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Оффенбах Жак. Вер-Вер. (Либретто на французском...doc
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15.11.2019
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Acte premier

Le théâtre représente le jardin du pensionnat, dépendant du couvent de Saint-Rémy. Mur au fond avec une plate-bande, des espaliers et des fleurs; au milieu la porte d’entrée avec guichet; à gauche, de côté, continuation du mur en charmille; une petite porte verte est pratiquée dans ce mur; à droite, bouquets d’arbres et, sur le premier plan, un berceau encaissé d’orangers au fond.

Ouverture scène première

BINET, puis MIMI, BATHILDE, EMMA

et Les Pensionnaires.

Au lever du rideau, Binet, seul en scène, creuse un trou sous le berceau. Marche funèbre à l’orchestre. Entrée des pensionnaires en cortège par la droite.

Après les pensionnaires entrent Mimi, Bathilde et Emma; Mimi portant sur un coussin de velours le corps de Vert-Vert; Bathilde tenant à la main une cage dorée ornée de rubans; Emma portant des bonbons dans une corbeille.

Nº1 introduction et couplets, oraison funèbre de vert-vert

I

mimi, s’adressant à Vert-Vert.

Hélas ! pour l’éternel voyage,

Vert-Vert, te voilà donc parti;

Le vif éclat de ton plumage

N’est pourtant pas encor terni.

Adorable petite bête,

Hélas ! on ne t’entendra plus,

Inclinant gravement la tête,

Dire avec nous un Oremus.

Perroquet chéri, gentil perroquet,

Nous n’entendrons plus ton caquet.

Toutes.

Perroquet chéri, gentil perroquet,

Nous n’entendrons plus ton caquet.

II

emma, montrant la cage.

Voici la paisible demeure

Dans laquelle il vivait joyeux.

Hélas ! se peut-il que l’on meure

Quand on a tout pour être heureux ?

bathilde, montrant les bonbons.

Voici les bonbons qu’il adore,

Qu’il adorait… Que dis-je là ?

Et si Vert-Vert vivait encore

Il les aurait croqués déjà.

Perroquet chéri, gentil perroquet,

Nous n’entendrons plus ton caquet.

toutes.

Perroquet chéri, gentil perroquet,

Nous n’entendrons plus ton caquet.

mimi.

Mais sur sa tombe il convient qu’on célèbre

Ses vertus, ses talents et son triste destin.

emma.

Valentin s’est chargé de l’oraison funèbre.

bathilde.

Où donc est Valentin ?

tous.

Où donc est Valentin ?

mimi.

Ah ! je le vois… C’est lui.

toutes.

Silence… Le voici !

Entre Valentin, lentement, gravement, sans regarder autour de lui, un grand feuille de papier à la main et méditant son discours qu’il relit.

mimi, à Valentin.

Vous êtes en retard.

valentin.

Mais on doit m’excuser.

Il me fallait au moins le temps d’improviser.

Binet, pendant ce dialogue, a mis le perruquet dans la terre. Valentin s’approche de la tombe. Toutes les pensionnaires l’entourent, et Valentin commence l’oraison funèbre.

I

valentin.

Il était beau, brillant, leste et volage,

Aimable et franc comme on l’est au bel âge,

Et tendre et vif, mais encor innocent.

Par son caquet digne d’être au couvent,

Il bavardait, mais avec modestie.

Il n’était point d’agréable partie

S’il n’y venait briller, caracoler,

Papillonner, siffler, rossignoler.

Par plusieurs voix interrogé sans cesse,

Il répondait à tous avec justesse,

Tel autrefois César, en même temps,

Dictait à quatre en styles différents.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurez, pleurez, mes sœurs !

Ci-gît Vert-Vert, ci-gisent tous les cœurs.

Adieu, Vert-Vert ! Pleurez, mes sœurs !