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Французский язык для медиков

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vallon m ложбина, небольшая долина rocher m скала, утес

bosquet m роща, купа (деревьев) vigneron m - виноградарь

coteau m холм, пригорок; косогор Tourangeau m житель Турени vigne f виноград

sol m почва

cerisier m вишневое дерево fertiliser – удобрять chèvrefeuille m - жимолость

candeur f душевная чистота; наивность fécondité f – плодородие; изобилие espace m пространство

berceau m колыбель

seigneurial, -e принадлежащий сеньору chef-lieu m главный город департамента siéger – заседать; находиться

arche f арка

assassiner qn убивать кого-л. conjuration f – сговор

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рoussière f пыль arroser орошать

hérissé, -e усеянный колючками,

шипами

complot m заговор domination f - господство caserne f - казарма

échouer – провалиться, рухнуть splendide сияющий; пышный majestueux, -se - величественный rempart m крепостная стена offrir предлагать, представлять s’aligner – выравниваться

plaine f - равнина expansion f расширение

ganterie f – перчаточное производство

chantier m – стройка croissance f рост

vitalité f жизненность, живучесть houille f blanche – белый уголь

àl’abandon – заброшенный, покинутый, mettre en route – начинать (дело);

запущенный

«ville – lumière» f город-светоч admirateur, -rice m,f поклонник partisan m сторонник fréquemment часто

savoir m знания, ученость souhaiter qch желать что-л. crypte f -склеп

attrait m привлекательность; влечение berceau m -колыбель

pêcheur m рыбак vallée f долина, лощина

favorable благоприятный fertile плодородный, богатый carrefour m перекресток

s’étendre простираться, растянуться sol m почва, земля

peuplade f племя; поселенцы majestueux, -se величественный hutte f хижина, лачуга

se délabrer портиться couple m чета, пара; двое témoin m -свидетель bande f группа

admettre допускать; принимать arrondissement m округ; район

établissement m учебное заведение adolescent, -e юношеский confesseur m духовник

librairie f книжный магазин

заложить

édifice m здание restes m pl остатки

plaque f commémorative

мемориальная доска

сonfluence f слияние

indissociable неразрывный,

неотделимый marchandise f товар s’enorgueillir гордиться naissance f рождение

puiser черпать, заимствовать gourmandise f гурманство,

чревоугодие

demeure f- жилище, дом faillir недоставать

convivialité f общительность;

гостеприимность canut m ткач bigarré, -e пестрый

discret, ète сдержанный, скромный,

робкий

invasion f нашествие dôme m купол

se bousculer – толкаться, толпиться culminant, -e самый высокий univers m мир, вселенная sillonné, -e – изборожденный coincé, -e скованный, зажатый

entrepôt m frigorifique

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enseignement m образование

холодильник; холодильный склад

user de son pouvoir пользоваться своей властью

enchevetrement m запуганность

proviseur m директор лицея

môle m мол, дамба

 

 

à la nuit tombée с наступлением ночи

bonhomie f добродушие

lampadaire m уличный фонарь

incarcérer – заключать в тюрьму

chemisier m продавец рубашек

laborieux, -se – трудолюбивый,

avoir pignon sur rue иметь собственный дом

работящий

 

 

 

(офис); занимать видное положение

barrer преграждать

 

tailleur m портной

cep m виноградная лоза

 

loyer m плата за наем; квартирная плата;

passerelle f пешеходные мостки

арендная плата

étique чахлый

 

 

 

adjacent, -e прилегающий, примыкающий

travée f пролет

 

 

rêveur m мечтатель

lieu m d’élection излюбленное

âne m осел

место

 

 

 

salle f d’exclusivité f кинотеатр, имеющий право

porteur m носитель

 

первого показа (проката)

oranger m апельсиновое дерево

chèvre f коза

trafic m движение, сообщение

sinueux, -se извилистый

enchâsser врезать, вставлять в

vogue f известность, мода

углубление

 

 

 

au temps jadis давным-давно, в былые времена;

joindre соединять

 

 

в старое время

effervescence f возбуждение,

dans le sillage de… вслед за

волнение

 

