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Une journée avec cécile de france

A 29 ans, la petite Belge qui monte ne quitte plus les plateaux. Elle est à l'affiche du «Tour du monde en 80 jours», superproduction anglo-saxonne, avec Jackie Chan, et à l'automne elle partagera la vedette du film d'Etienne Chatiliew avec Vincent Lindon, "La confiance règne".

Je n'ai jamais de mal à me réveiller, car je vis chaque journée comme un cadeau, je me dis que j'ai plein de choses excitantes qui m'attendent. Quand je suis enthournage, c'est encore plus d'excitation: j'ouvre les yeux et j'ai déjà un shoot, comme une montée d'ivresse, à l'idée que je vais tourner. Que voulez-vous, je trouve la vie belle, j'ai de la chance, il ne m'arrive jamais rien de mal, je n'ai encore jamais perdu quelqu'un que j'aime, même mon grand-père a été sauvé de son cancer... Je passe des essais pour un petit rôle dans le film de Richard Berry, «L'Art (délicat) de la séduction»? Et voilà qu'il me confie le rôle principal! Il s'est dit en me voyant: «Et pourquoi pas une inconnue?» J'ai l'impression que quelqu'un me protège là-haut, un ange peut-être, un être bienveillant. Quelquefois, je lève la tête au ciel et je le remercie. Vous allez dire que c'est un peu naïf, tant pis! Ma mère me disait toujours que j'avais une bonne étoile, ma grand-mère me disait que j'avais les dents de la chance, mais attention ça ne veut pas dire que je ne suis pas une travailleuse, au contraire... Bien sûr, je suis une interprète qui sert à raconter une histoire, avec sa voix, sa peau, ses dents, ses émotions, mais, si c'est trop simple, je refuse, il faut aue j'aie du travail à faire sur le rôle, comme dans "Le Tour du monde..." qui est un vrai film d'aventure. Comme dans "Les Poupées russes" (la suite de "Lauberge espagnole"), où je vais reprendre le rôle de la lesbienne. C'est intéressant parce que, entretemps, j'ai mûrl, je suis devenue plus femme.Quand je ne tourne pas – ce qui devient très rare -, j'aime rester dans mon petit deux pièces à Montmartre, avec vue sur le jardin d'un couvent. Je commence ma journée en me faisant des méga-cocktails vitaminés avec tout ce aue je trouve dans le frigo: pomme, carotte, kiwi, orange, je centrifuge tout ça un vrai régal. J'appelle ma meilleure copine.

On se donne rendez-vous rue Coulaincourt. Là, il y a plein de cafés sympas, et on papote. Projets, amour, vie... En ce moment, j'essaye de devenir un peu plus femme et classe, de ressembler aux femmes françaises. Elles sont élégantes les Françaises, avec ce port de tête, cette arrogance. Nous, en Belgique, on est plus «peuple». Alors j’apprends, mais je ne voudrais pas tomber dans ce côté «je suis sûre de moi»... J’ai beau m’appeler «De France» - d’ailleurs, je ne sais pas bien d’où vient ce nom, vu que c’est celui de mon beau-père qui lui-même était orphelin -, je veux garder mon côté beige, qui ne se prend pas au sérieux. J’ai eu du mal quand j’ai débarqué à Paris, comme jeune fille au pair. J’avais 17ans, je faisais du théâtre à l’école depuis l’âge de 6 ans. Un beau jour, j’ai dit à mon prof de théâtre : «Je veux aller à Paris.» Mes parents un peu «baba cool, anar» ont laissé faire, ma mère avait 16 ans quand elle m’a eue. Je n’imaginais pas où tout cela allait me mener. Paris, c’est tellement différent de ma ville de Namur. Une autre planète. C’est très violent d’arriver dans cette ville agressive.

En vacanccs, je suis plutôt campagne. J’aime surtout celle de ma grand-mère, à Bois-de-Willers en pleine Wallonie. C’est dense, il pleut, les vaches sont grasses et les fermes sont belles. Je suis une fan d’architecture agricole.

Tellement dur que j’étais devenue boulimique, je compensais mon angoisse en mangeant. II m’a fallu du temps pour ne plus me sentir oppressée à Paris, c’est pour cela que j’ai me bien rester chez moi, dans ma bulle, à lire mes scénars. Ça ne me dérange pas d’être seule, je n’aime pas les mondanités, sauf si je dois le faire pour la promo et si j’ai ma place. Si c’est juste pour montrer mon nez, non ! J’ai failli tout plaquer avant de réussir le concours de la rue Blanche et d’être remarquée par Dominique Besnehard. Il s’était déplacé à Lyon pour voir notre spectacle de 3e année, il est revenu et m’a dit : «Je t’emmène avec moi à Paris.» On a fait des photos, je suis entrée dans son fichier. Je lui dois beaucoup, d’ailleurs je l’ai remercié quand j’ai reçu le césar pour mon rôle d’lsabelle dans «L’Auberge espagnole». Depuis, les tournages s’enchaînent, je ne sais même plus ce que sont les vacances. Le soir, avec mon amoureux, j’aime bien inviter des potes à la maison, j’improvise des trues indiens ou belges, du chou farci, des pâtes. Sinon, je regarde la télé, je suis une mangeuse de télé.

AUX CÉSARS, J’AVAIS LE TROUILLOMÈTRE À ZÉRO DANS MA ROBE ARMANI. J’AI APOSTROPHÉ LE MINISTRE DE LA CULTURE À PROPOS DES INTER ?ITTENTS PARCE AUE JE ME SUIS DIT « MA FILLE, TU AS LA PAROLE, PROFITES-EN, FAIS-LE POUR TES POTES » ET J’AI PARLÉ AVEC MON COEUR.

D’après « ELLE » 2005

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