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intime, à un parent et marque la familiarité. [Cette différence a été très bien décrite par

Pouchkine:

Пустое «вы» сердечным «ты» Она обмолвясь заменила, И все счастливые мечты

В душе влюбленной возбудила. Пред ней задумчиво стою. Свести очей с нее нет силы.

Иговорю ей: «Как вы милы»,

Имыслю: «Как тебя люблю».]

Une maman s’adressant à son enfant peut remplacer tu par je ou par il:

-Est-ce que j’ai été gentil?

-Il a été gentil? Il aime toujours les bonbons?

Le pronom vous possède aussi sa variante qui se rencontre dans un restaurant ou dans une famille riche où les servantes s’adressent de cette sorte à leurs maîtres:

-Si, Monsieur veut bien me suivre?

-Madame a sonné? (cf.: Vous avez sonné, madame?)

-Mademoiselle désire?

Il existe en français un moyen expressif pour remplacer les pronoms de la III personne (singulier et pluriel): c’est le pronom ça:

Les femmes, ça bavarde.

Les hommes, ça n’aime pas les malades.

Cet emploi de ça est affectif et permet d’exprimer ses sentiments, son attitude envers le(s) personnage(s) en question. Tantôt c’est le mépris, le dégoût, tantôt l’ironie, le dédain, l’indignation etc.:

Vous bougez beaucoup, les écrivains, les journalistes, tout ça, ça bouge beaucoup. (Daninos)

Ces sales ouvriers ont encore choisi un jour où j’ai du monde. Allez donc faire du bien à ça. (Zola)

Comparé aux autres formes des pronoms démonstratifs (ce, ceci, cela) le mot ça est traité comme familier et le plus courant dans la langue parlée.

Ça va être gai.

Si ça ne vous plaît pas, vous n’avez qu’à partir.

Un des traits les plus originaux du français est le pronom on. L’usage en est commun à la langue cultivée et à la langue familière. On peut remplacer n’importe quel autre pronom personnel en apportant diverses nuances stylistiques.

On se substitue au pronom je surtout dans le langage familier:

-Alors, ce rhume ça va?

-Comme ça, monsieur. On tousse encore.

En remplaçant je le pronom on peut exprimer divers sentiments. Il peut servir selon Cressot, à ménager le pudeur d’une femme qui parle de son amour:

...Et ne méritez pas l’amour qu’on a pour vous. (Molière) (Cressot,74) (cf.: que j’ai pour vous).

On peut marquer la distance ou même le dédain comme dans cette phrase adressée par la maîtresse de maison à sa bonne:

On vous avait dit de descendre à 7 heures, on ne vous le répétera plus.

Employé dans un ordre comme substitut de vous on apportera une atténuation discrète:

On préparera pour demain tel passage de Racine.

La phrase On est prié de s’essuyer les pieds est plus polie que Vous êtes prié.

Dans une phrase interrogative on a une nuance désinvolte:

Eh bien, comment va-t-on? Alors, on ne répond pas?

Employé au lieu de il, elle le pronom on peut avoir une nuance ironique. D’un homme qui s’est ruiné par de folles dépenses, on dira:

On avait auto, domestiques, villa à la montagne et maintenant on est sur la paille.

En remplaçant nous le pronom on marque souvent l’orgueil:

On mange bien chez nous.

En français familier on englobe souvent le sujet parlant et celui à qui on s’adresse ou de qui il est question:

Eh bien, on y va, nous deux?

Avec mon frère, on a été à la chasse.

L’emploi stylistique des formes verbales.

Le système verbal français se caractérise par l’existence de deux séries de formes sémantiquement identiques mais stylistiquement opposées. Les unes ne se rencontrent guère que dans les styles écrits. Ce sont le passé simple, le passé antérieur, l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif. Leurs équivalents sémantiques dans la langue parlée sont respectivement le passé composé, le passé surcomposé, le présent et le passé du subjonctif.

De nos jours, le passé simple a complètement disparu du langage parlé. C’est seulement à l’école que les enfants apprennent cette forme verbale. Le passé simple ne s’emploie pas dans le style administratif, n’apparaît que très rarement dans les journaux et les ouvrages scientifiques. C’est surtout le temps de la narration suivie qui ne se conserve que dans les œuvres littéraires où il reste très vivant.