 

 

aménager оборудовать, устраивать

tournant m поворот, переломный

parcours m путь следования

момент

 

 

 

successeur m преемник

bouquetière

f

цветочница,

ériger воздвигать, возводить

продавщица цветов

 

 

provenant de… - происходящий изот

balisé зд. отмеченный

 

abriter вмещать, служить помещением для

réverbère m уличный фонарь

laid, -e некрасивый, безобразный

arracheur m de dents зубодер

enfoncer вбивать, вколачивать

armes f pl герб

 

 

émetteur m -радиопередатчик

saltimbanque m бродячий акробат

niveau m уровень

braquer наводить, нацеливать

banlieue f пригород

foisonner изобиловать

 

butte f холм

flanquer находиться по бокам чего-

rivet m заклепка

л.

 

 

 

survivre уцелеть

aménagement m оборудование

point m de départ отправная точка

amont m- верхнее течение (реки)

arbuste m кустик

finalité f зд., направленность

lépreux, -se облупившийся

aval m нижнее течение (реки)

rampe m перила

doter de qch снабжать

 

plâtre m гипс

bouleau m - береза

 

 

empoigner хватать

pin m сосна

 

 

 

 

chêne m дуб

 

 

 

 

avoir accès à… иметь доступ к

 

s’écailler лупиться

 

 

La France

La France, appelée autrefois la Gaule, est située en Europe occidentale. Elle occupe une superficie de 551 695 km², Corce comprise, sa population est de 58 millions d’habitants. La forme du pays s’inscrit dans un hexagone presque régulier, ce qui lui donne un aspect ramassé et

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compact. Cettte forme hexagonale est si bien ancrée dans l’esprit des Françait que le mot «hexagone» est souvent employé comme synonyme du mot «France».

Elle est baignée par la Méditerranée, l’Atlantique, la Manche, le Pas-de-Calais et la mer du Nord.

A l’Est, au Sud-Est et au Sud-Ouest les frontières s’appuient sur des barrières naturelles: les grandes chaînes montagneuses des Alpes, des Pyrénées et du Jura séparent la France de l’Italie,de l’Espagne et de la Suisse, le Rhin est la limite naturelle avec

l’Allemagne.

Les montagnes les plus élevées de la France sont les Alpes et les Pyrénées. Le plus haut sommet des Alpes, le Mont-Blanc, atteint l’altitude de 4807 m.

Le Jura et les Vosges, chaines de montagnes, qui s’étendent à l’Est du pays, ne sont pas très hauts. Au nord se trouvent les Ardennes.

La France a de nombreux cours d’eau dont les plus importants sont: la Seine, la Loire, la Garonne et le Rhône. Un journaliste anglais a dit: «Aimer la France, c’est aimer ses rivières».

Oui, ils sont quatre, grands fleuves français, comme les points cardinaux. Encore faut-il distinguer trois filles et un garcon. Seul le Rhône porte culotte. Il prend sa source en Suisse, descend des Alpes et se jette dans la Méditerranée. Il est considéré comme turbulent, insupportable, courant à ses jeux sauvages de Camargue avec les taureaux noirs et les chevaux blancs.

Les filles sont plus aimables. La Garonne qui prend sa source dans le massif espagnol des Pyrénées et se jette à l’Océan Atlantique, est brune, fantastique.

La Seine prend sa source sur le plateau de Langres, non loin de Dijon. Fleuve sage et utile du Bassin Parisien, la Seine coule lentement et descend paisiblement jusqu’à la Manche.

Le plus long prend sa source dans les Cévennes (Massif central) et se jette dans l’Océan Atlantique. Elle est considérée comme alanguie, paresseuse, mais sujette aux grossesses.

Par son climat, la France est un carrefour: un climat tempéré, brumeux et humide, de fréquents changement de temps, telle est l’impression d’ensemble.

Maritime, tiède et pluvieuxs à l’Ouest, plus continental à l’Est ce climat est varié, nuancé, changeant. Sur la côte de la Méditerranée, il est subtropical, sec et ensoleillé. Mais des vents violents, telle mistral, y soufflent au printemps et en hiver.

