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Французский язык для медиков

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Tempus Programme IB_JEP-26029-2005

XVI. La qualité la plus indispensable du cuisinier est 1'exactitude: elle doit être aussi celle du convié.

XVII. Attendre trop longtemps un convive retardataire est un manque d'égards pour tous ceux qui sont présents.

XVIII. Celui qui reçoit des amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé, n'est pas digne d'avoir des amis.

XIX. La maîtresse de la maison doit toujours s'assurer que le café est excellent; et le maître, que les liqueurs sont de premier choix.

XX. Convier quelqu'un, c'est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu'il est sous votre toit.

Brillat-Savarin «Physiologie du Gout » (1825)

L` enseignement supérieur de la France

L’Université de France, telle qu’elle existe actuellement, est, à quelques retouches près, sinon par son esprit, du moins par sa forme extérieure, la continuation directe de l’Université Impériale organisée par Napoléon. Centralisateur, Napoléon groupa en un seul corps, qu’il appela Université, toutes les institutions d’enseignement de l’Etat français. Il n’y avait donc en France qu’une Université, Université de France.

Le mot université a actuellement en France deux sens distincts: 1) l’Université de France, 2) les universités, ou corps de facultés des différentes villes de France.

L’Université de France est divisée territorialement en un certain nombre de circonscriptions, qui ont reçu le nom d’académies. Il y a en France 16 académies, celles de Paris, Strasbourg, Nancy, Lille, Cann, Rennes, Poitiers, Clermont-Ferrand, Dijon, Besançon, Lyon, Grenoble, Aix-en-Provence, Montpellier, Toulouse et Bordeaux.

Il y a, à la tête de chaque académie, un recteur nommé par le Gouvernement pour un laps de temps indéterminé.

Le Gouvernement choisit toujours les recteurs parmis les professeurs d’Université, de telle sorte que les professeurs sentent toujours dans leur recteur un des leurs.

Il convient de s’arrêter plus spécialement ici à l’organisation des universités. L’enseignement y est réparti entre différentes facultés. Il existe des facultés des lettres, des sciences, de droit, de médecine et de pharmacie. On notera la distinction entre les facultés des lettres et les facultés des sciences, qui, dans nombre de pays, ne forment qu’une seule faculté, appelée faculté de philosophie. D’une façon générale, on peut dire que les facultés des lettres enseignent les sciences qui concernent l’homme (philosophie, philologie, littérature, histoire et géographie), tandis que les facultés des sciences enseignent les sciences qui concernent la nature (mathématiques, physique, chimie, histoire naturelle). Il s’en faut de beaucoup que toutes les universités possèdent chacune toutes les facultés. Il y a des universités à 2 facultés, à 3 facultés, etc. L’université de Strasbourg est la seule en France à posséder, outre les 5 facultés, les facultés de théologie catholique et protestante, ce qui fait au total 7 facultés.

A la tête de chaque faculté est placé un doyen, qui est élu par ses collègues. Une tendance récente a pour effet de grouper à l’intérieur d’une même faculté les enseignements de même nature en instituts. La faculté des lettres de l’université de Strasbourg ne compte par moins de 22 instituts. Chaque institut est doté, au moins à Strasbourg, d’une bibliothèque, de telle sorte que les instituts français correspondent à peu près, là où ils existent, aux séminaires de beaucoup d’ universités étrangères.

Les universités françaises dispensent, à la suite d’un examen, trois grades d’Etat, qui remontent à l’ancien régime. Ce sont les grades: 1) de bachelier, 2) de licencié et 3) de docteur.

1. Le grade de bachelier marque le couronnement des études secondaires. Il correspond en fait à l’examen de maturité des pays étrangers; mais tandis que, dans nombre de pays, cet examen se passe dans l’établissement secondaire même où l’élève a été préparé, le diplôme français de bachelier est délivré dans les universités par des jurys composés en partie de

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professeurs de l’université, en partie de professeurs agrégés enseignant dans un lycée autre que celui dans lequel l’élève a fait ses études.

2.Le grade de licencié est conféré par les universités à la suite d’un examen qui n’est accessible, sauf dispense ou équivalence, qu’aux seuls bacheliers. Il exige au moins deux ans d’études universitaires, souvent même trois ou quatre. Depuis la réforme de 1920, la licence est divisée en quatre (ou cinq) certificats, que l’étudiant peut passer séparément. La licence d’enseignement confère le droit d’enseigner dans les lycées ou dans les collèges. Toutefois le licencié, sauf quelques rares dérogations, n’a droit au titre de professeur que dans les collèges. Dans les lycées, il reste en principe toujours chargé de cours.

