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Arthur Rimbaud (1854-1891)

Né à Charleville, Arthur Rimbaud est élevé sévèrement par sa mère. Il fait de brillantes études au collège de la ville et se distingue en particulier dans les exercices de vers latins. Mais il montre un caractère difficile, emporté, et des tendances à la fugue ; bientôt il se révolte ouvertement contre le milieu familial, les convenances, la morale et la religion.

En 1870, son professeur de rhétorique encourage ses essais poétiques. L’évolution de Rimbaud va être si rapide que, dès l’année suivante, il reniera ses poèmes de 1870, recommandant à son ami Demeny de les brûler. Dans ses poèmes il attaque violemment Napoléon III, le conformisme bourgeois et le catholicisme. Il envoie des poèmes à Verlaine et celui-là, enthousiasmé, l’invite à Paris. En juillet 1872, Verlaine suit Rimbaud qui quitte la capitale. Ils mènent alors, en Belgique et en Angleterre, une existence errante, qui inspire à Verlaine ses Romances sans paroles et à Rimbaud certaines de ses Illuminations.

Après 1875, Rimbaud cesse d’écrire et commence une nouvelle carrière, de voyages et d’aventures exotiques. Il s’engage dans l’armée hollandaise, où il déserte à peine arrivé. Il séjourne en Autriche et en Allemagne, puis il se rend au Chypre et enfin, à partir de 1880, gère un comptoir commercial tantôt à Aden, en Arabie, tantôt à Harrar, au coeur de l’Abyssinie. Au bout de dix ans ses affaires devenaient prospères lorsque, atteint d’une tumeur au genou, il doit rentrer en France pour se faire soigner. Amputé d’une jambe à Marseille, il meurt quelques mois plus tard, en septembre 1891.

En poésie Rimbaud fut révolutionnaire. Le renouvellement qu’il apporte à la poésie est d’extrême importance : le caractère impérieux des formules et la qualité des réalisations en témoignent, ainsi que leurs profondes répercussions. Sans ses poèmes, par un dérèglement systématique des sens, Rimbaud s’habitue à l’hallucination. Dans les Illuminations, la fusion devient totale entre le décor réel et le spectacle imaginaire. Rimbaud pousse jusqu’à leurs extrêmes conséquences baudelairiennes : les diverses sensations se substituent l’une à l’autre sans que rien nous en prévienne, ou bien elles se combinent en une sorte de magie. On assiste à la transmutation des éléments mêmes du monde et de la pensée, où objets, impressions et rêves tourbillonnent dans une sorte de vertige.

Ma Bohème (Fantaisie).

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;

Mon paletot aussi devenait idéal ;

J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;

Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.

- Petit- Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course

Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.

- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.

Et je les écoutais, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les élastiques

De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

D’après Arthur Rimbaud, Poésies.

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