Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
manuel.doc
Скачиваний:
93
Добавлен:
17.03.2016
Размер:
522.24 Кб
Скачать

§7.4. Grammairiens

Une langue employée communément doit avoir ses règles de grammaire, de prononciation et d'orthographe. C'est pourquoi le XVIs. fait des efforts pour constituerune grammaire française. Les premières grammaires apparaissent a l'étranger, entre autres, celle dePalsgrave (1530).

En France, on doit une première grammaire de français à J. Dubois, connu sous son nom latin deSylvius Ambianus (1478 - 1555).C'est un médecin, ayant comme tous les grands esprits de la Renaissance acquis des connaissances profondes en langues anciennes. Son ouvrage écrit en latin paraît en 1531(nouveau style, 1532)et présente une description du français en deux parties, comportant une espèce de phonétique étymologisante (histoire des lettres) et une morphologie.

Le plus grand et le plus original grammairien de l'époque est incontestablement Louis Meigretqui commence par proposer son système de réforme orthographique. II a pour but de décrire et de fixer l'usage.Meigretproteste contre l'asservissement du français par le latin, qu'on rencontre dans les écrits de ses prédécesseurs.

Les premiers grammaires ont le mérite d'avoir posé le problème de l'usage qu'il faut suivre pour décrire les règles du français et celui d'avoir fait la description de cette langue en suivant différents points de départ et en proposant plusieurs classifications diverses.

Chapitre 8. Français moderne (XVII - xviiIss.) §8.1. Conditions historiques de la codification de la norme littéraire du français

Le français moderne qui se constitue au XVIIs. est dans ses grandes lignes aussi la langue de l’époque contemporaine à cette différence que le XIXs. et surtout le XXs. ébauchent les tendances très nettes d'une évolution tellement importante et des rapports si particuliers entre différents styles de l’idiome qu'il est indispensable de considérer la dernière période à part, lui donnant le nomdu français contemporain.

Bien qu'il existe une certaine unité linguistique (français classique) qui caractérise leXVIIet le XVIIIss., l'évolution de la langue ainsi que celle des notions et goûts linguistiques est indéniable à partir du milieu du XVIIIs. Ceux-ci subissent un changement notable sous la poussée de la prise de conscience du tiers état avec la déchéance de l'aristocratie et de la monarchie absolue.

Le XVIIs. connaît un état déjà constitué ; les classes de la société française forment une hiérarchie stricte sous l'égide du roi. La monarchie absolue se trouve raffermie surtout sousRichelieu. Le règne deLouis XIVest l'épanouissement de la monarchie autoritaire qui caractérise l'époque de transition entre le féodalisme et le capitalisme à un moment où la noblesse et la bourgeoisie sont en équilibre des pouvoirs. Les rôles sont cependant strictement partagés; si la bourgeoisie est au pouvoir économique, le rôle politique revient à la noblesse appelée à la cour auprès du premier seigneur de l'Etat - le roi. L'aristocratie de la cour oppose ses coutumes ainsi que son langage au peuple et même à la bourgeoisie.

La conception de la norme littéraire au XVIIs. se distingue de celle qui fait loi au siècle précédent, ce qui est dû au rôle différent qui incombe à la langue au cours de ces deux époques. Ainsi, le XVIIs. « défend et illustre » le français pour destituer une langue étrangère, le latin, de toutes ses fonctions et, de ce fait, élever le français au rang d'une langue nationale. L'intérêt est porté en premier lieu au vocabulaire; pour l'enrichir, tous les procédés et sources d'emprunts sont déclarés efficaces. La norme littéraire du XVIIs. insiste donc sur l'aspect quantitatif de la langue: plus le lexique est riche, plus florissante est la langue.

Le premier souci des grammairiens du XVIIsiècle est au contraire de « régler la langue », de formuler les principes d'un usage correct. Le siècle classique se dresse donc contre les excès dela Renaissancedans l'enrichissement lexical. Il veut y mettre de l'ordre et commence par épurer le vocabulaire et le débarrasser de nombreuses créations immotivées ou peu motivées, par éliminer ou bien délimiter les synonymes. Ainsi, par exemple, les conjonctions composéespour ce que, à cause que, auparavant que, devant quecèdent la place à parce que, puisque, avant que.

Le XVIIs. commence l'époquedu français moderne. C'est à partir du XVIIs. que tous les traits fondamentaux du français ont été fixés: la prononciation dans l'ensemble, la morphologie du verbe, du nom, du pronom, la constitution de la proposition simple et de la phrase complexe, le vocabulaire fondamental en dehors des usages techniques. A partir du début du XVIIs. les textes littéraires ou non, nous sont directement accessibles, en dehors de détails assez peu nombreux. Les oeuvres philosophiques, les romans, les correspondances, etc. peuvent être lus sans effort sensible tenant à la langue.