3.Le grade de docteur est conféré par les universités au nom de l’Etat à la suite d’un examen qui consiste en une soutenance de thèse et qui, sauf dispense ou équivalence, n’est accessible qu’aux seuls licenciés. Le grade de docteur est exigé pour le professorat des universités. Pratiquement, il exige dans toutes les universités un certain nombre de jeunes maîtres qui n’ont pas encore achevé leur thèse et qui par conséquent ne sont pas docteurs. Ils n’ont droit qu’au titre de chargé de cours ou de maître de conférences, et ils ne peuvent devenir professeur en titre, si une chaire se trouve vacante, qu’à condition d’avoir auparavant passé leur doctorat.

L'histoire de l'industrie pharmaceutique française

La pharmacie industrielle existe depuis un siècle et demi, si on prend en compte la fabrication de matières premières pour les officines avec les extraits végétaux, produits par exemple par les laboratoires Dausse depuis 1834. Les Expositions Universelles, dès le milieu du XIXème siècle, et jusque dans les années trente, font une bonne place à l'industrie pharmaceutique naissante. Elles dressent un palmarès des fabrications françaises en les comparant à celles qui proviennent de pays étrangers. Mais c'est avec l'apparition de spécialités issues de l’officine que se développent des laboratoires pharmaceutiques entre les deux guerres. Ils vont connaître au cours des Trente "Glorieuses" années de croissance de l'après-guerre un développement extraordinaire, en réponse à une demande toujours plus pressante de la part des Français, dont le niveau de vie s'améliore et permet l' accès à une meilleure qualité de vie, dont les dépenses de santé sont une part essentielle.

Cet état lacunaire de la recherche a diverses raisons, dont certaines tiennent aux origines de cette industrie et d'autres à des facteurs plus généraux.

Le sort de l'industrie pharmaceutique est resté pendant très longtemps lié à celui de l'officine. On connaît les origines de la pharmacie, mêlées à celles de la médecine elle-même, sa constitution en activité autonome par rapport aux autres métiers qui en ont été proches pendant longtemps, et sa conquête enfin du monopole de l'exercice de cette profession avec la loi de Germinal en 1803. Mais cette loi, qui a régi l'exercice de la pharmacie pendant près d'un siècle et demi, ne faisait aucune distinction entre la fabrication et la vente au détail de médicaments, ( et pour cause, car c'était une activité purement artisanale à l'époque), jusqu'à la loi de 1941 validée par les ordonnances de 1945. François Prevet disait encore en 1937 : «il n’y a pas de délimitation fondamentale entre la pharmacie de détail et l’industrie pharmaceutique».

Le passage à une activité industrielle a donc correspondu pour les pharmaciens à une double révolution culturelle : d’une activité individuelle, ils sont passés progressivement à l’âge de l’organisation, et à partir de leurs origines familiales, ils sont devenus de véritables entrepreneurs, ils ont pris des risques financiers et conduit une expansion qui a fait connaître les médicaments français aux quatre coins du monde. Mais cette industrie est restée régie par des dispositions particulières qui ont retardé son émancipation.

Son histoire est passionnante, et elle n'a pas été étudiée dans la longue durée, dans ses multiples dimensions, ses rapports avec la société, avec les pouvoirs publics, avec la concurrence étrangère. On peut avancer plusieurs raisons à cela.

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La première tient à la conception de l'histoire économique qui a prévalu en France depuis plusieurs décennies.

Longtemps, les historiens de l'économie ont préféré une approche macroéconomique, globalisante, se référant à des schémas généraux d'interprétation. L'approche par secteurs, et a fortiori par l'histoire des entreprises, qui est une approche microéconomique, fondée sur l'étude des acteurs eux-mêmes et la patiente réunion d'études particulières, a paru moins prestigieuse peut-être, plus laborieuse, si on veut, que les grandes fresques qui embrassent l'ensemble des activités économiques au niveau national.

La seconde raison tient à l'attitude des entreprises elles-mêmes à l'égard de leur propre histoire. Elles ont souvent publié des plaquettes à l'occasion de leur cinquantenaire ou de leur centenaire, des chroniques de la vie de la société et des événements qui l'ont marquée. Ces historiques, ces monographies permettent aux uns de se souvenir et aux autres de s'approprier un passé qui devient le leur. Mais elles ne replacent pas les activités de l'entreprise dans le contexte de leur industrie, de ses relations avec ses partenaires, des événements politiques, de l'évolution de l'économie et de la société qui permettrait de les mettre en situation.

Les laboratoires pharmaceutiques ont longtemps été particulièrement attachés au secret de leurs affaires. Longtemps des sociétés en nom collectif vivaient en milieu clos, parce que l'entrée de capitaux non pharmaceutiques était interdite et qu'elles n'avaient pas la possibilité d'avoir accès aux marchés financiers ni par conséquent la possibilité de s'y faire valoir, elles ne voyaient pas la nécessité de faire parler d'elles.

