Vert-vert, l’embrassant.

Vous le voyez ! J’ai profité

De mon voyage !

mimi.

Oui, je le vois !

REPRISE DE L’ENSEMBLE.

mimi.

Ah ! parlez ! Peut-être

Vous serez bien écouté,

Et je saurai reconnaître

L’accent de la vérité !

Vert-vert.

Ah ! je crois renaître !

De moi vous avez douté.

Ah ! sachez reconnaître

L’accent de la vérité !

mimi.

Vous m’aimez !…

Vert-vert.

Je vous aime !…

mimi.

Vous m’aimez !…

Vert-vert.

Je vous aime !…

Ils sortent.

SCÈNE V

FRIQUET, puis LE COMTE, BERGERAC.

friquet, arrivant. Ah ! Il y a dans l’air comme des chansons d’amour !… Je ne sais pas ce qui se passe… mais… Il fait un pas et se trouve en face d’un homme enveloppé dans un grand manteau. Oh ! qu’est-ce que cela ?

le comte, bas. Voilà un homme qui va nous gêner…

bergerac. C’est probable…

le comte. Il faut nous en débarrasser !

bergerac. J’allais le dire…

friquet. Cette voix… Vous êtes le chevalier de Bergerac…

bergerac et le comte. Friquet !

le comte. Ah ! brigand !

friquet. Mon capitaine…

le comte. Et nos femmes, malheureux ?

bergerac. Est-ce que tu te serais permis ?…

Ils le prennent tous les deux à la gorge.

friquet. Je n’ai pas eu le temps, mon capitaine… je vous assure…

bergerac, le lâchant. C’est le cri de l’innocence, ça !…

le comte. Tu vas aller retrouver nos camarades qui sont là-bas… près du petit bois…

bergerac. Tu leur diras de se tenir prêts et d’atten-dre le signal.

friquet. M’en aller ? Où ?

bergerac. Là bas ! au bout de l’allée… va !…

Friquet sort.

SCÈNE VI

BATHILDE, EMMA, LE COMTE, BERGERAC.

Nº18 QUATOUR ET SEXTUOR,

MORCEAU D’ENSEMBLE

le comte, bergerac, bathilde, emma.

Nuit d’été, nuit charmante,

Ah ! prolonge ton cours !

Ton ombre transparente

Est propice aux amours !

bathilde.

Écoutez, quelqu’un vient !

bergerac.

Silence !

emma.

Cachons-nous bien.

le comte.

De la prudence !

SCÈNE VII

Les Mêmes, VERT-VERT, MIMI, revenant.

Vert-vert, à Mimi.

Viens ! partons bien vite !

Nos amis sont là !

Nul de notre fuite

Ne se doutera.

mimi.

Rien de la nature

Ne trouble la paix;

Rien, pas un murmure

Sous ces bois épais.

Vert-vert.

Sous leurs tiges molles,

Les fleurs sommeillant,

Ferment leurs corolles

Que berce le vent.

mimi.

La tête sous l’aile,

L’oiseau matinal

De l’aube nouvelle

Attend le signal.

Les deux autres couples se reconnaissent.

bathilde.

Psstt… psstt…