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Alors, qu’il me dit, vous avez causer à Marie? - Oui que je dis, que je l’ai vu, cette femme.

Dans la bouche d’un petit enfant cette absence d’inversion acquiert une valeur stylistique particulière comme le montrent les exemples suivants tirés du «Petit Nicolas» de Sempé/Goscinny:

- Papa, j’ai crié, regarde la belle montre que mémé m’a donné. Alors, il a dit le Bouillon, qu’est-ce qui se passe ici?

Le verbe peut être placé en tête de la proposition. Cette éspèce d’inversion s’appelle l’inversion absolue. Le prédicat est ordinairement un verbe de mouvement (venir, arriver, entrer, paraître, suivre, passer, etc.).

Vinrent les jours où il lut par hasard un livre récemment paru.

(Mauriac)

Les phrases de ce type permettent de mettre en relief à la fois le verbe qui occupe une place inhabituelle et le sujet qui se trouve dans la position finale, donc accentuée.

L’inversion absolue est fréquente dans les indications scéniques:

Entre le comte.

Arrive le marchand de savon.

Ce type d’inversion se rencontre aussi dans le style administratif:

Sont reçus les candidats suivants...

L’exemple suivant est tiré du code pénal:

Article 121. Seront, comme coupables de forfaitures, punis de dégradation civique, tout officier de police judiciaire, tous procureurs généraux ou de la République, tous substituts, tous juges, qui auront provoqué, donné ou signé un jugement, une ordonnance ou un mandat tendant à la poursuite personnelle ou accusation, soit d’un ministre, soit d’un membre de l’Assemblée Nationale...

L’inversion prend une valeur affective accentuée dans les propositions commençant par un adjectif-attribut:

Innombrables sont les camarades qui payèrent de leur vie la parution et la diffusion continue de l’Humanité.

Il s’agit dans ce cas d’une double inversion, puisque non seulement le prédicat précède le sujet, mais au sein du prédicat l’attribut précède le verbe copule. Ces constructions à double inversion appartiennent surtout à la littérature et à la presse politique.

Quelques particularités de la syntaxe du français parlé. Examinons l’exemple de Charles Bally:

1.Quant à moi, je n’ai pas le temps de penser à cette affaire.

2.Du temps, voyons! Est-ce que j’en ai, moi, pour y penser, à cette affaire-là.

La deuxième variante qui appartient au langage parlé est beaucoup moins

plate, plus expressive, plus dynamique, plus affective. Cette expressivité est due à l’emploi des interjections, à la segmentation de la 2-e phrase qui représente une question rhétorique. Donc la différence entre les deux variantes citées est surtout d’ordre syntaxique. Les écrivains tachent de reproduire dans leurs livres le langage des personnages, mais comme le remarque Chigarevskaïa le texte d’une pièce, les répliques sont souvent modifiés par les acteurs. (Цит. соч. стр. 16):

Voilà le mot magique. Ça, c’est le mot magique. Remarquez bien, monsieur le Président, que personnellement, je la trouvais charmante.

Remarquez que moi, personnellement, cette petite souris, j’avais fini par la trouver charmante.

J. Marouzeau souligne qu’on ne peut pas reproduire par écrit les insuffisances, les libertés, les fantaisies de la langue parlée. (p. 207 )

Les particularités essentielles de la syntaxe du français parlé face à la langue écrite se résument de la façon suivante:

1. La syntaxe du français parlé est beaucoup plus simple que la syntaxe du langage écrit. Les phrases sont plus courtes. On recourt très rarement à la

coordination ou à la subordination. C’est la juxtaposition qui prédomine dans les phrases complexes:

Je ne suis pas sorti hier: il faisait trop froid (parce qu’il faisait...)

Je suis malade: je ne peux pas sortir.

2.Un grand nombre de phrases du langage parlé sont incomplètes, ce qui s’explique par le caractère situationnel de la communication orale qui se déroule sous forme d’un dialogue accompagné des gestes, de mimique, par le contact immédiat entre les interlocuteurs:

- Monsieur cherche quelqu’un?

