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lumière et faire venir le printemps. Si aujourd’hui, dans la plupart des régions françaises on ne le brûle plus, le sapin est resté symbole de feu. Il est illuminé par des bougies qui communiquent chaleur et lumière.

Cependant, cette tradition ancestrale se maintient encore dans le Jura où l’on brûle de jeunes tilleuls conservés et séchés tandis qu’une torche plongée dans le brasier permet aux plus habiles de dessiner des cercles de feu

qui symbolisent le soleil. Une fois la cérémonie terminée, on fait griller des saucisses dans la braise et on les mange accompagnées de vin chaud.

Le sapin lumineux et décoré se dresse dès le début décembre sur les places des villes et des villages. On le trouve également dans presque tous les foyers. Le décorer pour Noël est une grande affaire à laquelle les enfants prennent part.

étaient garnies de fruits, pommes surtout. On y trouvait également de petites friandises, bonbons et gâteaux, rubans et poupées en chiffons.

Au XVIIe et XVIIIe siècles alors que le sapin est posé sur le sol, apparaissent les bougies généralement au nombre de douze, symbolisant les douze mois de l’année. Les artisans lyonnais fabriquèrent des fils dorés ou argentés, « les cheveux d’ange », toujours utilisés aujourd’hui.

Au XIXe siècle un maître verrier mosellan, à la suite d’une mauvaise récolte de pommes en 1858 eut l’idée de les remplacer par des boules de verre soufflé. L’idée se répandit dans toute la France et gagna le monde entier. On les peignait même à la main en Lorraine. Aujourd’hui existe une grande variété de boules de Noël incassables… mais en plastique

Le premier sapin de Noël a apparu en 1521 en Alsace. La Bibliothèque humaniste de la ville garde trace dans ses archives d’un sapin décoré. Il était suspendu à une poutre du plafond et ses branches

Et puis, pour ceux qui sont croyants ou aiment tout simplement la féerie, il y a la crèche. Installée au pied du sapin, elle retrace au moyen de petits personnages l’épisode de la naissance de Jésus : bébé dans un panier au fond d’une étable avec ses animaux, le bœuf et l’âne sur la paille, Marie et Joseph attentifs autour

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Les Routes de l’Histoire

du berceau, le tout complété par l’arrivée des rois mages et l’étoile du berger qui les a guidés…C’est magique !

Au commencement du XIIe siècle, sur le parvis des églises, se jouaient des scènes, tels que L’adoration des mages ou L’arrivée des rois mages. À ces crèches vivantes se sont substituées des crèches de grandes dimensions placées dans le

chœur des églises, dans les abbayes ou les couvents. En France sont conservées des crèches en bois ou en terre cuite du XVIe siècle dans les Pays de Loire, en Bourgogne ou en Picardie. Des crèches en porcelaine peintes du XVIIIe siècle ont survécu à Marseille...

L’art du santon en argile ou en bois a trouvé son origine en Provence au XVIIIe siècle. Il permet d’entourer la crèche de représentations de paysages

orientaux censés être ceux de Bethléem ou de scènes de vie quotidienne dans les villages. Cette tradition toujours vivace s’exprime en particulier dans la Foire aux santons qui se tient chaque année à Marseille.

Le sapin décoré, la crèche installée, les provisions et les cadeaux achetés, la veillée de Noël qui a lieu dans la nuit du 24 au 25 décembre peut commencer.

On allume toujours une bûche dans les campagnes et dans certains appartements urbains qui ont conservé des cheminées. Il fut un temps où la bûche allumée était un hommage au soleil. Elle devait être assez grosse pour se consumer durant les trois jours de fête (24, 25 et 26 décembre). Selon les régions, elle était arrosée de vin cuit, de lait ou de miel. Cette cérémonie très vivace en Provence a été reconstituée au musée d’Arles. On chantait pendant la cérémonie : « Noël arrive, tout bien arrive ! Que Dieu nous fasse grâce de voir l’année prochaine et si nous ne sommes pas plus nombreux, que nous ne soyons pas moins... ». La tradition catholique très forte dans le midi de la France assimile la bûche au corps du Christ. Dans toutes

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les régions de France, la veillée de Noël se faisait et se fait encore dans la mesure du possible devant la cheminée où l’on raconte contes et légendes aux enfants.

De nos jours la bûche c’est surtout un gâteau, le dessert traditionnel de la fête, aux parfums multiples, aux décorations de plus en plus sophistiquées et la veillée, une fois le repas terminé, consiste plutôt à regarder des programmes de télévision ou un film, comme Le Père Noël est une ordure de Gérard Oury, rediffusé à satiété.

