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stylistics 4.docx
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Il existe dans l'épanaphore une construction symétrique:

« Tout le bas, tout le faible et tout l'indigne s'y trouvent » (La Bruyère)

En effet, à l'origine la notion provient de la poésie qui y voyait une figure de répétition syntaxique respectant les limites de la période (rhétorique). Ici, la répétition de la strcuture initiale "Tout le" marque chaque période de cette phrase, qui en abrite trois.

Pour Georges Molinié : c'est « la reprise exacte, en la même place syntagmatique absolument initiale, des mêmes éléments ».

Définition stylistique

La répétition de tels mots ou groupes de mots-ou syntagmes- est très souvent employé comme procédé comique, en particulier dans les pièces de théâtre du genre.

Chez Molière, par exemple, dans Le Tartuffe, le personnage d'Orgon interrompt sans cesse le discours de Dorine par une épanaphore comique de « Et Tartuffe? », toujours suivie d'une exclamation (car en fin de vers): « La pauvre homme! »

Son recours peut aussi animer un discours, de ce fait l'épanaphore est très employée en art oratoire. Le but est de marteler son raisonnement d'un point argumentatif que l'on veut faire comprendre à l'interlocuteur.

Le chiasme (substantif masculin), du grec χιασμός : khiasmós (disposition en croix, croisement) provenant de la lettre grecque khi (« X ») en forme de croix (prononcer /kjasm/ « kyasm »), est une figure de style qui consiste en un croisement d'éléments dans une phrase ou dans un ensemble de phrases et qui a pour effet de donner du rythme à une phrase ou d'établir des parallèles. Le chiasme peut aussi souligner l'union de deux réalités ou renforcer une antithèse.

Exemples

« Ayant le feu pour père, et pour mère la cendre. » (Agrippa d'Aubigné)

« La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable. » (Victor Hugo)

« Rester dans le paradis, et y devenir démon, rentrer dans l'enfer, et y devenir ange ! » (Victor Hugo)

« Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. » (Molière)

« Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs. » (Albert Samain)

« En temps de paix, les enfants enterrent leurs parents. En temps de guerre, les parents enterrent leurs enfants. » (Herodote)

« La guerre, c’est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas. » (Paul Valéry)

« Absence de preuve n’est preuve d’absence. » (axiome scientifique)

« Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens. Mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière. » (Victor Hugo)

« Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. » (Gandhi)

« Je ne songeais pas à Rose ; Rose au bois vint avec moi. » (Victor Hugo)

« Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu. » (Victor Hugo)

« Aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes. » (Maupassant)

« Les jours les plus longs étaient trop courts pour lui, et les nuits les plus courtes trop longues. » (Frederick Douglass)

« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez quand même la guerre. » (Winston Churchill)

Définition linguistique

Le chiasme place en ordre inverse, par permutation, les segments de deux groupes de mots syntaxiquement identiques (Dupriez, in Gradus). Pour ces raisons, il est très proche de la figure dite de l'antithèse.

La figure utilise souvent des marqueurs syntaxiques spécifiques à la symétrie : conjonctions comme mais ou et et signe de ponctuation comme le point virgule ou la virgule.

On la différencie du parallélisme dit de construction en ce sens que ce dernier ne procède pas par symétrie ou inversion mais est la répétition d'une même structure syntaxique. Le chiasme correspond au schéma de type ABBA, le parallélisme au schéma de type ABAB.

Un chiasme reprenant les mêmes mots est une régression, ou réversion.

L'antithèse (substantif féminin), du grec anti ("contre") et thesis ("idée, argument") soit antithesis : "opposition", est une figure de style qui consiste en un rapprochement, à l'intérieur d'une structure syntaxique binaire et équilibrée, de deux termes de même nature qui s'opposent sémantiquement.

Elle rapproche donc deux termes ou propositions dont le sens est naturellement opposé pour mettre en valeur le contraste. Passée dans le langage courant, l'antithèse est une figure majeure dans les Arts et en littérature car elle permet des images frappantes. Tout comme l'oxymore dont elle est proche, l'antithèse se fonde sur un contraste sémantique entre deux idées, deux arguments, deux qualités.