La France est un pays industriellement développé. Ses industries traditionnelles sont la métallurgie, les constructions navales, les industries: textile, de confection, d’articles de luxe, l’industrie alimentaire.

L’agriculture est également développée en France. On cultive l’orge, l’avoine, le seigle, le maïs, le riz, la pomme de terre, la betterave sucrière et fourragère, ainsi que les fleurs pour la parfumerie, branche très développée dans le pays.

Du point de vue administratif la France est divisée en 96 départements, ceux-ci étant subdivisés à leur tour en arrondissements, cantons, communes. Pourtant, les noms des anciennes provinces françaises subsistent et sont fréquemment employés: tels l’Ile-de-France, la Champagne, l’Alsace, la Gascogne, la Provence…

Les principales villes françaises sont: Paris, capitale de la France; Marceille, le plus grand port de commerce sur la Méditerranée; Bordeaux, le Havre, grands ports océaniques; Lyon, centre de la production d’armes et centre traditionnel de la soierie; Toulon, Cherbourg et Brest, grands ports militaires; Lille centre textile, etc.

La France est une République de démocratie avec un président à la tête, qui est élu pour 7 ans au suffrage universel direct. La résidence du président est à Paris au Palais de l’Elysée.

L’emblème national de la France est le drapeau tricolore (bleu, blanc, rouge). Son hymne national est «La Marseillaise».

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Le président nomme le Premier ministre, promulgue les lois, signe les ordonnances et les décrets. Le gouvernement dirigé par le Premier ministre détermine et conduit la politique de la Nation. Il est responsable de son action devant le Parlement se compose de deux Chmbres: l’Assemblée nationale, qui siège au Palais Bourbon, et le Sénat, qui siège au Palais du Luxembourg.

La France depuis mille ans n’a cessé de jouer un rôle important dans tous les domaines de l’esprit.

Largement ouverte aux influences extérieures, la France a été de tout temps un creuset de civilisation: lieu d’échanges entre pays atlantiques et pays méditerranéens et, depuis cinq siècles, entre l’Ancien et le Nouveau Monde.

Le mélange et le brassage continuels des peuples et des idées ont fait de la civilisation française un raccourci de la civilisation européenne, riche et diverse, sous une apparente simplicité.

Paris et ses curiosités

«La ville – lumière», «le coeur et le cerveau de la France», c’est ainsi que fréquemment on appelle Paris. Certains prétendent que Paris est la plus belle ville du monde, en fait, elle possède d’admirables monuments, souvenirs d’un long passé glorieux; elle a des parcs et des jadins magnifiques; ses rues et ses boulevards plantés d’arbres lui donnent un aspect riant et gai, qui attire les visiteurs de tous les coins du globe. Ceux qui ne l’ont jamais vue désirent la connaître, ceux qui l’ont visitée souhaitent la revoir. Le prestige de cette ville est énorme, et l’attrait qu’elle exerce a fait d’elle une grande capitale.

Paris est traversé par la Seine qui divise la capitale en deux parties: rive droite et rive gauche. Chaque rive a ses admirateurs, ses partisans, ses défenseurs. Pour les uns, la rive droite est la ville de plaisirs, d’élégance et de luxe.

Les habitants de la rive gauche disent que c’est la ville sérieuse, celle des gens qui pensent et qui travaillent; c’est la cité du savoir et de l’intelligence: c’est le cerveau de Paris. Sur le pont le plus élevé de la rive gauche, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, s'élève le Panthéon, avec cette célèbre inscription en lettres d’or au fronton: “Aux grands hommes la Patrie reconnaissante”.

On trouve dans la crypte les tombeaux de grands écrivains tels que Rousseau, Voltaire, Hugo, Zola, celui du fameux Berthelot, chimiste, et de sa femme (ce qui est une exception) et d’autres.