En comparant le passé simple et le passé composé l’écrivain M. Pagnol écrit: «Le passé composé est un temps imprécis, médiocre, bête et mou. «Nous avons été réveillés par la fusillade...». «Nous avons été...» Bon, et alors? L’histoire est finie avant d’avoir commencé. Tandis que: «Nous fûmes réveillés par la fusillade»...

Tu vois! Tu as dressé l’oreille. Tu attends la suite. (Цитируется по: Гак В.Г.

Введение во французскую филологию. М., 1986. стр. 164)

[Retiré du français parlé le passé simple, pierre d’angle du Récit, signale toujours un art; il fait partie du rituel des Belles-lettres» (Roland Barthes, Le degré zéro de l’Ecriture. Paris,1953, p. 46)]

[Le passé composé est plutôt le temps de la langue parlée (temps du discours) et de tous les genres écrits où la présence du locuteur s’affirme, en particulier la lettre, le journal intime, le théâtre, etc.

Le passé simple est en général le temps de l’écrit (temps du récit). C’est le temps du récit historique classique, du conte ou du roman, du récit journalistique, etc.

Ces deux temps sont très vivants dans la langue. Ce n’est pas une plus ou moins grande distance dans le passé qui détermine leur emploi mais la manière dont les événements évoqués sont considérés par le locuteur. L’absence de référence au moment de l’énonciation, caractéristique du passé simple, entraîne un effacement du locuteur (celui qui parle) et du récepteut (celui à qui l’on s’adresse). Il n’est pas donc étonnant de constater que les deux premières personnes de la conjugaison ne sont plus employées et qu’elles paraissent comiques si, par hasard, on les utilise.

Enfin, les journalistes de la presse contemporaine font souvent alterner dans le même article le récit informatif des événements et une participation subjective à leur déroulement. Dans ce cas, on trouve le passé simple et le passé composé dans le même texte qui indique une situation particulière de l’énonciateur par rapport à ce qu’il rapporte:

-le passé simple est un temps de récit ;

-le passé composé est un temps du discours. (Bonne route 3) ]

Il faut ajouter que la différence entre le passé composé et le passé simple est non seulement stylistique mais aussi sémantique. Si le passé composé marque une action passée liée avec le présent, le passé simple rapporte les faits éloignés du passé n’ayant aucune conséquence pour le présent.

Dans la narration suivie le passé simple peut être remplacé par quelques autres formes verbales, et en premier lieu par le présent dit présent historique. Il sert à marquer une action passée achevée et constitue un moyen très expressif utilisé surtout par les écrivains aux moments décisifs ou culminants de la narration. Le présent historique présente une action d’une façon plus vive, plus pittoresque comme se déroulant sous les yeux du lecteur:

On m’a habillé en femme. Comme je sortais de prison et passais devant les gardes de la dernière porte, l’un d’eux a maudit les carbonaris, je lui ai donné un soufflet. Poursuivi la nuit dans les rues de Rome après cette imprudence, blaissé de coups de baïonnette, perdant déjà mes forces, je monte dans une maison dont la porte était ouverte; j’entends les soldats qui montent après moi, je saute dans un jardin; je tombe à quelques pas d’une femme qui se promenait. (Stendhal. Vanina Vanini).

[L’exemple suivant tiré d’une fable de Krylov montre que le présent historique est propre

aussi à la langue russe:

Лиса, курятинки накушившись досыта

И добрый ворошок припрятавши взапас, Под стогом прилегла вздремнуть в вечерний час.

Глядит, а в гости к ней голодный волк тащится.]

Cette forme n’est pas rare dans la conversation spontanée:

L’autre jour, il tombe sur un Américain qui distribuait des chewinggum ... . Le petit réussit à en avoir un. Il rentre avec ça dans la bouche.

(Stil.)

Là, Gégène n’a pas tort! Je vais vous dire, les gars. Je reviens, cette nuit, du pays. J’ai causé avec les gens, chez moi, et dans les trains, les gares, partout. (Bloch).

Le deuxième substitut possible du passé simple est l’imparfait pittoresque. Il apparaît dans la prose française au cours de la deuxième moitié du XIX siècle. C’était d’abord les romanciers naturalistes qui substituaient l’imparfait aux autres temps narratifs. Plus tard ce mode d’expression pénètre dans la presse, dans la prose scientifique. Seule la langue parlée n’en fait point usage.

Cet emploi de l’imparfait n’est possible qu’avec les verbes terminatifs (arriver, mourir, éclater, entrer, trouver, etc.) L’effet stylistique résulte du contraste entre la valeur terminative du verbe et le sens de l’imparfait qui doit marquer une action inachevée.