Pourquoi les laboratoires pharmaceutiques français s'astreindraient-ils à une transparence qui leur a paru inutile jusqu'ici ? Pourquoi ouvriraient-ils leurs archives à des chercheurs extérieurs pour l'écriture de leur histoire? Ils ont aujourd'hui plusieurs motifs pour le faire.

L'activité des laboratoires pharmaceutiques est en voie de banalisation. Elle devient, notamment sur le plan financier, une activité comme les autres, qui a besoin d'investisseurs et qui est suivie par les analystes financiers. Elle se banalise aussi sur le plan des structures. Longtemps le fief de familles qui offraient un emploi à vie et suscitaient des fidélités à toute épreuve, elles deviennent des firmes importantes, souvent conduites par des ménagers, qui ont à opérer des amalgames entre entités d'origines différentes, voire de nationalités variées, y compris au niveau des équipes de recherche, par exemple.

Dans ce contexte, le retour sur le passé est à la base d'une réflexion sur l'identité particulière d'une société, sur sa place dans l'industrie, sur les sources de ses forces et de ses faiblesses. Elle est un facteur d'intégration dans une communauté de travail et joue un rôle de relais dans de grandes organisations où les rapports interpersonnels sont devenus moins immédiats et moins faciles. Le laboratoire pharmaceutique, comme les autres firmes industrielles, a intérêt à faire savoir d'où il vient pour faire comprendre où il va.

Une histoire du laboratoire est donc ipso facto l'histoire d'un succès, la preuve que cette entreprise est parvenue à surmonter crises internes et menaces externes, à traverser des conjonctures plus ou moins favorables, à produire au moins aussi bien que ses concurrents. Tout particulièrement dans l'industrie pharmaceutique, où le taux de mortalité a été particulièrement important depuis la guerre, puisque le nombre des laboratoires est passé de 2000 à quelque 300 aujourd'hui, il y a là matière à réflexion.

L'histoire de l' industrie pharmaceutique française peut être abordée de bien des façons: Elle a commencé par l'histoire des produits et de la publicité. L'histoire des structures éclairerait le passage de sociétés familiales à des firmes multinationales. Pour faire l'histoire de l'innovation dans ce domaine, il faudrait repérer ses sources, exogènes d'abord, puis internes avec le développement d'une recherche autonome, de l'interdiction du remède secret en 1803 à l'introduction du brevet spécial de médicament en 1959.

Une histoire générale de cette industrie devrait inclure une analyse de son développement et des freins qui ont pu s'exercer sur elle, de l'expansion internationale qui a été la sienne et des facteurs qui l'ont suscitée, du rôle de l'Etat sur le plan règlementaire, sous l'angle économique et

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sous l'angle technique, et des rapports entre ces deux types d'intervention qui sont particuliers à notre pays.

L'optique comparative avec les industries pharmaceutiques d'autres pays ne devrait pas en être absente. Cette histoire devrait croiser les archives des laboratoires, des organisations professionnelles, des autorités de tutelle. Les études publiées sur cette industrie à diverses époques de son histoire seront autant de jalons qui permettront d'en reconstituer l'évolution. La presse professionnelle fournit des repères, la presse économique des analyses de la place de ce secteur au sein de l'économie nationale.

La pharmacie est à la fois une collection de sciences, un art et une profession. Son histoire sera donc en même temps l’histoire des sciences physiques et naturelles, et, accessoirement, celle des doctrines médicales. Ce sera encore l’histoire de l’art pharmaceutique proprement dit, comprenant l’étude archéologique des instruments qui lui ont servi. Ce sera enfin l’histoire du pharmacien considéré comme praticien et commerçant, dans ses rapports avec le public, avec les corporations voisines, avec l’économie générale d’une époque et d’un pays.

La pharmacie face à son destin

Gérard Boucher

D’où vient - elle? La pharmacie est née d'une démarche intellectuelle rigoureuse. Elle marque la rupture de la pensée par rapport aux habitudes et à une opinion ambiante confiante, crédule et fataliste; elle coincide avec l'émergence d'une démarche d'organisation rationnelle des sociétés modernes; elle confirme dans le domaine de la santé la volonté de passage du rêve au réel, elle matérialise l’éveil de la conscience et la soif de connaissance.

De l'irrationnel, l'homme est passé à la logique; de l'empirisme, à l'expérience, à la duplication, à la comparaison, à la connaissance, c'est la rupture d'avec le magique. On peut faire remonter cette démarche à l'époque de Péricle qui pose les bases de l'organisation sociale, mais la pharmacie trouve son développement et sa place à cette époque (450 ans av. J.C.x) à partir des travaux d'Hypocrate, sur l'observation rationnelle des phénomènes de la vie, sans toutefois qu'elle se différentie pour autant de la médecine.