- A quel étage habite M. Pluvignec? - M. le sénateur? C’est au premier. - Gauche ou droite?

- Face. (Bazin)

3.Beaucoup de phrases restent inachevées pour des raisons différentes, mais essentiellement à cause du caractère spontanné de la conversation.

4.Le français parlé se caractérise par la tendance à l’ordre des mots direct: l’inversion ne se fait plus même dans les propositions interrogatives:

Ton avion est à quelle heure? Je peux compter sur toi?

Vous vous appelez comment, monsieur?

5.Le trait le plus original du langage parlé est peut être sa syntaxe segmentée accompagnée de la reprise et de l’anticipation. La phrase normale Marie aime ce film possède dans le langage parlé familier les variantes suivantes:

Marie, elle l’aime, ce film. Ce film, elle l’aime, Marie.

Marie, ce film, mais elle l’aime! Ce film, Marie, elle l’aime. Elle l’aime, Marie, ce film.

Elle l’aime, ce film, notre Marie.

(Цитируется по: Гак В.Г. Теоретическая грамматика французского языка.

М., 1986. стр. 93).

Grâce à la segmentation la syntaxe devient plus souple, plus dynamique et plus expressive.

6. Enfin, le langage parlé se distingue par l’emploie fréquent de différentes modalités que Chigarevskaïa appelle «particules fonctionnelles»:

Vous vous appelez bien Yvonne?

(Вас ведь зовут Ивонна, да?)

Enfoncez-moi cette porte, Ricart!

(Вышибите-ка эту дверь!)

Et toi, qu’est-ce que tu as fait, raconte un peu.

(... расскажи-ка.)

Tu peux bien m’attendre, quoi?

(Ты жеможешь меня подождать.)

La syntaxe du langage écrit est beaucoup plus compliquée, puisque le sujet écrivant a toutes les possibilités de réfléchir sur le contenu et la forme de son discours, de marquer explicitement les liens entre les propositions au sein d’une phrase complexe ou entre les phrases.

Le texte écrit abonde en phrases longues, souvent complexes avec plusieurs propositions coordonnées ou subordonnées. C’est le côté logique, intellectuel qui prédomine dans le style écrit, tandis que la langue parlée est d’après sa nature beaucoup plus affective.

En finissant la description des ressources stylistiques du français moderne on pourrait dire, en guise de conclusion, que ce sont les niveaux syntaxique et lexical qui sont les plus riches en variantes stylistiques. Les ressources stylistiques des niveaux phonétique et morphologique sont plus restreintes. Le choix entre les différentes variantes à tous les niveaux permet au sujet parlant ou écrivant, de mieux adapter son langage aux conditions et aux besoins de la communication.

Les propositions émotives.

C’est surtout la syntaxe qui permet de traduire les émotions du sujet parlant. Il existe plusieurs espèces des propositions émotives en français.:

1.Les propositions formées par différentes interjections:

Aïe! Vous me faites mal.

Comment vous portez-vous? - Hélas!

2.Les propositions exclamatives inverties, parfois segmentée: Est-il heureux! (Combien il est heureux!)

Es-tu bête! (Que tu es bête!)

Beau pays, cette Auvergne! Excellent, ton café, Marie!

3.Les propositions émotives intoduites par quel, que, qu’est-ce que, ce que, combien, comme, etc.

Que de monde! Quel parfum! Qu’il danse bien!

Comme il vous aime! Combien je souffre!

Oh! Ce que je vous déteste!

Ah! Merde alors, ce qu’il a dû se marrer.

4.Les propositions contenants des substantifs abstraits (adjectifs substantivés) précédés de l’article indéfini:

Vous êtes d’une négligence! La robe est d’un bleu!

J’ai une de ses soifs!

5.Le modèle: et + pronom (nom) +qui introduisant une fausse subordonnée relative:

Et moi qui ne l’ai pas vu depuis un an!

6.Les propositions avec les verbes penser, parler à la deuxième personne du singulier ou du pluriel:

-Et dans les placards, demanda-t-il, il y en a, de ces bêtes?

