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L'ellipse (substantif féminin), du grec ancien ἔλλειψις / élleipsis (« manque, défaut, insuffisance ») est une figure de style qui consiste à omettre un ou plusieurs éléments en principe nécessaires à la compréhension du texte, pour produire un effet de raccourci. Elle oblige le récepteur à rétablir mentalement ce que l’auteur passe sous silence. La brachylogie est une variante brève de l'ellipse.

En narratologie, une « ellipse temporelle », également appelée « ellipse narrative », consiste à passer sous silence une période de temps c'est-à-dire à ne pas en raconter les évènements. Il s'agit donc d'une accélération du récit.

Exemples/

« Pierre mange des cerises, Paul des fraises » : ellipse du verbe « manger » conjugué

« Et pendant des années et encore des années ce fut ainsi chaque jour... » (Aux champs, Guy de Maupassant)

« Pris ou non, exécuté ou non, peu importait » (Malraux)

« Je n'avance guère. Le temps beaucoup » (Eugène Delacroix)

« je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle? » (Jean Racine) : ellipse de « qu'aurais-je fait si tu avais été fidèle? »

Il existe trois types d'ellipses :

L'ellipse grammaticale : omission d'un mot ou d'un verbe. Souvent cet usage de la figure n'est pas destiné à produire un effet particulier, il s'agit avant tout de faire l'économie d'une répétition souvent par une énumération : « Café, bain, travail... Deux pages par jour, d'accord ? » (Philippe Sollers).

L'ellipse narrative : omission d'une séquence temporelle dans une action dramatique afin, soit d'accélérer le récit pour des raisons de commodité, soit pour dissimuler une information au lecteur ou au spectateur. L'expression « Deux semaines plus tard » révèle la présence d'une ellipse dans le récit.

L'ellipse poétique : omission d'un mot ou d'un groupe de mots, parfois jusqu'à l'agrammatisme de la phrase afin de produire un effet particulier. La phrase, réduite à ses lexèmes conserve alors son sens grâce aux intonations, comme dans les monologues intérieurs ou les impressions fugitives :

Baobabs beaucoup baobabs

baobabs

près, loin, alentour

Baobabs, Baobabs

— Henri Michaux (Plume précédé de Lointain intérieur)

On peut aussi combiner l'inversion et l'ellipse « Bleu est le ciel, verte la mer » ou l'antithèse « tu n'étais pas beau mais laid », voire une figure plus complexe comme un trope « Tes larmes coulent comme les feuilles qui tombent, comme la pluie ».

Il existe également l'« ellipse lexicale », à l'origine de la création de mots : c'est en effet par ellipse qu'un adjectif peut devenir un substantif : une (voiture) automobile, une (section) conique. Le résultat est parfois ambigu : le portable est-il un ordinateur ou un téléphone ? Curieusement par ailleurs, le genre sert à distinguer un (cercle) parallèle en géographie d'une (droite) parallèle en géométrie.

Définition stylistique

Les effets visés par l'ellipse sont multiples : elle peut permettre de faire l'économie de mots (« principe d'économie ») afin d'éviter les répétitions, surtout en français, langue qui évite au mieux les redondances grammaticales ; elle peut aussi permettre d'éviter les lourdeurs (répétition d'un syntagme long par exemple qui propose une double ellipse :

« Fière est cette forêt dans sa beauté tranquille, et fier aussi mon cœur » — Alfred de Musset, Souvenirs

Le zeugma (du grec ancien ζεῦγμα / zeûgma, « joug, lien ») est une figure de style qui consiste à faire dépendre d'un même mot deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents, en sous-entendant un adjectif ou un verbe déjà exprimé. Il s'agit donc d'une forme d'ellipse. On distingue le zeugma syntaxique, quand le terme non répété est utilisé dans le même sens que déjà exprimé, du zeugme sémantique, où le terme occulté est utilisé dans un sens différent de celui déjà exprimé. Cette dernière figure, appelée également attelage, associe le plus souvent deux compléments d'objet, l'un de sens concret et l'autre de sens abstrait, pour un effet humoristique voire ironique. Il est proche de la syllepse de sens, de l'hendiadys, de la concaténation et de l'anacoluthe.

Zeugme syntaxique

C'est le fait de ne pas répéter un élément commun dans une phrase présentant deux membres parallèles. Ainsi, dans la phrase « L'un poussait des soupirs, l'autre des cris perçants », poussait n'est pas répété. On peut considérer ce procédé comme un raccourci, un moyen de simplifier la phrase, un équivalent littéraire de la factorisation mathématique[interprétation personnelle]. Il est très fréquent et ne constitue pas une figure de rhétorique, parce qu'il n'attire pas l'attention. C'est au contraire la répétition du terme commun qui ferait figure.

Zeugme sémantique

C'est le fait de rattacher deux éléments, qui ne peuvent être mis sur le même plan, à un terme commun, éventuellement — mais non nécessairement — dans le cadre d'un parallélisme. Il s'agit alors d'une figure qui provoque un effet de surprise, souvent comique, parfois poétique. Pour parler de zeugma, il faut que les deux éléments rattachés n'entretiennent de prime abord aucun lien, sémantique ou syntaxique.

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