Exemples

« Tout lui plaît et déplaît, tout le choque et l'oblige. Sans raison il est gai, sans raison il s'afflige » - Boileau, Satires

« Paris est le plus délicieux des monstres : là, vieux et pauvre ; ici, tout neuf comme la monnaie d'un nouveau règne. » - Balzac, Ferragus

« Je vis, je meurs; je me brûle et me noie. » - Louise Labé

« Il est riche en province, mais il devient pauvre à Paris. »

« Il a l'air vivace et maladif. » Victor Hugo Les Misérables

Définition linguistique

Figure d'opposition, l'antithèse se manifeste par le rapprochement de deux antonymes comme dans « Il y a une faiblesse de corps qui procède de la force de l'esprit, et une faiblesse d'esprit qui vient de la force du corps » (Jean Joubert, Pensées).

L'antithèse en effet est souvent formalisée par une symétrie entre les termes opposés, à travers des structures parallèles et équilibrées reposant sur la figure du parallélisme dit de construction2 , mais au sémantisme contradictoire. Les apologues des moralistes notamment ou des fables de Jean de La Fontaine ont montré ce rapport intime entre le parallélisme formel et l'opposition sémantique constituants la figure :

« Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »

Le fabuliste oppose ici un double parallélisme : de qualité d'abord, entre puissant et misérable, deux termes opposés, et de couleur, entre blanc puis noir, aboutissant à une formule péremptoire ayant valeur éternelle ou gnomique.

Cependant, la figure peut ne pas reposer sur une relation d'antonymie comme dans l'exemple :

« Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand »

De même la simple juxtaposition peut ne pas être nécessaire pour constituer la figure, l'antithèse émanant davantage de la relation de sens entre les termes posés que de leur relation syntaxique ; en ce sens elle est très similaire à la métaphore, on a parfois dit qu'elle n'était qu'une "métaphore négative", ce qui n'est pas totalement fondé :

Elle déplie la lettre résolument et lit.

Madame, sous vos pieds, dans l’ombre, un homme est là

Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;

Qui souffre, ver de terre amoureux d’une étoile ;

Qui pour vous donnera son âme, s’il le faut ;

Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. »

Elle pose la lettre sur la table.

(Victor Hugo, Ruy Blas, II, 2.)

Ici aucune construction syntaxique ne pose l'antithèse, qui émane d'une image impossible : la comparaison faite entre un ver de terre et l' étoile. La force de l'antithèse émane alors du contraste sémantique (Patrick Bacry[réf. incomplète]) entre les deux termes fonctionnant comme deux polarités même si, parfois la thèse est implicite comme dans cette expression de Henri Michaux « Ce n'est pas en forgeant qu'on devient forgeron ».

On peut donc au final distinguer deux types d'antithèses (à la manière de la métaphore) :

l'antithèse explicite où les deux termes opposés sont formulés

l'antithèse implicite où l'un des deux termes manque

En rhétorique et en philosophie elle permet la mise en présence de concepts contraires. À ce propos on parle plus volontiers, à la suite des pythagoriciens qui opposaient le Bien au Mal, le Vrai au Faux, l'Humide au Sec, etc, d'énantiose. Le terme a néanmoins disparu ; il désigne étymologiquement la "contrariété", d'après un substantif grec dont le sémantisme renvoie à l’idée de face à face, d’opposition et de contradiction, une réalité proche de celle de l'antithèse. Plus strictement, l'énantiose décrit chacune des dix oppositions fondamentales des pythagoriciens comme "le bien et le mal" par exemple, en philosophie.

Certaines antithèses frappantes reposent sur une image paradoxale, on parle alors plus volontiers d’image antithétique, plutôt que de réelle antithèse syntaxique comme dans ce mot de Mozart : « La mort est la meilleure amie de l'homme ».

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