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2.8. Un Français, bâtisseur de Saint Isaac

La cathédrale Saint Isaac, qui se dresse au centre de Saint-Pétersbourg, a été élevée par le Français Auguste de Montferrand. La construction, entamée en 1818, a pris 40 ans et a couvert trois règnes – Alexandre I, Nicolas I et Alexandre II.

Le jeune architecte avait rencontré Alexandre Ier en 1814 lors du passage de ce dernier а Paris, après la campagne victorieuse contre Napoléon. Il lui avait alors présenté une série de projets de monuments à sa gloire, fontaines, arches, colonnes. Il avait déclaré être membre de l’Académie française d’architecture, alors qu’il n’était en réalité que diplômé de l’Ecole royale d’architecture.

En 1816, alors totalement inconnu et sans grande expérience, il se rendit а Saint-Pétersbourg. Invité par un compatriote, Augustin Béthencourt, à participer au concours pour la restauration de Saint-Isaac, des 1818 Montferrand vit son projet retenu par Alexandre I. Il s’agissait à l’origine de restaurer une église antérieure, élevée par Pierre le Grand en 1710 en l’honneur de son saint protecteur Saint Isaac. Entre les mains de Montferrand, le projet devint beaucoup plus ambitieux. Certains collègues reprochaient à son esquisse de n’être pas techniquement réalisable. Ils menèrent une campagne malveillante contre le jeune architecte, qui aboutit à l’interruption des travaux. Mais le vainqueur du nouveau concours, mené pour choisir celui qui poursuivrait et améliorerait le projet de Montferrand, fut... Montferrand. Le monument continua donc à s’élever sous la direction de l’ambitieux Français.

Les proportions de Saint-Isaac en font l’un des plus grands bâtiments religieux du monde: les 48 colonnes de granit rose qui soutiennent ses portiques extérieurs font 17 mètres de haut et pèsent 114 tonnes. Elles sont parmi les plus hautes colonnes d’un seul tenant du monde. La coupole, qui mesure 21,8 mètres de diamètre, est aussi l’une des plus grandes au monde. Couverte de cuivre plaque or, reposant sur une colonnade circulaire, elle est entourée de quatre coupoles beaucoup plus petites.

L’édifice frappe par son style classique: plan, frontons et colonnes sont inspirés de l’architecture de l’antiquité. Avant de partir pour la Russie, Montferrand avait participé à la construction de l’église de la Madeleine à Paris, ce qui l’a certainement influencé: L’intérieur est très richement décoré, avec du marbre, du granit, de la malachite... Nombre de représentations des saints ont été réalisés en mosaïque pour éviter leur détérioration par l’humidité.

Ce n’est qu’en 1858 que la cathédrale fut achevée et consacrée. Elle devint l’un des édifices religieux principaux de l’empire russe. Montferrand survécut seulement quelques mois à la fin de la construction. Son désir d’y être enterré ne fut pas réalisé (il était catholique) et son corps fut rapatrié а Paris, loin de ce qui fut l’oeuvre de toute sa vie.

Benois, confiseur Leblond, architecte Petipa, chorégraphe

Le cuisinier confiseur Louis-Jules Cesar Auguste Benois, né en 1770 dans le village de Saint Ouen sur Morin dans la Brie, était entre au service du Comte de Montmorency à Paris. En 1794, la révolution française met fin à cet emploi: le cuisinier part se réfugier et chercher une nouvelle place en Russie. Ses talents de chef y sont bien accueillis, et il devient cuisinier à la Cour de Catherine II. Il décide de faire de la Russie sa nouvelle patrie et se convertit à l’orthodoxie, prenant pour nom de baptême Leontij Nikolaevich. Avec son épouse, l’Allemande Ekaterina Andreevna Groppe, il met au monde 18 enfants, avant de mourir en 1822 de la variole noire.

