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Partie 2.

Textes à analyser

CHAPITRE 1. PROTOFRANÇAIS: LES SERMENTS DE STRASBOURG

§1.1. Serment de Louis

§1.1.1. Texte

« Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, dist di in avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo et in ajudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dift, in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunqua prindrai, qui, meon vol, cist meon fradre Karle in damno sit. »

§1.1.2. ANALYSE DU TEXTE

§1.1.2.1. Orthographe

Au cours des V-IX siècles le latin populaire de la Gaule a continué son évolution pour aboutir à une langue toute différente du latin que l’on appelle le français.De profondes altérations ont touché non seulement sa structure grammaticale, mais aussi sa structure phonique.

Certains changements dans la prononciation sont attestés par Les Serments de Strasbourg.

1. Les voyelles finales se sont réduites ou elles ont passé à [e]:amur < amore, christian < christianu, commun < commune, om < omo, salvar < salvare; danspoblo, nostro, fradre, Karlo, ajudha, cadhuna, cosa, fradra, nunqua, damno. La voyelle finale est un[ə] ou un[e]affaibli, s’il se trouve après un groupe de consonnes. Les lettreso, aà la fin de ses mots n’ont qu’une valeur orthographique et prouvent l’hésitation qu’on avait à noter le son nouveau .

2. est rendue par la combinaison des lettres dhou par un simpled:fradre,ajudha, cadhuna, Ludher.

3. Le phonème [k]est noté parch danschristian,qudansquant,qui, quid,c danscadhuna, cosa, contra etk dansKarlo, Karle.Mais le graphèmec, lui, note à la fois [k]danscosa et[ts]danscist.

4. vers le début du IX siècle : salvarai, fradre, salvar; pourtant la graphie de ces mots reste encore traditionnelle.

5. La lettre u dansamur, cumrend un[o]très fermé.

6. La lettre idans les motssavir, podir, quid, mi, int, prindrain’a qu’une valeur orthographique et désigne le son[e]. Cette graphie prouve seulement que[e]était très fermé et était un son simple.

§1.1.2.2. Morphologie

Dans les Sermentson relève beaucoup de traits propres à la nouvelle langue,le français. Ce sont :

1. Le pronom masculin de la 3 personne du singulier : o quid il mi altresi fazet.

2. Le pronom personnel me qui a complètement supprilé le datifmihi.

3. Le pronom démonstratif cist:cist meon fradre.

4. Des pronoms démonstratifs hic, haec, hocseul le pronom neutreo (<hoc)a survecu :in o quid il mi altresi fazet.

5. La nouvelle forme du futur : salvarai, prindrai.

En même temps le texte contient des traits archaïques qu'on ne retrouve plus dans les écrits ultérieurs:

1. La forme simple du pronom démonstratif istest une survivance du latin classique et ne se rencontre que dans les textes très anciens. Dans le latin populaire déjà le pronom démonstratifisteétait accompagné de la particuleecce:ecce +iste>cestqui figure également dans lesSerments.

2. Meosetmeonsont les formes anciennes du pronom possessif masculin tonique.

3. Dift (indicatif présent, 3 personne du singulier du verbedevenir) ne s’emploie que dans lesSerments.

4. Podiretsavirsont les formes anciennes depooir et saveir.

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