-Tu parles! Il y en a partout!

Il faut souligner que grâce à l’intonation n’importe quel autre espèce de proposition peut devenir émotive.

Les styles fonctionnels du français moderne.

Plan

1. Les critères de la distinction des styles fonctionnels.

2.Les styles écrits

a)le style administratif (officiel)

b)le style scientifique

c)le style des mass média

d)le style des belles lettres.

3.Les styles oraux

a)le style familier

b)le style populaire, l’argot

Bibliographie:

1.Морен М.К. Тетеревникова Н.Н. Цит. соч., стр. 10 - 122.

2.Хованская З.И. Цит. соч., стр. 53-55, 189-208.

3.Хрестоматия по французской стилистике. М., 1986, стр. 96-111.

4.Кузнецов В.Г. Функциональные стили современного французского языка. М., 1991 (публицистический и научный стиль).

5.Чекалина Е.М. Язык современной французской прессы. Л., 1991.

La théorie des styles fonctionnels est depuis longtemps bâtie par les savants soviétiques et russes. C’est l’un des aspects les plus importants de la stylistique dans notre pays. [ Les linguiustes français, selon Chovanskaia, utilisent dans ce cas une terminologie très hétorogène: style, langue, langage, dialecte fonctionnel (Gauthier), étage, registre, niveau de langue (Debièvre), type expressif (Marouzeau), usage, type de communication (Vanoye), stratégie discursive, technique de l’expression (Baril) (p.55)]

Dans notre pays les styles sont étudiés comme des types de la communication déterminés par les conditions dans lesquelles se déroule la communication d’une part et d’autre part par les facteurs purement linguistiques. Ce sont là deux types de critères qui se trouvent à la base de la distinction des styles fonctionnels: les critères extralinguistiques (sphère de la communication, type socio-culturel des

communicants, but de la communication, circonstances de l’acte communicatif) et les critères linguistiques (forme de la communication (orale ou écrite), traits stylistiques, types de la parole et formes compositionnelles du discours).

Les critères extralinguistiques.

1.La sphère de la communication. C’est tel ou tel domaine de l’activité humaine où l’on se sert de la langue. La notion de la sphère communicative est très large, puisque notre langage n’est pas le même à l’université ou au magasin, en famille ou à l’usine, au jardin d’enfant ou au théâtre. Il s’agit d’établir les sphères les plus typiques dont chacune exige des moyens linguistiques spéciaux.

Dès le premier abord ces sphères peuvent être divisées en deux grands groupes: sphère de l’activité professionnelle et sphère de la vie courante. Une classification plus détaillée tient compte du type spécifique de la mentalité dans chaque sphère de l’activité de l’homme telle que droit, science, information, art, etc.

2.Le type socio-culturel des interlocuteurs. Ce facteur a été profondément étudié encore par Ch. Bally qui avait analysé l’influence du milieu social ou professionnel sur le langage des hommes qui dépend du niveau de l’instruction, du métier exercé, du niveau de vie, etc.

3.Les circonstances de l’acte communicatif ou spécificité situationnelle de l’acte communicatif. Ce facteur se manifeste dans un ensemble d’indices plus particuliers:

а) L’ambiance type. Il s’agit de l’atmosphère dans laquelle se passe l’acte de la parole. On distingue deux ambiances types diamétralement opposées l’une à l’autre: ambiance familière propre à une communication spontannée et ambiance officielle liée à une communication d’affaires ou solennelle.

b) L’aspect interpersonnel de l’acte de la parole. Le choix des moyens d’expression dépend des relations qui existent entre les communicants, de leur état psychologique au moment de la parole. On parle de façon différente à son chef ou à ses amis, quand on est calme ou ému, etc. Ainsi les membres d’une famille qui utilisent entre eux le langage familier peuvent, en cas de brouille, passer au style officiel, ostensiblement froid.

c)L’entourage matériel de l’acte communicatif influence directement la forme linguistique du discours dans la communication orale. Ainsi la présence de l’objet de la parole permet de raccourcir les phrases en omettant les formes qui l’auraient designé dans la communication écrite. Les ellipses propres au langage familier sont, pour une large part, déterminées par cet indice situationnel.