La véritable naissance de notre profession date en vérité du XII siècle où les progrès fulgurants de la médecine se sont réalisés grâce à l'utilisation des drogues et remèdes de plus en plus nombreux dont la complexité de recherche et de préparation grandissante a entraîné les médecins à confier la tâche de leur fabrication (considérée comme subalterne) à des apothicaires, toujours а leurs ordres. Par leur volonté d'unité et d'indépendance les apothicaires se regroupèrent en confréries puis en corporation.

Ils précisèrent les règles de fonctionnement de leur profession et dictèrent les bonnes pratiques professionnelles. Peu à peu ils s'affranchirent de la tutelle des médecins, créèrent des comités d'agréments pour reconnaître les nouveaux professionnels habilités à exercer leur art après avoir satisfaits à un contrôle de capacité et s'être engagés par serment à respecter: ces règles de bonnes pratiques professionnelles, les secrets liés à leur exercice, et à porter honneur et respect aux jurés de la confrérie.

Les compagnons obtenaient le droit de tenir boutique soit par création, soit par reprise de l'activité du maître qui désirait se retirer, toujours avec l'accord et la reconnaissance du groupe. Pendant de nombreuses années, cependant, la profession d'apothicaire à été confrontée aux pratiques envahissantes des épiciers, qui sans avoir la maîtrise de la fabrication des remèdes, dont ils ne connaissent pas les méthodes ou les secrets, vendaient au public des remèdes qu'ils s'étaient procurés auprès d'apothicaires déjà peu regardants, ainsi que des produits charlatanesques, sans aucun risque d’être punis.

L’organisation moderne de la profession démarre véritablement à compter de la déclaration d'avril 1777 qui fixe la séparation du collège des pharmaciens de celui des médecins, avec des attributions spécifiques, sans toutefois parvenir à interdire aux épiciers de débiter des drogues simples dans des limites de poids ou quantités précisées; bien que cette application ne

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concerne que la pratique parisienne et l'environnement proche, cette nouvelle réglementation s'étendra progressivement à toutes les provinces.

Cependant la véritable réglementation de la pharmacie française démarre effectivement avec la loi du 21 germinal an 11 (1803) qui fixe les régles de fonctionnement national de la profession, et celle de l'obtention du diplôme. La profession n’aura alors de cesse, pour affermir et affiner son fonctionnement (toujours avec une volonté affirmée et prouvée de se placer dans un cadre défini de santé publique, de solidarité, d’équité et d'aide aux plus démunis de la société) d’intervenir sans relâche auprès des autorités politiques et réglementaires quelle que soit leur couleur, pour qu’elles enregistrent et ratifient toutes les modifications, pour définir un cadre de fonctionnement rationnel, et le rendre opposables à toute la profession.

Cet acharnement finit par déboucher sur la réglementation de 1941 , puis de 1945 avec la définition d'une profession auto-contrôlée et auto-administrée, vidée de toute pratique concurrentielle mercantile, jusqu’à l'abrogation de la réglementation économique de Monsieur Balladur en décembre 1986.

Les pharmaciens ont participé aux grandes révolutions scientifiques technologiques et industrielles; ils ont survécu grâce à leur formidable capacité d’adaptation qui découle à n’en pas douter du haut niveau de leurs connaissances acquises et de leur perpétuel renouvellement, sans jamais perdre de vue l’importance de la cohésion du groupe, en conservant un potentiel commun (scientifique, technique, humain, et économique) de très haut niveau.

Pour s’auto conserver il a fallu que tous les professionnels intègrent rapidement les apports scientifiques techniques structurels, nécessaires aux mutations sociales pour que chacun d'eux garde sa place et ses fonctionnalités au sein de la société si souvent transformée. La profession est à la base:

-Du développement de l'herboristerie: classification, extraction des principes actifs purification, concentration.

-De la création de la chimie moderne.

-Du développement de l'industrialisation de la fabrication du médicament «spécialité». -De la création de la répartition et de la distribution.

-De l'organisation de la santé publique: -implantations au coeur des populations; -éducation sanitaire et sociale;

-participation active à l'éradication des grands fléaux (campagnes sensibilisation = vaccination );

-développement des services aux plus démunis (conventions etc ...);

-par le respect des tarifs elle a véhiculé pour toutes les populations les biens élémentaires notamment en période de crise (ex: laits infantiles avec marge 10% pour éviter à nos populations les désagréments du marché noir de l'après guerre ).

Aujourd'hui la profession, par le réseau de ses 23 000 entreprises, est un merveilleux outil de promotion d'éducation et d'information de santé, qui sait répondre toujours présent pour les grandes causes nationales et internationales (l'organisation Pharmaciens sans frontières est lа pour en témoigner).