Cela n’ôte rien au mystère du Père Noël. Les enfants savent qu’ils doivent rester bien sages toute la soirée afin que le Père Noël rende visite à leurs souliers qui attendent les cadeaux.

Il a pour origine un évêque vivant au IVe siècle en Asie, Saint-Nicolas qui fit dit-on des miracles et le jour de sa fête le 6 décembre, apportait des cadeaux aux enfants. Cette coutume est encore pratiquée dans l’est de la France où les enfants reçoivent des cadeaux le 6 décembre.

Au XVIIe siècle, émergea en Amérique du

Nord, Santa Claus, une figure proche de SaintNicolas, mais qui, lui, distribuait des cadeaux déjà à Noël.

Ce n’est qu’au XIXe siècle que des écrivains américains forgèrent la légende d’un personnage habitant au pôle Nord, possédant une fabrique de jouets et se déplaçant en traîneau, muni d’une hotte sur son dos et protégé par des bottes fourrées. Ils créèrent le Père Noël. Au début il était vêtu de vert puisqu’il était censé vivre entouré de sapins.

L’entreprise Coca Cola cherche au début des années 1930 à vendre sa boisson en hiver. Elle passe commande à un dessinateur. Celui-ci imagina un Père Noël rondouillard, convivial, à la longue barbe blanche, mais habillé de rouge et de blanc, couleurs de la marque Coca Cola. L’image du Père Noël contemporain se fixa dès lors et se répandit dans le monde entier.

Aujourd’hui des enfants de France aiment à penser qu’il vit dans les forêts finlandaises (un parc d’attractions lui est dédié).

Il faut bien une adresse puisque chaque enfant désireux de revoir des cadeaux à Noël est dans l’obligation de lui écrire pour exprimer ses souhaits.

Car ce personnage grandiose se glisse par les toits dans les cheminées pour déposer des cadeaux à chaque enfant. C’est en général le 24 décembre, après minuit, lorsque les enfants sont endormis. Et le miracle de découvrir les cadeaux dans les souliers déposés au pied de la cheminée ou du sapin se perpétue de génération en génération.

Mais en attendant ce moment, on est passé à table. Le repas de Noël classique de nos jours comporte une dinde aux marrons, du foie gras, des huîtres ou divers fruits de mer et la bûche, gâteau roulé recouvert de crème au chocolat ou au café ou même bûche glacée. Les truffes au chocolat sont apparues vers 1950. Le champagne accompagne ce repas festif.

Autrefois le repas était servi après la messe de minuit ce qui n’est plus les cas.

À Orléans on servait boudins et saucisses, en

Anjou des rilleaux cuits provenant d’un porc tué le matin du 24 décembre. On retrouve les saucisses dans le Rouergue et des pommes chaudes en guise de dessert. Dans le Var des tourtes, gros gâteaux ronds sont confectionnés avec du miel, de la farine, de la confiture.

En Gascogne, la daube se compose d’un morceau de bœuf cuit dans une sauce noire, faite avec du vin

rouge. Dans les montagnes du Gévaudan en Lozère depuis des siècles, le menu est toujours le même : oreille de porc, riz au lait, saucisse, fromage

En Corse, on mange la traditionnelle polenta

(bouillie de farine de châtaignes ou de maïs), avec des tranches de porc tué la veille. Dans le pays de

Caux, on commence par une « fricassée » d’oiseaux, on termine par une tasse de « flippe », boisson chaude composée de cidre doux, d’eau-de-vie et de sucre.

EnAlsace, ce sont des saucisses, des jambons, des boudins arrosés de vin blanc.

En Languedoc et en Béarn on faisait une consommation considérable d’oies grasses. Le plus souvent, le réveillon se composait d’une bonne soupe aux choux, d’une oie rôtie, d’une saucisse fraîche et d’un pâté de foie gras.

La nuit de Noël généreusement achevée, viennent douze jours (du 25 décembre au 6 janvier). Ils représentent les douze mois de l’année. Le temps qu’il fait chacun de ces jours est annonciateur de celui qu’il fera chaque jour de l’année. Cette période se termine par le Jour des Rois, symbolisant celui où les rois mages arrivèrent devant la crèche. Ce jour, appelé aussi Épiphanie, fut fixé au 6 janvier pour coïncider avec le jour où l’église fixa la Nativité.

C’est la fin du cycle de Noël. On mange la galette des Rois .C’est un gâteau rond en pâte feuilletée qui contient une fève. « Tirer les rois », est une tradition qui remonte au XVe siècle. Les convives partagent la galette en parts égales et celui qui trouve la fève devient le roi du moment, il choisit sa reine.