Il donna naissance à une lignée d’artistes de renom, peintres, architectes, décorateurs, dont certains firent la gloire de la Russie. Le plus connu est son petit-fils Alexandre Benois, qui a été un des fondateurs du mouvement artistique Mir Iskusstva, et a réalisé les décors et les costumes de certains ballets de Diaghilev au début du siècle. Alexandre émigra en France en 1926, fuyant la révolution russe... Un musée a été ouvert en 1988 en l’honneur de la famille à Peterhof.

En 1716. Les travaux de construction de la nouvelle capitale russe, Saint-Pétersbourg, sont en cours. Selon Pierre le Grand, il faut pour diriger les travaux faire appel à un européen. Ce sera le Français Jean-Baptiste Alexandre Leblond, que le tsar a rencontré dans la ville allemande de Pirmont. Ils n’ont eu que trois jours pour faire connaissance, mais cela a suffi au tsar pour apprécier les talents de l’architecte, alors réputé en France.

Arrivé en Russie, Leblond reçoit la fonction, inventée exprès pour lui, d’architecte général de la ville de Saint-Pétersbourg, de Peterhof et de Strelny: aucun édifice ne peut être élevé sans sa signature.

Sa principale mission est de travailler au plan général de la ville. Leblond proposé à son commanditaire russe un projet de ville idéale. Au centre, sur l’île, se dresse un palais impérial luxueux, entouré d’un jardin, autour de l’île s’étend la ville, divisée par des avenues droites, entrecoupée de nombreux canaux et décorée d’une fontaine sur chaque place. Leur but est à la fois décoratif et pratique. Au-delà de la zone d’habitation se trouvent les services de la ville, par exemple les bouchers et les hôpitaux. Enfin, derrière eux, les cimetières. Les plans de Leblond ne furent malheureusement jamais exactement réalises, notamment à cause du manque d’argent, du détournement de certains fonds, et de la réticence de la nature à se plier aux rêves de l’architecte.

Ce dernier éleva cependant de nombreux bâtiments dans la ville et а Peterhof (ou il construisit notamment le château de Mon Plaisir), et dessina les jardins des palais. Avec des artisans venus spécialement de France, il ouvrit des ateliers de menuiserie, de forge, de travail de la pierre... Il n’acheva pas son contrat de cinq ans avec l’empire russe, car il mourut en 1719, mais son empreinte sur l’architecture russe fut profonde.

L’ histoire de la danse russe a été écrite, en grande partie, par des Français. Jean-Baptiste Landet a crée la première école de ballet russe en 1738. Charles Louis Didelot et le danseur Emile Gredlu lui ont succédé. A leur suite, Marius Petipa, né à Marseille en 1822, se rend а Saint-Pétersbourg en 1847, ou il conclut un contrat de premier danseur. A partir de 1848, il danse sous la direction du Français Jules Penaud, invité à reprendre la direction de la troupe. En 1855 il commence à enseigner. Apres son premier grand succès comme chorégraphe, La fille du Pharaon en 1862, il devient maître de ballet En 1869 il est nommé pour succéder à Penot à la tête de la troupe de la capitale, qu’il dirige jusqu’en 1903.

Marius Petipa ouvre une nouvelle ère dans l’histoire des ballets. Pour mettre en scène ses «ballets à grand spectacle», il s’appuie sur la musique symphonique, notamment celle de Tchaпkovski. La danse est à ses yeux plus qu’une suite de poses plus ou moins techniques, c’est une manière d’exprimer des sentiments. Sous sa direction, la Russie acquiert sa réputation mondiale de pays des ballets.

Petipa crée, avec l’aide de son adjoint Lev Ivanov, des spectacles aujourd’hui encore très populaires: sur une musique de Tchaïkovski, La Belle au bois dormant (1890), Le Casse-noisette (1892), Le Lac des Cygnes (1894, crée en majeure partie par Ivanov). Les goûts du public changent peu à peu, Chopin et Debussy remplacent Tchaïkovski, et après l’échec de son nouveau spectacle Le Miroir Magique en 1903, Petipa est mis à la retraite. Il meurt en 1910 dans le sud de la Russie.

Le Courrier de Russie. 2003. Mars

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