Le Quartier Latin est lui-même le quartier de la vie, celui des écoles et de la jeunesse. Il compte plusieurs grands lycées, l’École de droit, l’École de médecine, celle des Beaux-Arts et Sorbonne, siège de l’Université de Paris. La Sorbonne fondée au XIII siècle par Robert de Sorbon est une des plus vieilles universités de l’Europe. Au centre du Quartier Latin le magnifique Jardin du Luxembourg offre ses fraîches allées aux étudiants. Sur la rive droite de la Seine se dresse le Palais du Louvre, un des plus rices musées du monde.

Entre les deux rives de la Seine est l’île de la Cité, berceau de Paris, l’antique Lutèce. C’est ainsi qu’elle s’appelait au temps de Jules César. Dans la Cité les rues sont étroites, les maisons mal alignées, on y manque d’air et de soleil. La célèbre cathédrale de Notre-Dame de Paris les protège par son ombre. La beauté de Notre-Dame est indescriptible. Son histoire se

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confond avec celle de Paris. Quand on monte à l’une de ses tours on a une magnifique vue de tout Paris.

Paris a presque toujours l’air d’être en fête. Mais c’est une ville qui travaille jours et nuits et où il y a autant de misère que de luxe.

Paris est né d’un petit village de pêcheurs situé dans une île au milieu du fleuve qui était baucoup plus large que la Seine de nos jours. Cette île est nommée encore aujourd’hui «La Cité» ce qui veut dire «la ville». La situation de cette île entourée de forêts et de collines était favorable au développement de la ville, car c’était un carrefour de routes commerciales entre le nord et le sud de l’Europe, au milieu d’une vallée fertile.

Les habitants de ce village vivaient de pêche, c’est pourquoi le bateau est resté le symbole de la ville.

Un jour une garnison romaine s’est installée dans cet endroit favorisé par la nature. Le village est devenu bientôt une petite ville. Les Romains ont donné à cette ville le nom de Lutèce.

Peu à peu la ville s’agrandissait. Elle est sortie de l’île et s’est étendue d’abord sur la rive gauche, où l’on s’est mis à construire des maison, et plus tard sur la rive droite qui était plus basse et marécageuse. Il reste de cette époque les arènes de Lutèce, rive gauche; et tout près des arènes, il reste des bains romains.

Enfin on a remplacé le nom de Lutèce par le nom des habitants de la ville qui s’appelaient les Parisii.

Прочитайте и сделайте литературный перевод поэмы Гийома Аполлинера (1880—1918). Какие чувства выразил автор и какие для этого использовал средства?

Le pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours

Faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venant toujours après la peine Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face

à face

Tandis que nous

Le ponts de nos bras passe

Des éternels regards l’onde si lasse Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure L’amour s’en va comme cette eau

courante

L’amour s’en va Comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure.

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Remarques: 1. Que la nuit vienne, que l’heure sonne, je suis toujours là... 2. Dans cette strophe, comme a successivement deux sens: 1) ainsi que cette eau; 2) deux vers plus loin, combien lente est la vie, combien violente l’espérance.

La Cité

La ville de Paris est presque ronde et la Seine la traverse de l’est à l’ouest. La Cité, une petite île au milieu de la Seine, est le berceau de Paris. La Cité forme un ensemble exceptionnel par la beauté de ses paysages; l’intérêt architectural de ses églises et les souvenirs historiques de son sol.

Vers 200 avant notre ère des pêcheurs gaulois de la peuplade des Parisii installent leurs huttes sur la plus vaste des îles de la Seine: c’est la naissance de Lutèce, nom celtique signifiant: “habitation aux milieu des eaux.”

En 360 Lutèce prend le nom des ses habitants et devient Paris.

L’île a pris le nom de la Cité en 506, lorsque Clovis, le roi Français, en a fait sa capitale.

Avec le moyen âge, la population déborde sur les deux rives du fleuve.

La construction de l’église Notre-Dame de Paris, située dans l’île de la Cité fut commencée en 1163 et terminée vers 1245. Cette église, devenue plus tard cathédrale à deux tours majestueuses, est une des merveilles de l’architecture gotique en France. Notre-Dame est le théâtre de grands événements religieux et historiques, des cérémonies, actions de grâces, services funèbres, etc.