En dépit de ce qu'en pensent les Pouvoirs Publics, son économie va très mal.On constate la baisse régulière de la marge commerciale, seule source de rémunération depuis la suppression du SHP de 1990 et la quasi suppression des préparations magistrales dé-remboursées en 1989. La profession, confrontée à la déréglementation libérale, n'a pas su adapter son économie en s'organisant en groupe de pression vis-à-vis des fabricants quels qu'ils soient (pharmaceutiques ou non) pour compenser les dégradations économiques imposées par les pouvoirs publics. Sa cohésion professionnelle commence à être battue en brèche par une concurrence qui, dans un premier temps, détruira les plus faibles, mais ne tardera pas, ensuite, à fragiliser ceux qui aujourd'hui se croyant à l'abri, ne pensent qu' à vire au détriment de leur voisins les plus proches. Il est certain que le réseau de nos entreprises tel qu'il est avec l'économie qui lui est réservée, ne

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pourra se pérenniser si certains aménagements qui sont nécessaires ne se font pas rapidement (transferts, concentrations) dans l'état actuel, plus aucune création ne devrait être accordée.

Pourtant la profession dispose encore d'atouts qui peuvent constituer les 5 points forts de l'action professionnelle:

1. La défense du titre: reconnaissance multiséculaire du diplôme. -corporation compagnonnage;

-décret avril 1777; -loi germinal an 11;

-arrêts: 1854.1875 (études 6 ans) 1937 (études 5 ans) 1986 (études 6 ans + docteur); -sélection à l'entrée des études (numerus clausus);

-acquisition d'une culture de groupe au début des études: importance de la corporation; -le choix fréquent d'un conjoint professionnel pharmacien ou professionnel de santé; -limitation d'installation;

-baisse des créations (loi de répartition);

-barrage d'entrée du fait de l'importance de l'investissement.

2. Economie spécifique (garantie par le monopole): capitalisme régulé. Points forts:

-compétence obligatoire (diplôme de haut niveau scientifique et culturel); -propriétaire de son entreprise (obligation);

-exploitation personnelle;

-monopole à plusieurs niveaux (fabrication, répartition distribution, dispensation). Points faibles:

-fragilité de l'équilibre économique (80% de l'activité sous dépendance des prescripteurs); -pression des politiques et des administratifs (80% de l'économie pèse sur les comptes

sociaux);

-17% de l'activité soumise à la pression des secteurs concurrentiels. 3. La force des symboles.

-la croix verte;

-la blouse blanche;

-la communication: vitrines affiches; campagnes de santé publique (préservatif, sida, lutte contre la toxicomanie etc ...); l'ensemble de ces démarches collectives, même si elles ne sont pas toujours bien perçues par l'ensemble de la profession, sont cependant largement suivies et contribuent à dégager dans le public une image forte de la profession et une reconnaissance individuelle valorisée de chaque professionnel.

4. La relative autonomie réglementaire.

La relative délégation de pouvoir régalien de l'état à l'ordre professionnel unifié, conforte la profession dans sa quête permanente d'indépendance, en contrepartie de quoi, elle offre en garantie l'engagement de sa totale responsabilité civile et pénale dans tous les instants de son activité professionnelle.

5. L'organisation structurée de la défense professionnelle.

Syndicats officinaux: titulaires, cadres salariés, industriels, grossistes répartiteurs, groupements – réponse aux manques de résultats économiques des instances représentatives de la profession.

La pharmacie se trouve à un tournant de son histoire, continuera-t-elle à se situer dans une stratégie de défense de groupe? Ira-t-elle vers le sauve qui peut destructeur de l'individualisme égoiste? Ce qui est certain c'est quelle ne fonctionnera plus comme par le passé. Isolée, quelle que soit la taille de l'entreprise, elle sera vouée à la destruction. Seule une stratégie de rassemblement permettra aux entreprises de taille humaine, de continuer à remplir le rôle social et les fonctions que la société attend d'elles.

Il va donc falloir imaginer d'autres règles relationnelles tant avec les pouvoirs publics qu'avec les organismes sociaux, de même qu'avec nos différents partenaires économiques (industriels ou autres).

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La profession devra également réfléchir à une rémunération spécifique des services qu'elle est amenée à rendre au public ou aux collectivités, car la seule marge commerciale allouée par les pouvoirs publics, toujours restreinte, ne couvrira plus ses besoins financiers (fonctionnement et investissement).

La profession après avoir été la «découvreuse» des médicaments, la «productrice» des spécialités pharmaceutiques, rémunérée à juste titre pour ce savoir faire, ne pourra plus se contenter d'une seule marge commerciale en permanence contestée par la puissance publique. Elle devra proposer une forme nouvelle de rémunération spécifique au service rendu (tant en matière de santé publique que de travail administratif) pour espérer renouer avec une économie compatible à la bonne marche de ses entreprises.

