les habitants de Londres des envahisseurs normands tout en protégeant la ville d'attaques extérieures. Sa position avantageuse à proximité de la Tamise permettait de voir les ennemis traverser le fleuve. Pour la construction de la Tour, le Conquérant a fait importer des pierres de Caen en Normandie et a nommé Gundulf, évêque de Rochester, responsable des travaux. La présence de constructions plus anciennes en bois, celle d'un fort érigé par Jules César lors de l'occupation romaine et dont Shakespeare se fait l'écho dans Richard III, est actuellement controversée. Pour compléter les défenses du fort, le roi Richard Cœur de Lion a fait creuser une douve autour du mur de la tour, et l’a fait remplir d'eau de la Tamise. À l'occasion du drainage des douves en 1830, on a découvert des ossements humains.

Cependant, le fossé s'étant avéré une défense peu efficace, le roi Henri III en a fait revoir la construction au XIIIe siècle selon des techniques éprouvées par les ingénieurs hollandais. Il en a profité pour renforcer les murailles, donnant l'ordre d'abattre une partie des fortifications pour agrandir leur enceinte. Henri III a fait de la Tour une des principales résidences royales et s’est fait aménager des appartements somptueux dans la basse-cour.

Les fortifications ont été achevées entre 1275 et 1285 par Edouard Ier qui a fait construire un mur extérieur entourant la première enceinte et offrant ainsi une double protection. L'ancien fossé a été remis en service et un nouveau fossé aménagé autour de l'enceinte extérieure. La Tour a demeuré résidence royale jusqu'à l'époque d'Olivier Cromwell, qui a fait abattre le logis royal.

Le développement de l'artillerie a ms fin au rôle défensif de la Tour. Les fossés ont été asséchés en 1830.

La ménagerie

Une ménagerie royale s'est ouverte en ce lieu dès le XIIIe siècle (peut-être dès 1204), sous le règne de Jean sans Terre. Il est possible que les premiers animaux ont été transférés de la ménagerie royale aménagée par Henri Ier dans son château de Woodstock. Le roi Henri III y a accueilli en 1235 trois léopards, cadeaux de l'empereur Frédéric II; un ours blanc offert par le souverain norvègien Håkon IV; un éléphant, présent du roi de France

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saint Louis (Louis IX) en 1255. En 1264, les animaux ont été installés en un endroit aménagé sur les fortifications près de l'entrée ouest du château qui a été baptisé tour des lions. Sous le règne d'Élisabeth Ire, le public a été quelque fois autorisé à y accéder.

La ménagerie s'est ouverte au public en 1804. C'est là que le poète William Blake a pu voir le tigre qui lui a inspiré peut-être The Tyger. Le dernier directeur de la ménagerie, Alfred Cops, l’a trouvé dans un état pitoyable. Il a racheté des animaux et a fait établir un catalogue scientifique illustré. Mais les jours de la ménagerie étaient comptés, car un jardin zoologique moderne devait s'ouvrir dans Regent's Park. Pour des raisons à la fois commerciales et humanitaires, on a transféré donc les pensionnaires de la ménagerie dans le zoo de Londres. Le dernier animal a quitté la tour des Lions en 1835. Cette partie des fortifications a été partiellement détruite. Il n'en reste aujourd'hui que la porte des lions.

La prison

La tour de Londres a servi de prison pour des prisonniers politiques de haut rang et des dissidents religieux. Le premier prisonnier a été Rainulf Flambard en 1100, condamné pour extorsion alors qu’il était évêque de Durham. Ironiquement, il était lui-même à l’origine de diverses améliorations architecturales de la Tour après que le premier architecte Gundulf a quitté Londres pour Rochester. Il s’est échappé de la tour Blanche en s’aidant d’une corde cachée dans un tonnelet de vin.