Peu entretenu au cours des siècles l’édifice commence à se délabrer. A la suite du mouvement romantique et du populaire roman de Victor Hugo Notre Dame de Paris (1831), on procède en 1845 à la restauration générale. Les travaux se poursuivent jusqu’en 1864.

Notre-Dame reste encore aujourd’hui le témoin des grandes heures, joyeuses ou tristes de l’histoire de Paris.

Le Quartier Latin

Le Quartier Latin est le cerveau de Paris. La Montagne Sainte-Geneviève demeure depuis le Moyen Age le quartier des Ecoles. La Sorbonne est le centre de ce quartier.

Au Quartier Latin vous verrez la population la plus jeune de Paris. Presque tous les passants ont ebtre dix-huit et vingt-cinq ans. Les chapeaux leur semblent inconnus. La plupart vont par couples, d’autres, par bandes. Les uns remontent le boulevard Saint-Michel, allant vers la Faculté de Droit, le Lycée Henri IV, le Lycée Saint-Louis; d’autres, le descendent, pour gagner la Sorbonne. Les visages français dominent, mais les types étrangers sont nombreux. Du monde entier les étudiants viennent suivre les cours de l’Université de Paris.

A Paris les étudiants ne vivent pas dans les

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bâtiments de la Sorbonne, mais soit dans des familles françaises, soit à la Cité Universitaire, près du Parc Monsouris. Là, chaque pays a sa grande maison nationale, où il admet quelques étudiants français. De grands cars amènent chaque matin ces jeunes gens de la Cité Universitaire au Quartier Latin.

Au Quartier Latin, la vie de l’arrondissement est mêlée à celle des étudiants. A la terrasse des grands cafés, les couples adolescents forment la majorité. Le Boul’Mich’ est aujourd’hui remarquable par ses belles libraries.

Les disputes de Sorbonne continuent à intéresser les corps savants du monde.

D’après André Maurois

La Province

Paris est une solitude peuplée; une ville de province est un désert sans solitude.Un provincial intelligent souffre à la fois d'être seul et d'etre en vue. II est le fils un Tel, sur le trottoir de la rue provinciale, il porte sur lui, si l'on peut dire, toute sa parenté, ses relations, le chiffre de sadotet

de ses espérances.. Tout le monde-le voit, le connaît, l'épie; mais il esl seul.

La conversation est un plaisir que la province ignore. On se réunit pour manger ou pour jouer, non pour causer.

Cette science des maîtresses de maison, à Paris, pour réunir des gens qui, sans elle, se fussent ignorés, et qui leur seront redevables du bonheur de s'être connus, cet art de doser la science, l'esprit, la grâce, la gloire, est profondément inconnu de la province.

Certes la bonne société provinciale ne compte pas que des sots: et un important chef-lieu ne saurait manquer d'hommes de valeur. Si donc ces sortes de réunions qui font l'agrément de la vie Paris, paraissent impossibles ailleurs, la faute en est à cette terrible loi de la province: on n'accepte que les politesses qu'on peut rendre. Cet axiome tue la vie de société et de conversation.

A Paris, les gens du monde qui possèdent quelque fortune et un train de maison, jugent qu'il leur appartient de réunir des êtres d'élite, mais non de la même élite. Ils s'honorent de la présence sous leur toit d'hommes de talent. Entre les maîtres de maison, fussent-ils de sang royal, et leurs invités, c'est un échange où chacun sait bien que l'homme de génie qui apporte son génie, l'homme d'esprit qui apporte son esprit ont droit à plus de gratitude.

Ainsi reçus et honorés, les artistes, les écrivains de Paris n'ont point cette méfiance des «intellectuels» de province guindés, gourmés, hostiles dès qu'ils sortent de leur trou.En province, un homme intelligent, et même un homme supérieur, sa profession le dévore. Les très grands esprits échappent seuls à ce péril.

A Paris, la vie de relations nous défend contre le métier. Un politicien surmené, un avocat célèbre, un chirurgien savent faire relâche pour causer et fumer dans un salon où ils ont leurs habitudes.

Un avocat provincial se croirait perdu d'honneur si le public pouvait supposer qu'il dispose d'une soirée: «Je n'ai pas une heure à moi...», c'est le refrain des provinciaux: leur spécialité les ronge.