La profession devra de plus en plus réorganiser son réseau de communication et d'échange professionnel, inter professionnel. La profession devra s'intéresser plus qu'elle ne le fait à la gestion des économies de santé. Elle devra participer aux protocoles d'évaluation des médicaments au même titre que les médecins. Un atout d'importance: sa bonne informatisation qui la place en tète des professions capables de participer aux études des consommations de masse. Il serait dommage qu'elle rate cette opportunité qui ne se reproduira peut-être pas dès lors que nos amis médecins auront étés informatisés par on ne sait quelles sociétés philanthropes! J'ai bon espoir de voir notre profession sortir de la crise difficile qu'elle vient de traverser si elle sait prendre les changements qui s'imposent à elle, et se construire un avenir à la hauteur de ses ambitions.

Gérard Boucher

De l’atomisme de Démocrite à la physique des particules

Un bref historique de l’évolution des idées en p

hysique permettra de rencontrer et de poser les principaux concepts, mieux peut-être que ne le ferait une discussion systématique des connaissances actuelles.

Époque présocratique

Les premières considérations relatives à l’idée de Nature apparaissent chez les penseurs grecs de l’époque présocratique. Parmi les idées qui étaient destinées à connaître des développements considérables, il convient de citer les suivantes :

L’hypothèse atomique , attribuée à Leucippe et développée par Démocrite, suppose que la matière est constituée d’objets indissociables et extrêmement petits, les atomes. L’une des propriétés fondamentales de la matière ainsi conçue est l’existence du vide, dans lequel les atomes se meuvent. Cette hypothèse fut, pendant une longue partie de l’histoire de la physique, opposée à celle d’une matière pleine, clairement affirmée par Parménide et l’école éléate. Dans la lignée des partisans marquants de l’atomisme, qui aidèrent à préciser cette théorie, on relève les noms de Lucrèce (De natura rerum) au Ier siècle avant J.-C., de Rudjer Josip Boskovic au XVIe siècle, de Descartes et de Bernoulli au XVIIe siècle.

L’association intime de la physique et des mathématiques, qui apparaît chez Pythagore, est fondée sur les rapports simples qui existent entre les longueurs de cordes qui produisent des sons musicaux harmoniques.

On cherche à réduire les constituants de la matière à un petit nombre d’éléments indépendants qui sont, ensemble ou séparément selon les doctrines, la terre, l’eau, l’air, le feu et un hypothétique éther plus subtil que l’air (cf. Éther).

Époque classique grecque

Les principaux développements de la physique à l’époque classique grecque et à l’époque alexandrine ont trait à la mécanique (il s’agit en particulier de la théorie des leviers et de

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l’hydrostatique, toutes les deux marquées par Archimède), mais l’expérimentation et l’art de l’ingénieur sont mésestimés. L’astronomie seule donne lieu à des mesures assez précises. L’hypothèse héliocentrique, selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, est soutenue par Aristarque de Samos et Héraclide du Pont, mais elle ne parvient pas à s’imposer.

En ce qui concerne les relations avec les mathématiques, deux points méritent d’être mentionnés :

Chez Aristote, l’espace n’est pas abstraitement distingué de la réalité physique dont les propriétés sont, en principe, déterminées par l’expérience et par la mesure. Le postulat d’Euclide, relatif à l’existence des parallèles, clef de la géométrie euclidienne , est pour Aristote une propriété physique. Par la suite, sous l’influence de Platon, l’espace et sa géométrie seront considérés pendant longtemps comme le déploiement de l’intelligible, auquel ils sont référés.

Le temps est clairement conçu comme continu, mais la compréhension du mouvement présente des difficultés. On n’a pas une notion précise de la vitesse en général et aucune de l’accélération. Cette difficulté, liée à l’absence du calcul différentiel et de la notion de limite, est la source du paradoxe de Zénon d’Élée (Achille ne rattrapera jamais une tortue car, lorsque Achille aura parcouru la distance qui l’en sépare actuellement, la tortue aura avancé d’une nouvelle distance plus petite, et ainsi de suite jusqu’à l’infini). Ce paradoxe a une grande importance dans l’histoire de la cinématique.

Moyen Âge et Renaissance

Le Moyen Âge est une période riche en spéculations et en analyses ainsi qu’en inventions techniques ; il ne donne cependant lieu à aucun progrès décisif. À la Renaissance, c’est l’astronomie qui, la première, prend un vigoureux essor. L’hypothèse héliocentrique, remise au jour par Copernic, permet d’analyser les mouvements des planètes, et Tycho Brahe, grâce à l’utilisation d’instruments de mesure, fournit à ce sujet des données précises. La découverte des lois empiriques par Kepler couronne ces travaux ; ces lois indiquent que certains phénomènes obéissent à des règles simples, quantitatives et d’expression mathématique (cf. Johannes KEPLER).

C’est ensuite le tour de la dynamique , dont le développement s’étend de Galilée à Newton. Plutôt que d’entrer dans le détail du développement historique, parfois confus, on tentera d’apprécier globalement les progrès accomplis de la seconde moitié du XVIe siècle jusqu’au début du XVIIIe.