d)L’indice suivant c’est la prise de contact qui peut être directe, immédiate ou indirecte, médiatisée ce qui différencie sensiblement les types de discours. La conversation entre les communicants où le contact est direct et immédiat ne ressemble pas à la communication orale effectuée par un canal téchnique (dialogue par téléphone, certains mass media, comme la radio, la télévision, le cinéma) où à la communication écrite.

e)Le nombre de communicants et leurs rôles spécifiques. Cet indice permet d’opposer une conversation de deux personnes à une intervention publique devant un auditoire de masse. Entre ces deux pôles se situent des types de communication tels que causerie amicale de quelques personnes, table ronde, réunion professionnelle, etc. Ce n’est pas seulement le nombre des participants qui varie dans tous ces cas mais aussi leurs rôles. Dans la conversation orale entre deux personnes tous les deux participants sont actifs, la communication a un caractère bilatéral. Dans une intervention publique c’est le conférencier qui a le rôle actif et le rôle du public est relativement passif ce qui n’exclut point certaines manifestations actives de sa part (questions, répliques, etc.). En cas de contact médiatisé (radio, télé) le rôle actif du conférencier augmente sensiblement car il n’a pas moyen de suivre directement la réaction du public et doit la prévoir d’avance.

4. Le dernier facteur extralinguistique s’est l’objectif communicatif type. On distingue quelques objectifs généralisés qui régissent l’organisation compositionnelle du discours et la mise en œuvre des moyens linguistiques appropriés: reproduire objectivement et impersonnellement les faits ou, au contraire, agir sur le destinataire, même au prix de leur déformation; argumenter de manière purement logique les thèses postulées ou juger les faits, exprimer des émotions, des réactions volitives à ce propos, et ainsi de suite.

L’analyse des styles langagiers doit tenir compte de la mise en jeu de tous les facteur communicatifs, aucun d’eux ne suffisant, à lui seul, pour les décrire.

Caractères linguistiques des styles fonctionnels. Ce sont les propriétés intrinsèques des styles fonctionnels.

1. La forme de la communication qui peut être orale ou écrite. La forme de la communication exerce une très grande influence sur le choix des moyens linguistiques. Selon R.A. Boudagov la différence entre la langue écrite et la langue parlée est la plus importante, la plus universelle pour toutes les langues nationales.

L’éminent linguiste français J. Vendryes affirme que « le français écrit et le français parlé sont si différents qu’on peut dire que les Français ne parlent jamais comme ils écrivent, et écrivent rarement comme ils parlent. »

La communication orale se fait à l’aide de la voix, des sons, de l’intonation, etc. Elle n’est pas fixée graphiquement ce qui explique son caractère linéaire et prospectif, tant sur le plan de la production que sur celui de la réception du discours. Le locuteur ne peut pas revenir en arrière, ni corriger ce qu’il a déjà dit, d’où tout un système de rattrapages dans la chaîne parlée; divers types de répétitions facilitant la mémorisation. La communication orale se caractérise aussi par les ruptures de constructions, des reprises pronominales, les modes d’interrogation et les formes de négation spécifiques. On observe dans la com-munication orale certaines tendances et notamment la tendance à l’invariabilité grammaticale (c’est à dire à l’unification des formes), tendance à l’économie des moyens d’expression qui se manifeste dans la suppression de certains éléments (il ne faut pas faut pas), dans les troncations lexicales (professeur prof).

La forme orale de la communication présente certains avantages au sujet parlant qui peut faire des effets de voix, articuler lentement, nettement, avec complaisance, ou au contraire précipiter son débit; parler d’affilée sans reprendre haleine, ou au contraire pratiquer les pauses, les silences, les suspensions, donner de la voix ou descendre jusq’au chuchottement, il prononce avec intensité une sillabe, un mot, une phrase ou il glisse et escamote; il dispose de l’intonation, qu’il fait attendrie, pathétique, ironique, convainquante, douleureuse. Enfin les gestes viennent à son

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