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33. Les sources de la synonymie.

L'apparition de nouveaux syno­nymes répond au besoin de nuancer notre pensée. Les dénominations de ces nuances sémantiques sont puisées dans des sources diverses. Parfois c'est l'emprunt à une langue étrangère. Le mot anglais business ou bisness est à présent un synonyme de commerce, affaire ; à côté de salle, vestibule a apparu le mot anglais hall. Il arrive parfois que les doublets étymologiques historiques conser­vent une affinité de sens qui permet de les considérer comme synonymes; ainsi, les adjectifs raide et rigide remontent à un seul adjectif latin rigi-dus. Il n'est pas rare de rencontrer des synonymes formés d'une seule racine, dont l'un contient un affixe et l'autre en est dépourvu ; tels, les substantifs mont et montagne qui sont des synonymes idéographiques. Le mot mont s'emploie plutôt quand on souligne le caractère individuel de l'objet, tandis que le mot montagne a un caractère plus général : descendre une montagne. Mais le plus souvent c'est au développement de la polysémie que la langue doit l'apparition des synonymes. Les mots qui primitivement n'avaient rien de commun entre eux, à la suite de leur évolution séman­tique, dictée par des besoins de communication, viennent à former des séries de synonymes.

34. La classification des synonymes.

Au cours de son développement historique la langue devient un ins­trument de communication de plus en plus parfait. La richesse de la syno­nymie, en particulier, témoigne de la richesse de la langue en entier. Les synonimes sont des mots qui ont les significations raprochées ou identiques.

La synonymie absolue et relative. Les synonymes absolus présentent dans les différentes terminologies (désinence et terminaison en grammaire, phonème voisée ou sonore, voyelle labiale ou arrondie, consonne spirante, fricative ou constrictive en phonétique). La synonymie absolue est aussi caractéristique de l'argotç. Généralement la synonymie n'est que relative. En effet, les synonymes servent à rendre nos idées, nos sentiments d'une manière plus précise, plus vive et nuancée. Selon le caractère des variations on distingue les synonymes idéo­graphiques (fécond et fertile), affectifs (gamin, galopin et garnement par rapport à garçon), stylistico-fonctionnels (caboche et tête), les synonymes à emploi différent (triomphe et victoire). Les variations affectives. Il existe plusieurs synonymes pour rendre la notion de enfant. Le mot enfant est neutre, le mot bambin désigne un petit enfant avec une nuance de sympathie ou d'intérêt ; le mot gosse traduit la sympathie du locuteur, mais il comporte en même temps une nuance de supériorité et de dédain ; quand on veut parler à un petit garçon sur un ton amical et un peu protecteur, on peut appeler petit bonhomme ; le mot galopin est employé généralement dans un sens péjoratif, quant à garnement, il est nettement dépréciatif. Les variations stylistico-fonctionnelles. Le choix des mots dépend dans chaque cas concret des circonstances, du caractère de l'énoncé. On ne se sert pas du même vocabulaire dans un livre scientifique, une lettre officielle ou intime, une conversation avec une personne âgée ou avec un enfant. Les mots appartiennent à l'un ou l'autre style de la langue écrite ou parlée ; ils peuvent être neutres, nobles, familiers ou vulgaires : ils sont tantôt d'un emploi commun, tantôt d'un emploi terminologique. Cette répartition stylistique du vocabulaire donne naissance aux synonymes stylistico-fonctionnels. Il y a des synonymes appartenant à différents genres littéraires : firmament est plus poétique que ciel, génisse plus poétique que vache. Les variations d'emploi. Il y a des synonymes qui se distinguent avant tout par leur environnement linguistique. L'emploi de ces mots avec d'autres est une question d'usage. Les mots travail, labeur sont des synonymes dont les sens sont très proches (labeur indiquerait un travail plus pénible). Les cas sont fréquents où les deux synonymes s'emploient indifféremment dans le même environnement linguistique : vivre de son travail, vivre de son labeur ; immense travail, immense labeur, etc. Toutefois, les conditions d'emploi de ces mots ne sont pas toujours identiques : on dit travaux publics, mais on ne peut pas dire labeurs publics, quoique ces travaux missent être très pénibles ; l'usage n'admet pas une pareille combinaison. Selon le caractère des variations on distingue les synonymes idéo­graphiques (fécond et fertile), affectifs (gamin, galopin et garnement par rapport à garçon), stylistico-fonctionnels (caboche et tête), les synonymes à emploi différent (triomphe et victoire). Très souvent les distinctions des synonymes se situent sur des plans différents. Ainsi, la synonymie affective est étroitement liée à la synonymie fonctionnelle et idéographique ; la valeur affective de tel ou tel mot dépend de son emploi fonctionnel et de son contenu notionnel. Par exemple,dans la série des synonymes exprimant la notion de visage : figure, frimousse, minois, trogne, gueule, mufle, etc., la nuance de tendresse renfermée dans les mots frimousse, minois s'explique par leur valeur idéographique, puisqu'ils ne peuvent s'appliquer qu'à la figure d'un enfant ou d'une très jeune fille ; l'aversion rendue par les mots gueule, mufle, etc. est due à ce que ces mots désignent au sens propre la « bouche » d'un animal ; ils ne deviennent des synonymes de figure, visage que dans les acceptions figurées, secondaires. D'autre part, la nuance affective d'un mot est parfois le résultat de son appartenance à une sphère d'emploi déterminée. Ainsi, les synonymes du mot amoureux chipé, mordu, pincé, ont un carac­tère grossier, moqueur, dédaigneux, précisément à cause de leur origine populaire ou argotique.

Les synonymes partiels. Les synonymes peuvent être partiels. Les mots polysémiques peuvent avoir des synonymes dans chacune de leurs acceptions. Ainsi le mot aigre a plusieurs sens dont chacun possède des syno­nymes — pour 1. « qui a une acidité désagréable » les synonymes sont : acide, acerbe, piquant (cf. un goût aigre, un fruit aigre) ; pour 2. « fort et désagréable » (en parlant d'un son, d'une voix) les synonymes sont : aigu, criard, perçant, strident (cf. sa petite voix aigre devint sifflante) ; 3. en parlant de l'air, du vent les synonymes de aigre sont : froid, glacial, glacé, cuisant, vif. Le mot aigre, grâce à sa polysémie, n'entre que partiellement dans les quatre séries indiquées, il est un synonyme partiel de chacune d'entre elles. Mais les autres membres des séries ne le sont aussi que dans des conditions particulières : ainsi, cuisant n'est le synonyme de froid que par rapport au temps, à la température de l'air ; dans les groupes de mots tels que douleur cuisante, remords cuisants, l'adjectif cuisant n'est aucunement un synonyme de froid ou glacial ; de même l'adjectif cuisant n'est plus un synonyme de froid ou de glacial dans leur sens figuré : accueil froid, politesse glaciale, etc. Les mots froid et cuisant deviennent des synonymes dans un emploi particulier, mais ils ne le sont pas dans d'autres cas. C'est ce qu'on appelle « synonymie

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