L’introduction de la géométrie analytique , due à Descartes, permet à la fois de représenter graphiquement le mouvement et de ramener son étude à celle des courbes géométriques. Grâce à l’invention du calcul différentiel par Newton et Leibniz, on peut définir de manière précise la vitesse et l’accélération : ainsi se trouve réglé le problème de la description du mouvement, ou cinématique. Il devient alors possible de traiter la dynamique, c’est-à-dire la détermination du mouvement, que l’on suppose dû à l’action de forces.

Le principe d’inertie de Galilée énonce que, en l’absence de forces, un objet ponctuel décrit une trajectoire rectiligne avec une vitesse uniforme (constante). Ce principe fondamental continuera de jouer un grand rôle par la suite. À présent, il suppose l’existence d’un ou de plusieurs systèmes de repérage privilégiés où l’on observe ce mouvement uniforme. Newton pose que ce système de référence est celui par rapport auquel les étoiles sont fixes ; c’est ce qu’on appelle un système absolu. Il établit ensuite que les lois de la dynamique d’un point ou d’une particule (aisément étendues à des systèmes plus complexes) sont de la forme F = m À, où F est la force, m la masse inertiale et À l’accélération. Cette loi n’a d’utilité que si la force F elle- même est simple. Newton en déduit alors qu’un corps céleste de masse M, tel que la Terre, exerce sur un autre corps de masse m , tel que la Lune, situé à la distance r , une force de valeur égale à GMm/r 2, où G est la constante de gravitation universelle. Il est remarquable que la force exercée par la Terre soit proportionnelle à la masse inertiale de la Lune : dans ce rôle que la masse m joue dans F, elle porte le nom de masse gravifique (des expériences ont confirmé, à

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10_11 près, l’égalité des masses inertiale et gravifique). Les lois de Newton permettent de déduire les lois de Kepler ainsi que celles relatives à beaucoup d’autres phénomènes mécaniques. Cela a conduit à poser la notion de loi fondamentale , d’où les règles empiriques de l’observation peuvent être dérivées par l’analyse mathématique.

XVIIIe et XIXe siècles

La fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe sont marqués par l’essor de la chimie. La découverte essentielle est celle des éléments chimiques, en nombre défini, qui engendrent, en se combinant selon des proportions bien déterminées, tous les constituants de la matière. Les règles auxquelles obéissent ces combinaisons sont éclaircies par Lavoisier (conservation de la masse), Dalton et Gay-Lussac.

C’est également au XIXe siècle que l’on élucide les phénomènes électriques et magnétiques , sous l’impulsion principalement de Faraday et d’Ampère. Cette analyse conduit, entre autres, aux énoncés suivants :

la matière peut porter des charges électriques de deux signes opposés, les charges de même signe se repoussant et celles de signes opposés s’attirant ;

les charges électriques sont soumises à deux types de forces, électriques et magnétiques, qu’on décrit par des champs, c’est-à-dire par la valeur de la force électrique exercée sur une charge unité ;

les champs électrique et magnétique sont liés l’un à l’autre par des lois simples, en particulier lorsqu’ils varient dans le temps.

Ces lois sont synthétisées par Maxwell, vers 1860, en un ensemble d’équations qui jouent, pour les phénomènes électromagnétiques, un rôle fondamental analogue à celui de la loi de Newton en mécanique. Une conséquence remarquable de ces équations est de prédire l’existence d’oscillations des champs électrique et magnétique qui se propagent sous forme d’ondes. Ce sont les ondes radioélectriques observées expérimentalement par Guglielmo Marconi et Heinrich Hertz et dont la vitesse est celle de la lumière visible. On explique ainsi que l’optique est un cas particulier des phénomènes électromagnétiques.

Ainsi apparaît pour la première fois l’idée d’une unité sous-jacente de phénomènes physiques aux manifestations apparemment très différentes.

À la fin du XIXe siècle, la structure atomique de la matière est confirmée et conduit à une nouvelle épistémologie de la physique.

L’existence des atomes est de plus en plus admise grâce aux progrès de la chimie. Elle permet en effet d’expliquer les phénomènes de valence et certaines propriétés des substances organiques, suggérant même la répartition géométrique des atomes dans les molécules.

