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Оффенбах Жак. Вер-Вер. (Либретто на французском...doc
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Toutes.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurons, mes sœurs !

Ci-gît Vert-Vert, ci-gisent tous les cœurs.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurons, mes sœurs !

II

Valentin.

Ah ! que de soins, que d’attentions fines !

Colifichets, biscuits, bonbons, pralines,

L’heureux Vert-Vert s’en bourrait chaque jour,

Plus mitonné qu’un perroquet de cour.

Mais, de nos sœurs ô largesse indiscrète,

Du sein des maux d’une longue diète,

Passant trop tôt dans les flots de douceurs,

Bourré de sucre et brûlé de liqueurs,

Vert-Vert, tombant sur un lit de dragées,

En noirs cyprès vit ses roses changées.

En vain vos soins tâchaient de retenir

Son âme errante et son dernier soupir.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurez, pleurez, mes sœurs !

Ci-gît Vert-Vert, ci-gisent tous les cœurs.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurez, mes sœurs !

Toutes.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurons, mes sœurs !

Ci-gît Vert-Vert, ci-gisent tous les cœurs.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurons, mes sœurs !

emma. Allons ! c’est fini !

bathilde. Pauvre Vert-Vert !

emma. Il était si joli avec son plumage gris et vert !

mimi, riant. Gris et vert.

emma. Comment ! tu ris ?

mimi. Au moment où vous avez dit gris et vert, je regardais monsieur Valentin, et voyez…

emma. Ah ! c’est vrai…

bathilde. Le fait est qu’il y a quelque chose dans le plumage… dans le costume je veux dire…

valentin. Vous parliez de moi il me semble !

emma. Mais oui ! nous parlions de… votre éloquence.

bathilde. Vous l’aimiez tant, ce pauvre défunt !

valentin. Moi ? Je ne pouvais pas le souffrir !…

bathilde. Oh !

valentin. Est-ce que toutes les attentions, tous les regards, toutes les câlineries, est-ce que tout cela n’était pas pour Vert-Vert ? Et pour moi, rien ! rien ! rien ! Mais qu’avait-il donc de si merveilleux, cet animal ? Est-ce que je ne parle pas aussi bien que lui ? Est-ce que je ne mange pas les bonbons aussi bien que lui ? Il se bourre de bonbons.

emma. Mais ce n’était pas pour ça que nous aimions Vert-Vert… C’était pour sa bonté…

mimi. Pour sa tendresse…

emma. Comme il nous regardait gentiment…

bathilde. Et quand on lui donnait un baiser, comme il nous le rendait doucement.

emma. Enfin, écoutez, mesdemoiselles, puisque la place de Vert-Vert est vacante, mon avis est de l’offrir à Valentin.

toutes. À Valentin !

mimi. Oh oui ! Pour continuer à avoir toujours sous la main quelqu’un à caliner, à dorloter, à chérir…

emma. Mais acceptera-t-il ?

bathilde. On peut toujours lui offrir.

mimi. Allons… Allons, toutes les trois.

Nº2 CHŒUR, COUPLETS ET ENSEMBLE

bathilde, emma et mimi, à Vert-Vert.

De la part de ces demoiselles

Nous avons à parler à vous.

Les minutes sont solennelles,

Écoutez-nous.

Elles l’amènent sur le devant de la scène.

valentin.

Vous chuchotez,

Vous complotez,

J’en suis certain, mesdemoiselles,

Quelque méchant tour contre moi.

mimi.

Valentin, n’ayez pas d’effroi !

bathilde.

Nous ne voulons que votre bien !

bathilde, emma et mimi.

Ne craignez rien !

valentin.

Enfin, parlez ! Nous verrons bien !

emma.

Vert-Vert est mort; c’est dommage !

Veuillez donc le remplacer ?

bathilde.

On ne peut vivre à notre âge

Sans avoir à caresser,

emma.

À taquiner,

À caliner,

À tourmenter,

À dorloter

Quelque objet tendre et chéri.

Il nous faut un bon ami.

valentin.

La place de Vert-Vert à moi, c’est trop d’honneur.

Je ne veux point passer pour un usurpateur.

binet, rentrant avec un rosier sous le bras.

Voyez comme il fait des manières.

valentin.

Je ne doit pas… je ne puis accepter…

toutes.

Toutes nous t’en prions. Accepte, Valentin !

valentin.

Il faut céder à ce pressant désir.

J’accepte, mais c’est bien pour vous faire plaisir.

toutes, entourant Vert-Vert.

À toi toutes les confitures,

À toi tous les fruits du verger,

À toi les grappes les plus mûres,

À toi tout ce qu’on peut manger;

À toi bonbons et croquignoles,

Et que l’écho redise nos paroles :

Vert-Vert est mort, vive Vert-Vert !

binet, à part.

Ô sexe frivole !

Hélas ! c’en est fait !

Un mot te console,

Un mot te distrait !

À l’instant s’envole

chez toi tout regret !

Hélas ! pauvre perroquet !