Province, gardienne des morts que j'aimais. Dans la cohue de Paris, leurs voix ne parvenaient pas jusqu'à moi; mais te voici soudain, toi, pauvre enfant; nous avons suivi cette allée, nous nous étions assis sous ce chêne, nous avions parlé de la mort.

Le vacarme de Paris, ses autobus, ses métros, ses appels de téléphone, ton oreille n'en avait jamais rien perçu; — mais ce que j'écoute ce soir, sur le balcon de la chambre où tu

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t'éveillais dans la joie des cloches et des oiseaux, ce sanglot de chouette, cette eau vive, cet aboi, ce coq, ces coqs soudain alertés jusqu'au plus lointain de la lande, c'est cela même, et rien d'autre, qui emplissait ton oreille vivante; et tu respirais, comme je le fais ce soir, ce parfum de résine de ruisseau, de feuilles pourries. Ici la vie a le goût et l'odeur que tu as savourés quand tu étais encore au monde.

François Mauriac «La Province»

La Sorbonne

L’université de Paris, la Sorbonne, est un établissement supérieur, partagé aujourd’hui en plusiers universités.

Fondé en 1257 par Robert de Sorbon, confesseur du roi Louis IX, pour permettre aux écoliers pauvres d’accéder à l’enseignement, le collège de la Sorbonne devint le centre des études théologiques.

La première année, l’école ne comptait que 16 “ecoliers”, les cours avaient lieu en plein air. Peu à peu l’établissement se développa. Le cardinal Richelieu fut nommé proviseur du collège de Sorbonne en 1622 et usa pouvoir pour faire reconstruire les locaux. Les travaux durèrent de 1624 à 1642. En 1635 il posa la première pierre de la chapelle. Jacques le Mercier acheva le gros oeuvre en 1642.

Dans la chapelle on peut admirer le superbe tombeau de Richelieu en marbre blanc, édifié par Girardon en 1694 sur les dessins de Le Brun.

La Sorbonne s’opposa aux jésuites au XVI siècle, aux jansenistes au XVII siècle, aux philosophes du XVIII siècle avant d’être supprimée en 1792. Napoléon la rétablit en 1806. Ses bâtiments furent donnés à l’université en 1808. La Sorbonne fut rétablie, reconstruite et considérablement agrandie de 1885 à 1901.

La Sorbonne abrite essentiellement la faculté des lettres et des scinces humaines de l’Académie de Paris, la Bibliothèque de l’Université, l’Ecole des chartes ainsi que certains instituts comme l’Ecole platique des hautes études.

La Sorbonne forme surtout des professeurs et des savants. Là, dans la faculté des sciences on enseigne: la physique, la chimie, les mathématiques etc. et dans la faculté des lettres on apprend: la philosophie, la grammaire, la littérature, des langes mortes et vivantes. On y étudie des œuvres des grands écrivains et savants français: Rabelais, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Voltaire, Diderot, Rousseau, Hugo, Zola, Aragon; Eluard; Ampère, Coulomb, Lavoisier, Pasteur, Langevin, Joliot-Curie et beaucoup d’autres.

Malheureusement les Facultés sont trop petites, parce que les crédits nécessaires manquent. Ainsi à Paris et dans les autres villes universitaires de la France il y a souvent des manifestations où les étudiants réclament des locaux, des crédits, des droits.

Fonds celtiques et fonds latins

Les Français ne sont pas, comme ils l'affirment parfois inconsidérément, une race latine, mais une civilisation, où le fonds latin tient une place essentielle. ANDRE SIEGFRIED a marqué le double apport des Celtes et des Latins dans la formation du génie français.

L'esprit français révèle immédiatement, quand on le considère, deux tendances contradictoires.