A partir de ce moment, Jean fut très malheureux; il mourait l’année suivante, le jour de son anniversaire. C’était le 1-er juillet 1958.

A la soixantième minute, Pelé prenait le ballon, évitait trois défenseurs et marquait le but de la victoire.

Il existe en français encore un moyen expressif de marquer une action passé: c’est l’infinitif stylistique ou l’infinitif de narration.

Ainsi dit le renard - et flatteurs d’applaudir. (La Fontaine)

L’infinitif de narration met en relief la vivacité, le caractère précipité d’une action ou d’une suite d’actions. Il est introduit par la conjonction et qui le représente comme réaction ou conséquence d’une action antérieure.

N. m.

Elle voulut savoir ce qu’elle avait, et si sa jolie petite Agnès ne serait pas un jour impératrice d’Arménie ou d’autre chose. Elle la porta donc aux Egyptiens; et les Egyptiens d’admirer l’enfant, de la caresser, de la baiser avec leurs bouches noires, et de s’émerveiller sur sa petite main. (Hugo)

Les femmes commencent à crier «Partons!» Et de faire les malles, puis de courir vers les gares d’Orléans et de Lyon. (Ohnet)

Le roi, furieux, le convoque. Scoggan d’expliquer alors que jamais il ne se serait permis de désobeir à un édit royal. (NdF)

Le domaine essentiel de l’emploi de l’infinitif de narration est la littérature. Comme moyen très expressif il pénètre aussi dans la presse. Mais il ne se rencontre pas dans le langage familier.

L’imparfait atténue ce que le présent pourrait avoir de trop brutal ; ainsi exprime-t-il la discrétion, la politesse :

Je venais vous demander un service.

On remarquera que cet imparfait ne se rencontre que dans un contexte spécial qui n’admet qu’un nombre restreint de verbes (vouloir, venir).

L’imparfait se rencontre également dans un certain nombre de constructions destinées à exprimer la tendresse, la gentillesse : c’est l’imparfait qu’on trouve dans le discours adressé aux enfants ou aux animaux :

Comme il mangeait bien sa sousoupe, le bébé ! (=comme il mange bien...)

Il était beau le chiechien, il avait de grosses papattes !

Par cet imparfait, appelé hypocoristique ласкательный, уменьшительный, le locuteur tâche de se mettre au niveau de l’enfant auquel il s’adresse et dont l’univers est, à ses yeux, hors du domaine du réel. (GSLF, 106)

Le bébé aimait bien son nounours плюш. мишка !

Je venais vous demander de l’argent.

hypocoristique [ipCkCYistik] adj. et n. m. • 1893; gr. hupokoristikos, de hupokorizesthai « parler avec des diminutifs »

Ling. Qui exprime une intention affectueuse, caressante. Diminutif, redoublement hypocoristique. — Chouchou est un hypocoristique.

En finissant la description stylistique des formes verbales il faudrait encore ajouter que le français familier ne fait pas la concordance des temps, obligatoire dans le langage littéraire:

On m’a dit qu’il est malade. Il m’a dit qu’il m’aime.

Le langage populaire connaît beaucoup de formes incorrectes. En qualité du verbe auxiliaire on n’emploie dans ce style que le verbe avoir:

Je m’ai trompé. Je m’ai fait mal. Quand j’ai arrivé.

On peut rencontrer en français populaire beaucoup d’autres formes qui violent les normes grammaticales:

j’avons; je boiverai; je vas; je voirai.

Qué que tu veux que j’en fassions à c’t’heure. (Maupassant)

Pour imiter le langage des personnages mal instruits les écrivains utilisent ces formes dans leurs livres.

Les ressources stylistique de la syntaxe.

Plan

1.La variation stylistique au niveau des groupements des mots.

2.La stylistique des propositions interrogatives.

3.Le rôle stylistique de l’inversion.

4.Les particularités de la syntaxe du français parlé.

5.Les propositions émotives.

Bibliographie:

1.Долинин К.А. Цит. соч., стр. 150-229, 242-264.

2.Морен М.К., Тетеревникова Н.И. Цит. соч., стр. 229-241.

3.Шигаревская Н.А. Очерки по синтаксису современной французской разговорной речи. Л., 1970.

4.Guiraud P. La stylistique. P., 1968.

