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Hypermarché
Hyper et supermarchés ont surgi à la périphérie des villes. Tout est prévu et étudié pour hypnotiser et pousser le consommateur à l’achat: lumières, musique, disposition des rayons et des marchandises.
C’était terrible de marcher à l’intérieur. La jeune fille Tranquilité regardait toutes les allées de l’hypermarché, ces comptoirs, ces signes écrits, et elle pensait qu’elle n’existait plus vraiment. Plus personne autour d’elle n’existait. La masse anonyme, compacte, n’avait plus de vie, ni de passé, ni de parole. Elle ouvrait les portes, montait le long des escaliers roulants. Elle achetait, mangeait, buvait. Les appels des affiches, les éclats des tubes de néon et aussi les voix douces qui disaient tout près de l’oreille “wooool”. C’étaient eux qui commandaient, en vérité. La jeune fille passait maintenant à travers la salle des nourritures, et elle voyait les boîtes bleues et blanches qui dansaient devant elle. Des boîtes de métal, si belles et désirables que ses mains malgré elle les caressaient. Des paquets de biscuits, des paquets de chocolat au lait, des paquets de crème. Des tubes. Des pots de carton de toutes les tailles et de toutes les couleurs qui contenaient du lait. Personne ne voyait plus rien. On avançait comme en dormant à travers la jungle multicolore, on oubliait tout. Tranquilité aurait voulu tout saisir dans ses mains et entasser dans un chariot à roulettes.
Autour d’elle les gens avaient des visages sérieux, contractés. Les femmes tendaient les mains vers les étals. Elles fouillaient dans les réfrigérateurs et elles prenaient des pots, des cubes, des paquets. Elles prenaient des dizaines de fromages mous, des cartons de lait, des tubes de crème, des paquets de gélatine, des godets en matière plastique pleins de yoghourt, de flan, de sorbets au chocolat, au café, à la crème, aux pêches, aux fraises, aux ananas. Elles ne s’arrêtaient jamais. Les enfants, à leur hauteur, piochaient eux-mêmes dans les étals. Personne ne savait ce qu’ils faisaient. Ce n’étaient pas eux qui saisissaient la marchandise, elle se collait d’elle-même à leurs mains, elle attirait leurs yeux et les doigts de leurs mains, elle entrait directement dans les bouches. Les yeux dévoraient les couleurs rouge, blanche, verte, orange, les yeux avaient faim de pyramides, de plastiques lisses et de capsules de fer-blanc.
EXERCICES
I
Les supermarchés ont l’air hypnotisant. Parlez de cet aspect des supermarchés.
Parlez de la masse anonyme des acheteurs qui frappe souvent l’imagination du visiteur d’un supermarché
Parlez de la salle des nourritures et de ce qui poussait le client à l’achat.
Revenons toujours aux clientes. Décrivez-les, elles, qui ne s’arrêtaient jamais.
Quant aux enfants, ils étaient aussi hypnotisés. Parlez d’eux.
II
Tranquilité, hypnotisée, s’est trouvée dans le rayon des nourritures… Commencez votre récit sur sa visite du supermarché par cette phrase.
Maintenant commencez votre récit par la phrase Les enfants piochaient eux-mêmes dans les étals.
III
Maintenant vous pouvez enrichir vos impressions sur l’aspect hypnotisant et attractif du supermarché. Parlez de la jungle multicolore dans le détail.
Parlez seulement de la présentation des marchandises dans le supermarché (référez-vous au texte supplémentaire Grandes surfaces ou petites commerces?)
Parlez seulement des clients du supermarché qui avançaient en dormant et qui oubliaient tout.
Parlez des causes de l’apparition des supermarchés (référez-vous au texte supplémentaire Grandes surfaces ou petites commerces?).
Présentez le supermarché sans parler de Tranquilité.
IV
Comparez les supermarchés aux boutiques des petits commerçants:
leurs emplacements (référez-vous au texte supplémentaire Grandes surfaces ou petites commerces?);
leurs clients (référez-vous au texte supplémentaire Grandes surfaces ou petites commerces?);
leurs aspects;
présentation des marchandises.
Dites si vous vous sentez comme Tranquilité en parcourant un supermarché. Parlez de vos impressions.
Comparez les supermarchés en France à ceux de chez nous.
V
Faites parler Tranquilité elle-même de sa visite au supermarché.
Tranquilité est trop émotionnelle. Une femme pratique voit tout d’un œil différent. Faites parler une femme pratique de sa visite d’un supermarché.
Un enfant a ses impressions à lui. Faites parler un enfant accompagnant sa maman dans un supermarché.
Faites parlez le patron du supermarché de sa maison (référez-vous au texte supplémentaire Grandes surfaces ou petites commerces?).
Faites parler un petit commerçant des supermarchés qui ont surgi nombreux et partout (référez-vous au texte supplémentaire Grandes surfaces ou petites commerces?).
VI
Parlez des avantages et des inconvénients des supermarchés et des boutiques des petits commerçants.
Vous êtes le maire de notre ville. Il vous faut restructurer le commerce d’alimentation de la ville. Parlez de vos projets à ce propos en formulant des arguments.
En tant que maire, vous invitez chez vous de petits commerçants et de futurs patrons des supermarchés. Vous leur expliquez vos idées en présentant vos arguments. Animez cette scène.
Texte supplémentaire