II y a d'abord une tendance pratique et même terre à terre, qui s'exprime surtout dans le tempérament et le comportement traditionnel du paysan. L'origine en est, je crois, principalement celtique, car le Celte, même erratique, poète ou fantaisiste, est attaché à la famille, au sol, à tout ce qui l'enracine dans son milieu. C'est par là que nous nous distinguons essentiellement des Anglo-Saxons et des Nordiques et c'est dans la vie privée que ces traits se développent avec le plus de force, car dans la vie publique il semble qu'il s'agisse d'un autre homme. De ce point de vue, comme chef de famille, comme membre de cette famille ou comme individu, le Français

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témoigne d'un sens étroit de l'intérêt matériel, d'un goût presque passionné pour la propriété individuelle, au sens romain du terme (uti et abuti, c'est bien ainsi qu'il l'entend). Dans les affaires privées, c'est un être de bon sens, possédant à un remarquable degré l'esprit de mesure: on lui reprocherait presque de ne pas viser assez haut, de se contenter de trop peu, car «un tiens vaut mieux que ceux tu I'auras, lui dit le proverbe, et il le pense. Bref, dans l'existence de chaque jour, c'est un réaliste, qui a le pied sur la terre et qui ne se paie pas de mots. Les affaires des Français sont en général bien gérées, du moins quand guerres et catastrophes ne fondent pas sur eux: leur mobilier est alors bien entretenu, leur linge en bon état, ce n'est pas chez eux qu'on le raccommode avec des épingles doubles! Ils n'aiment pas devoir de l'argent, leur budget est en équilibre, et si les dépréciations monétaires rendent cette saine gestion impossible, c'est avec une sincére nostalgie qu'ils regrettent le temps où l'on pouvait, même au prix d'un sacrifice, joindre les deux bouts, conformément aux régles de sagesse financière qu'ils ont héritées de leurs pères. Cette sagesse, cet esprit d'épargne, qui frappent l'étranger, sont susceptibles du reste de devenir étroitesse, provincialisme et même, à un certain degré, matérialisme. Dans un vieux pays comme le notre, où l'argent est difficile à gagner, n'est-il pas naturel qu'on le défende avec plus d'âpreté? L'Americain est plus généreux, mais, s'il perd sa fortune, il croit du moins qu'il pourra, dans l'espace d'une meme vie, la regagner. Nous n'avons pas cette illusion.

Ce n'est là toutefois qu'un aspect de notre caractère, que contredit une tendance, non moins évidente, vers l'universalisme, l'idéalisme et le désintéressement. Rassuré sur ses intérêts et limitant assez vite ses ambitions à cet égard, le Français libère son esprit par une sorte de débrayage entre l'action et la pensée. II s'élève alors jusqu'au désintéressement intellectuel, par un processus de dissociation dont seul, je crois, le Chinois nous fournit dans le monde un autre exemple. Nous dépassons l'étroitesse nationaliste ou ethnique, pour nous élever à une notion, proprement humaniste, de l'homme, et c'est par là que notre capacité de rayonnement, notre faculté de libérer les esprits, d'ouvrir les fenêtres apparaissent vraiment incomparables. Ce trait, nous l'avons vu, est latin, et nous le tenons sans doute de la latinité par le classicisme, qui est à la base de toute notre éducation et vers lequel nous ramène toujours notre instinct national le plus profond.

André Siegfried «L'Ame des Peuples»

Clarté de la langue française

Ce qui distingue notre langue des anciennes et modernes, c'est l'ordre et la construction de la phrase. Get ordre doit toujours être direct et nécessairement clair. Le Français nomme d'abord le sujet de la phrase, ensuite le verbe qui est l'action, et enfin Y objet de cette action: voilà la logique naturelle à tous les hommes; voilà ce qui constitue le sens commun. Or cet ordre si favorable, si nécessaire au raisonnement, est presque toujours contraire aux sensations, qui nomment le premier I'objet qui frappe le premier: c'est pourquoi tous les peuples, abandonnant I'ordre direct, ont eu recours aux tournures plus ou moins hardies, selon que leurs sensations ou l'harmonie des mots l'exigeaient, et l'inversion a prévalu sur la terre, parce que l'homme est plus impérieusement gouverné par les passions que par la raison.