Prisonniers célèbres

Gruffydd ap Llywelyn Fawr, un prince de Galles au XIIIe siècle qui a trouvé la mort en tentant de s'évader;

John Balliol, roi d’Écosse qui a été emprisonné après son abdication en faveur d’Édouard Ier en 1296;

David II d'Écosse; Jean II de France;

Charles d’Orléans, duc d’Orléans emprisonné après la bataille d'Azincourt en 1415. Il a composé de nombreux poèmes tandis qu'il était résident de la Tour;

Henri VI d'Angleterre qui y est mort assassiné en 1471; Marguerite d'Anjou, son épouse;

Sir William de la Pole qui a résidé le plus longtemps dans la tour: 37 ans; Élisabeth Ire, du 17 mars 1554 au 19 mai 1554;

John Gerard, jésuite à l’époque des persécutions contre les catholiques;

Sir Walter Raleigh, qui y a vécu 13 ans avec son épouse et deux de ses enfants. Il y a rédigé son Histoire du Monde ;

Nicolas Woodcock, navigateur au XVIIe siècle; Niall Garve O’Donnell, aristocrate irlandais; Guy Fawkes, comploteur contre la couronne;

Henry Laurens, deuxième président du Congrès continental des États-Unis d’Amérique;

Johan Anders Jägerhorn, officier suédois qui a participé au mouvement d’indépendance irlandais;

Rudolf Hess, dauphin désigné d'Adolf Hitler, y a été emprisonné pendant quatre jours de l'année 1941.

Les jumeaux Kray, les derniers pensionnaires de la Tour pour objection de conscience en 1952.

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Exécutions

Les criminels de basse condition sociale étaient généralement exécutés par pendaison dans l'un des sites d'exécution publique à proximité, en particulier à Tyburn, voire sur la colline de la Tour. Les condamnés d'origine noble (surtout les femmes) ont été quelquefois décapités en privé au sein du complexe, puis enterrés dans la chapelle royale de Saint- Pierre-aux-Liens.

Personnes décapitées dans la Tour pour trahison:

George, duc de Clarence et frère d'Edouard IV d'Angleterre, a été exécuté dans la Tour le 18 février 1478, mais il n’a été ni décapité, ni noyé dans un tonneau de vin Malvoisie (contrairement à ce qu'écrit William Shakespeare);

Guillaume Ier (Lord Hastings) en 1483; Thomas More, le 6 juillet 1535; George Boleyn, le 17 mai 1536;

Anne Boleyn, ex-reine d'Angleterre le 19 mai 1536; Margaret Pole, comtesse de Salisbury (1541); Catherine Howard le 13 février 1542;

Jane Parker, Lady Rochford en 1542;

Lady Jeanne Grey 1554, la «Reine de neuf jours»; Robert Devereux, comte d'Essex en 1601;

Les deux fils d'Édouard IV, Édouard V d'Angleterre et Richard de Shrewsbury, les «Princes de la Tour», y sont disparu, après que leur oncle Richard III est devinu roi, mais le contexte de leur mort reste un mystère.

Le développement de l'artillerie a rendu l'usage militaire de la Tour comme fortification. Cependant, la Tour a abrité le siège du conseil de matériel militaire (Board of Ordnance) jusqu'en 1855, et elle a été utilisée en tant que prison durant les deux guerres mondiales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, onze espions allemands y ont été fusillés. Le caporal Josef Jakobs a été le dernier espion à être fusillé le 15 août 1940.

La caserne de Waterloo, où se trouvent actuellement les joyaux de la Couronne britannique, était utilisée comme base pour le 1er bataillon des Fusiliers royaux (régiment de la ville de Londres) jusqu'aux années 1950.

Aujourd'hui

La Tour est une attraction touristique de la capitale anglaise. Elle contient les joyaux de la Couronne britannique et un vestige du Mur de Londres, la muraille romaine que l'empereur Claude a construit pour protéger la ville de Londinium.