Le XVIIs. C’est le siècle de la' littérature classique. A cette époque la monarchie absolue atteint son apogée. Le roi a triomphé définitivement sur la noblesse. Les rois gouvernent personnellement ou se font assister (parfois gouverner) de ministres. Les étapes sont: gouvernement personnel deHenri IV (1594—1610),principal ministreSully, règne deLouis XIII,gouvernement effectif parRichelieu (1610—1643),règne deLouis XIV,pendant sa minorité —gouvernement deMazarin (1643—1661),ensuite son gouvernement personnel (1661—1715),principaux ministres sont —Louvois et Colbert. L'absolutisme royal a aboli toute représentation collective: les Etats généraux n'étaient plus réunis par les rois, comme ils l'avaient été autrefois.

De cette époque date le rôle définitivement prééminent de Paris: la cour y résidait, au Louvre et ne s'écartait guère (Versaille est à 20km de Paris). Les provinces étaient administrées à la fois par des gouverneurs, grands seigneurs, qui ne tenaient leurs pouvoirs que de la délégation royale, et par des intendants, souvent de classe bourgeoise, employés directs du roi. La bourgeoisie jouait un rôle de plus en plus grand. L'industerie était toujours en voie de développement. La prospérité de la cour attirait des poètes, écrivains, peintres, musiciens, philosophes, savants. Paris est devenu le centre non seulement politique et économique mais aussi culturel de la France. C'est à cette époque queDescartesa publié son oeuvre « Discours sur la méthode » (1637).Ce livre a une grande influence non seulement sur la pensée philosophique française mais aussi bien sur les théories de la langue.

L'époque du XVIIs. et également la langue du XVIIs. portent le nom de « classique ». Le mot latin « classicus » voulait dire « de la première classe de citoyens », un érudit romain l'a appliqué dès le II s. aux écrivains de « haute classe », à ceux qui ont été considérés comme modèles. En latin aussi et en français dès le XVIs. on a dit « classes d'écoliers », comme on disait des « classes de citoyens », puis on a dit « faire ses classes » pour « faire des études complètes ». Un auteur « classique » a pu dès lors être aussi un auteur qu'on explique ou étudie dans les classes.

Ainsi en France on a parlé d'abord des classiques grecs et latins, puis après le XVIIs. des classiques français, du XVIIs. considérés comme modèles. Au XIXs. quand .on opposait les « classiques » à la nouvelle école dite romantique on entendait par « classiques » les auteurs du XVIIs. et leurs successeurs du XVIIIs. et enfin ceux qui, dans la première partie du XIXs. entendaient imiter les auteurs antérieurs en observant les mêmes règles littéraires. Depuis, les conceptions se sont élargies, l'enseignement s'est amplifié, il a admis les meilleurs auteurs, ceux dont la réputation a survécu et dont les oeuvres continuent à être lues, de toutes les périodes. Ainsi on parle des « classiques » du Moyen Age, et on dit que les « romantiques »Victor Hugo ou Lamartineet certains de leurs successeurs, sont des « classiques » de la littérature française, à la fois parce qu'on les tient pour des auteurs de premier ordre, et parce qu'on les explique dans les classes, généralement en « morceaux choises »".

Dans la littérature cette période est marquée par les écrivains suivants : c'est en premier lieu le théâtre de Molière, deCorneilleet deRacine, tragédies et comédies faites suivant les règles impératives de ce temps, renouvelées de celles du théâtre grec et des théories d'Aristote: de là les fameuses unités de lieu, de temps et d'action qui restreignent la pièce à trois ou cinq actes dans un même décor, pour les événements qui doivent être censés tenir en 24h. Ce seul exemple suffit à montrer l'usage constant de l'autorité et de la règle qui est la marque principale de l'époque.

C'est le siècle des Fables de La Fontaine, des Contes deCharles Perrault, des Lettres deMme de Sévigné, des Caractères deLa Bruyère, - oeuvres très souvent lues à l'époque et depuis lors. C'est à cette époque qu'apparaissent les romans deMlle Scudéry, et c'est duXVIIs. que datent les périodiques qui ont commencé à paraître: « Mercure de France »(1605),« Gazette de Théopliraste Renaudot » (1631),« Journal des Sçavants » (1665).

L'emploi du français prenait toujours plus d'ampleur. C'est au traité de Rastadt en1714que le français a commencé à été employé comme la seule « langue diplomatique ». Au XVIIs. on a beaucoup travaillé sur le français dans les deux sens:

1)' on l'a observé, étudié, on a commencé à faire l'histoire des mots;

2)on s'est efforcé d'agir sur lui (normalisation —codification).

Соседние файлы в предмете [НЕСОРТИРОВАННОЕ]