Le Français, par un privilège unique, est seul resté fidèle à l'ordre direct, comme s'il était toute raison; et on a beau, par les mouvements les plus variés et toutes les ressources du style, déguiser cet ordre, il faut toujours qu'il existe: et c'est en vain que les passions nous bouleversent et nous sollicitent de suivre I'ordre des sensations: la syntaxe française est incorruptible. C'est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue: ce qui n'est pas clair n'est pas français; ce qui n'est pas clair est encore anglais, italien, grec ou latin. Pour apprendre les langues à inversion, il suffit de connaître les mots et leurs régimes; pour apprendre la langue française, il faut encore retenir l'arrangement des mots. On dirait que c'est d'une géométrie tout élémentaire, de la simple ligne droite que s'est formée la langue française; et que ce sont les courbes et leurs variétés infinies qui ont présidé aux langues grecque et latine. La notre régle et conduit la pensée; celles-là se précipitent, et s'égarent avec elle dans le labyrinthe des sensations, et suivent tous les

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Tempus Programme IB_JEP-26029-2005

caprices de l'harmonie: aussi furent-elles merveilleuses pour les oracles, et la notre les eût absolument décriés .

Si on ne lui trouve pas les diminutifs et les mignardises de la langue italienne, son allure est plus mâle. Dégagée de tous les protocoles(1) que la bassesse inventa pour la vanité et la faiblesse pour le pouvoir, elle en est plus faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges; et puisqu'il faut le dire, elle est de toutes les langues la seule qui ait une probité attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n'est plus la langue française, c'est la langue humaine. Et voilà pourquoi les puissances l'ont appelée dans leurs traités: elle y règne depuis les conférences de Nirnégue(2); et désormais les intérêts des peoples et les volontés des rois reposeront sur une base plus fixe; on ne sémera la guerre des paroles de paix.

D`après Rivarol

Примечание

(1) Все общепринятые формулы.

(2)В голландском городе Нимгейне происходили мирные переговоры и был заключен мир в 1678г. между Францией и Голландией, а в 1679 г. – между Францией и коалицией, состоящей из Испании, Империи и Швеции. Но языком дипломатии французский язык стал, скорее, после переговоров, проходивших в 1713 –

1714 гг. В немецком городе Раштате, где был заключен мир, завершивший войну за Испанское наследство.

De la gastronomie

La gastronomie est regardée en France à la fois comme un art et comme une science. Certains même I'ont haussée au rang d'une véritable philosophie: «Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es... »

Le maître de ces métaphysiciens de la gourmandise est BRILLAT-SAVARIN (1755-1826) ce magistrat qui légiféra du «goût» en aphorismes vigoureux et d'une forme parfois plaisamment paradoxale.

APHORISMES DU PROFESSEUR

POUR SERVIR DE PROLEGOMENES A SON OUVRAGE ET DE

BASE ETERNELLE A SA SCIENCE

I. L'univers n'est rien que par la vie, et tout ce qui vit se nourrit.

II. Les animaux se repaissent; l'homme mange; l'homme d'esprit: seul sait manger. III. La destinée des nations dépend de la maniére dont elles se nourrissent.

IV. Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce. que tu es.

V.Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par l'appétit, et l’en récompense par le plaisir.

VI. La gourmandise est un acte de notre jugement, par lequel nous accordons la préférence aux choses qui nous sont agréables au goût sur celles qui n'ont pas cette qualité.

V. Le plaisir de la table est de tous les âges, de toutes les conditions, de tous les pays et de tous les jours; il peut s'associer à tous les plaisirs, et reste le dernier pour nous consoler de leur perte.

VII. La table est le seul endroit où 1'on ne s'ennuie jamais pendant la première heure.

IX. La découverte d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.

X. Ceux qui s'indigèrent ou ceux qui s'enivrent ne savent ni boire ni manger. XI. L'ordre des comestibles est des plus substantiels aux plus légers.

XII. L'ordre des boissons est des plus tempérées aux plus fumeuses et aux plus parfumées.

XIII. Prétendre qu'il ne faut pas changer de vin est une hérésie; la langue se sature; et, aprés le troisiéme verre, le meilleur vin n'éveille plus qu'une sensation obtuse.

XIV. Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un oeil. XV. On devient cuisinier, on nait rotisseur.

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