La Tour abrite aussi une collection d'armures, mais une grande partie de l'exposition d'armures et d'armes anciennes que l'on y trouvait autrefois se visite maintenant à l'Arsenal royal à Leeds dans le Yorkshire.

La Tour est toujours placée sous la vigilance d'une quarantaine de Yeoman Warders armés d'une hallebarde et reconnaissables à leurs uniformes de style Tudor: chapeau rond et costume noir ou rouge, timbré des initiales du souverain régnant (aujourd'hui «EIIR» pour Elisabeth II Regina, «Reine Elisabeth II»). La création de ce corps remonte à 1485. Ces hommes que l'on appelle également Beefeater ("mangeur de boeuf" en référence à la portion quotidienne qui leur était donné), se recrutaient autrefois parmi les petits propriétaires (yeomen) campagnards. De nos jours, ce sont des sous-officiers brevetés, vétérans de l'armée qui assurent cette charge (ceux-ci devant se distingués par au moins 22 années de service au sein de l’armée de terre, des fusilliers marins ou dans l’armée de l’air pour

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pouvoir prétendre rejoindre ce corps). Pour la première fois en septembre 2007, une femme, Moira Cameron, a rejoint le corps des beefeaters.

Plusieurs corbeaux dont les ailes ont été rognées sont nourris à la Tour aux frais de l'État par un «Maître des Corbeaux», car selon une ancienne légende, tant que des corbeaux habiteront la Tour, l'Angleterre sera protégée de toute invasion. Les corbeaux qui habitent actuellement la Tour ont pour noms: «Hardey», «Thor», «Odi», «Gwyllum», «Cedric», «Hugin» et «Munin».

Cet édifice est placé sous l'autorité d'un gouverneur, actuellement le major général Keith Cima.

Vocabulaire

Sa Majesté – Ее Величество monarque m – монарх Tamise f – Темза

tourelle f – башенка

Hôtel m des Monnaies – Монетный Двор

Embastiller – заключать в крепость, в тюрьму patrimoine m – достояние; наследие rempart m – крепостная стена; земляной вал envahisseur m – захватчик; вторгшийся враг

Caen [kã] – Кан

évêque m - епископ

se faire l'écho [eko] de ... – повторять; распространять douve f – водяной ров; канава с водой

ossements m, pl – кости, скелеты; останки fossé m – ров

s’avérer – подтверждаться; оказываться muraille f – крепостная стена

appartements m, pl somptueux – роскошные апартаменты basse-cour f – задний двор

abattre – сносить ménagerie f – зверинец

souverain m – монарх, государь pensionnaire m, f – обитатель extorsion f – вымогательство

s’aider de qch – использовать что-л.; воспользоваться Ecosse f – Шотландия

Abdication f – отречение persécution f – гонение comploteur m – заговорщик exécution f – казнь

condition f sociale – социальное положение décapiter – обезглавливать

en privé – закрытый для публики au sein de ... – внутри

tonneau m – бочка

siège m – местонахождение en tant que … – как; в качестве

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caporal m – капрал caserne f – казарма joyaux m, pl – сокровища vestige m – остаток

vigilance f – бдительность, неусыпность hallebarde f – алебарда

yeoman m – мелкий земельный собственник (в Великобритании) sous-officier m – унтер-офицер

breveté – дипломированный corbeau m – ворон

rogner – подрезать, укорачивать

Questions

1.Où se trouve la Tour de Londres?

2.Décrivez la Tour Blanche.

3.Pourquoi on a ordonné la construction de la tour Blanche?

4.Est-ce que la Tour a-t-elle été la résidence royale?

5.Quand la ménagerie royale s’est-elle ouverte?

6.Quels animaux se trouvaient dans la ménagerie royale?

7.Est-ce que la Tour de Londres a servi de prison?

8.Quels joyaux historiques se trouvent dans la Tour de Londres?

9.Décrivez le Yeoman Warder qui garde la Tour de Londres.

10.Quel rôle les corbeaux jouent-ils dans la Tour de Londres?

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