Dans une série de travaux fondamentaux, Ludwig Boltzmann et Josiah Willard Gibbs développent la mécanique statistique , c’est-à-dire l’application du calcul des probabilités aux propriétés d’un système constitué d’un très grand nombre de constituants élémentaires. Ils obtiennent ainsi une dérivation des principes fondamentaux de la thermodynamique . La loi de la conservation de l’énergie (cf. Les fondements de la physique contemporaine) se présente ainsi sous un jour nouveau. Au cours du XIXe siècle, elle s’était peu à peu imposée, mais l’énergie apparaissait sous une multitude de formes : mécanique (cinétique et potentielle), thermique, électrique et chimique. La mécanique statistique montre que l’énergie thermique n’est autre qu’une forme de l’énergie mécanique et que, plus précisément, elle est identique à l’énergie cinétique du mouvement désordonné des atomes, ce qui ramène le premier principe de la thermodynamique à la loi déjà connue en mécanique de la conservation de l’énergie. Boltzmann parvient même à établir le second principe de la thermodynamique à l’aide d’un argument (dit du «théorème H») qui donne lieu à beaucoup de discussions, car il revient à dériver l’irréversibilité des processus thermodynamiques à partir des équations de la mécanique, qui sont réversibles par renversement du sens du temps.

L’existence des atomes est confirmée par Jean Perrin, qui découvre, en étudiant expérimentalement le mouvement erratique de particules légères en suspension dans un liquide

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et observables au microscope, ce que l’on appelle le mouvement brownien, dû aux collisions des atomes contre ces particules.

Dans l’intervalle, l’invention des appareils électriques sous haute tension (tubes à rayons X, à rayons cathodiques) a révélé l’existence des premières particules élémentaires : l’électron et le proton.

XXe siècle

Cette évolution aboutit cependant à une remise en question de toute la physique au début du XXe siècle. Déjà, la découverte de la radioactivité et l’étude qui en est faite par Pierre et Marie Curie ont révélé l’existence de nouvelles propriétés de la matière qui s’avèrent très difficiles à classer. Le véritable problème, cependant, est dû aux premières expériences de physique nucléaire , faites par Ernest Rutherford, qui établissent que l’atome est constitué d’électrons placés autour d’un très petit noyau central. C’est donc non seulement la confirmation de l’existence des atomes, mais de plus la révélation de leur structure. Or, selon les lois de la physique telles qu’on les connaît alors, un tel atome ne devrait pas être stable, contrairement à ce que l’on observe. C’est de cette contradiction que va naître la mécanique quantique.

Entre-temps, la physique classique atteint son plus remarquable développement, avec Einstein et la théorie de la relativité . La genèse de la relativité a un lien étroit avec le principe d’inertie, c’est-à-dire, en particulier, l’existence d’un système de repère absolu (lié jadis aux étoiles) dans lequel le mouvement d’un point libre est uniforme. Les équations de Maxwell, qui décrivent la propagation des ondes lumineuses, sont, à ce que l’on croit alors, valables dans le système de repère absolu. Une analyse très simple, qui ne dépend d’ailleurs même pas de ces équations, montre que, le temps étant, comme on le pense, un absolu, la vitesse de la lumière doit dépendre de la vitesse du laboratoire par rapport au repère absolu. En particulier, le mouvement de la Terre doit affecter la mesure de cette vitesse. L’expérience est faite par Albert Abraham Michelson et aboutit à un résultat extraordinaire : la vitesse de la lumière est insensible au mouvement de l’observateur.

Einstein pose ce résultat comme un principe, donnant ainsi à la valeur universelle de la vitesse de la lumière un rôle central. Cela oblige à rejeter le caractère absolu du temps et à admettre que son écoulement n’est pas le même pour des observateurs qui sont en mouvement les uns par rapport aux autres. La théorie correspondante, dite de la relativité restreinte , fait apparaître l’utilité d’un nouveau concept, celui de l’espace-temps . Elle révèle que les équations de Maxwell sont les mêmes dans toute une classe de systèmes de référence, dits galiléens.

Cette théorie est reprise et approfondie par Einstein pour constituer la relativité générale . Ce nouveau développement s’appuie sur les considérations essentielles suivantes :

le mouvement des étoiles ne permet pas de concevoir clairement quel peut être le système de référence où le principe d’inertie est valable ;

l’identité de la masse inertiale et de la masse gravifique (ou principe d’équivalence), posée par Newton, n’est toujours pas expliquée ;

la relativité restreinte révèle que les lois de la physique, c’est-à-dire celles de la mécanique et de l’électrodynamique, sont les mêmes dans tous les systèmes de référence galiléens, où la vitesse de la lumière est d’ailleurs la même ; pourquoi cette restriction à des systèmes particuliers ?

la force de gravitation instantanée de Newton, qui suppose le même temps pour les corps entre lesquels elle s’exerce, est incompatible avec la relativité restreinte.

Einstein trouve la réponse à ces questions dans la relativité générale, dont le trait essentiel est d’admettre une courbure de l’espace-temps associé à la gravitation : la géométrie est donc pleinement reliée à la physique. Le principe d’inertie devient une propriété beaucoup plus générale, énonçant comment se déplace un corps qui n’est soumis à aucune force autre que la gravitation. Les lois de la physique prennent alors naturellement la même forme dans tous les repères.

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