Le niveau syntaxique est l’un des plus riches en variantes stylistiques. P. Guiraud écrit «Si le lexique est la chair du style, la structure de la phrase en est l’âme.» (La stylistique. p. 61 )

C’est par leur syntaxe que se distinguent surtout les styles écrits et les styles parlés. La syntaxe offre des possibilités presque illimitées de varier le discours pour exprimer les moindres nuances sémantiques ou affectives.

Puisque la syntaxe s’occupe des unités plus grandes qu’un seul mot, la stylistique s’intéresse à ce niveau au choix qu’on peut opérer entre les groupements de mots, les propositions, les phrases proches sémantiquement mais stylistiquement opposés.

Les groupements de mots diffèrent stylistiquement surtout par leur rection. Ainsi à côté de l’expression neutre aimer faire qch on trouve la variante plus recherchée, plus élevée aimer à faire qch; tandis que aimer de faire qch est à la fois affectée et vulgaire.

La différence stylistique entre obliger à, s’efforcer à d’une part et obliger de, s’efforcer de, d’autre part, porte un autre caractère: la première variante est courante, usuelle, la deuxième est qualifiée comme vieillie, archaïque.

Le français moderne, à la différence de la langue russe par exemple, se caractérise par la différenciation stylistique très marquée des propositions interrogatives.

Examinons les variantes possibles des propositions interrogatives avec un mot

interrogatif:

 

 

 

 

 

 

fr. pop

fr. fam.

fr. soutenu

1.

Où tu vas?

36

46

10

2.

Tu vas où?

12

33

25

3.

Où est-ce que tu vas?

8

12

3

4.

Où qu’tu vas?

26

-

-

5.

Où c’est qu’tu vas?

3

4

-

6.

Où qu’est-ce que tu vas?

6

-

-

7.

Où vas-tu?

-

3

47

(Цитируется по кн.: Гак В.Г. Введение во французскую филологию. М., 1986. стр. 128).

Ce schéma montre que la variante la plus fréquente dans la langue soutenue est celle qui se construit avec l’inversion du sujet. Par contre l’inversion n’est pas typique pour le langage familier et encore moins pour le français populaire. La 1-e et surtout la 2-e variante pénètrent aussi dans le français soutenu mais elles sont propres surtout pour le langage familier et populaire. Les variantes 4,5,6 sont incorrectes et vulgaires donc tout à fait déplacées dans le langage des personnes cultivées.

[ Citons encore un exemple: Qui est venu ? Qui qu’est venu ?

Qui qu’ c’est qui est venu ? Qui c’est-il qui est venu ? Qui c’est i qui est venu ?

Qui est-ce qui est venu ? exemples d’Henri Bauche]

La question sans mot interrogatif possède elle aussi ses variantes stylistiques:

1.Partez-vous ce soir?

2.Vous partez ce soir?

3.Est-ce que vous partez ce soir?

4.Vous partez-ti ce soir?

La première de ces variantes contenant l’inversion du sujet appartient au style recherché, littéraire. La 3-e est plutôt neutre en français moderne, tandis que la 2-e est familière. Enfin la dernière variante avec la particule interrogative populaire ti appartient au bas langage.

La proposition énonciative en français se distingue par l’ordre des mots direct et progressif. Cet ordre des mots peut être violé pour des raisons esthétique, dans la poésie. Par exemple dans ce passage de la Marseillaise:

Contre nous de la tyrannie l’étendard sanglant est levé. (= l’étendard sanglant de la tyrannie est levé contre nous).

Dans certains cas, on observe dans les propositions énonciatives l’inversion du sujet. Elle se fait si la proposition commence par les adverbes à peine, aussi, encore, en vain, etc.

A peine fut-elle entrée que le comissaire fit un signe. Sans doute le pouvait-il faire aisément.

Ce tour, comme le fait remarquer la grammaire Larousse du français contemporain, passe pour une élégance. (p.67) En français familier et populaire cette inversion ne se fait pas. Parfois on y voit apparaître après l’adverbe initial la conjonction que:

Sans doute qu’il peut le faire. Peut-être qu’il viendra.

L’inversion se fait régulièrement dans la proposition incise avec les verbes dire, penser, répondre, affirmer,etc.:

«Excusez-moi, mademoiselle», dit-il. «Venez», fit-elle.

Le parler populaire rétablit dans ce cas l’ordre direct en faisant généralement précéder le sujet de que:

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