Aujourd’hui des personnages ou objets en porcelaine ont remplacé la fève et la galette est souvent fourrée de pâte d’amande ou de pommes.

Le temps de la magie se termine, les décorations disparaissent peu à peu des villes et des maisons, l’hiver peut continuer sa route jusqu’aux prémices du printemps. D

Photos : Colette et Pierre WEIBEL

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Je vous salue, ma France !

La Salette-Fallavaux : par Inna TCHESNOKOVA

un endroit à découvrir

L a Salette-Fallavaux s’est ouverte devant moi brusquement. Des prairies montagnardes très vertes, des nuages blancs au-dessus des sommets et

au milieu de tout cela – la basilique de la Vierge Marie – Notre-Dame-de-la-Salette (NDS). Une route de montagne nous a amenés juste à ses portes, et la basilique elle-même ressemblait par ses dimensions à un immense château.

La commune de la Salette-Fallavaux est située à deux heures (environ 65 km) de Grenoble. Grenoble c’est une ville d’étudiants et des établissements médicaux hautement développés. Les sommets enneigés desAlpes donnent un charme particulier à la ville et font l’effet de la protéger. Et c’est d’ici, de la gare routière, que va commencer notre chemin à La Salette.

Perché dans les montagnes, à 1 800 mètres d›altitude (littéralement, on peut y toucher les nuages), La Salette se situe à 14 km du village le plus proche qui s’appelle Corps. Un endroit sacré pour les Français, La Salette a pu conserver son intégrité. Du mois d’avril jusqu’à la fin de septembre, 300 000 visiteurs (500 personnes par jour) : pèlerins et touristes viennent ici à la recherche d›une pause spirituelle ou tout simplement pour découvrir cet endroit. Car, lieu de pèlerinage, c’est aussi un point de départ privilégié pour des randonnées dans les montagnes.

NOTRE-DAME-

DE-LA-SALETTE

En 1846, la première

pierre d’une grande église fut solennellement posée sur la montagne de La Salette. Le 1er mai 1852, évêque de Grenoble, Philibert de Bryuyar fonda la Congrégation des Missionnaires de la Bienheureuse Vierge Marie de La Salette. C’est à partir de cette époque-là, que les pèlerinages y ont commencé...

La Congrégation est bien connue dans les pays européens, ainsi que dans les États-Unis et au Canada. Chaque personne qui vient à La Salette passe son temps en réfléchissant sur le sens de la vie, les valeurs

humaines et lui-même dans ce monde.

La nature du pays vous permet de faire une petite randonnée dans les montagnes, d’aller aux excursions, de suivre des cours de français et beaucoup d’autres choses.

Le travail de volontaire est gratuit : mais le bénévole y reçoit un hébergement confortable et la nourriture. Pour les étudiants qui apprennent la langue française et qui s’intéressent à l’histoire et la culture de la France, cet endroit est idéal pour améliorer leur français, pour trouver de nouveaux amis et, bien sûr, pour être utiles aux gens.

Bien sûr, La Salette ce n’est pas un endroit où on a une fête incessante. Mais celui qui vient ici, reviendra chez lui un peu différent, non seulement rempli d’impressions inoubliables, mais aussi avec un nouveau regard sur son attitude au monde. D

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La Langue FRANÇAISE 2015 ЯНВАРЬ

Путешествие по миру французской авторской

детской песни

 

Любовь БАННИКОВА

 

(Suite. Voir N°11/2014)

 

 

Pierre Lozère, chanteur-pédagoque

Interview pour La Langue française

Vous êtes auteur-compositeur-interprète et multiinstrumentiste (guitares, saxophones,

percussions, batterie, trombone...), très apprécié par les petits et les grands.Vous avez conquis le cœur des enfants, leurs parents et leurs grands-parents. Vous êtes vraiment un magicien ?

Mais non, pas du tout. Je suis simplement passionné et sincère.

Quand et comment vous êtes devenu « Papa Clown » ?

En 1982, à la sortie de l’albumPapa Clown.

Qu’est-ce que ça donne comme sentiment de jouer devant le jeune public ?

C’est extrêmement gratifiant. La joie de se sentir

utile.

Votre site est une vraie plate-forme de partage pour les enseignants. Sur votre site vos chansons sont exposées structurées par thème (la fête, les pays, les animaux, le temps, l’eau, les transports, le jardin, les saisons, la santé, l’écologie, la citoyenneté, la sécurité, le cirque, la mer, la montagne, la campagne). Ce sont les sujets de conversation les plus abordés dans les méthodes du FLE. Vous recevez beaucoup de messages des enseignants ?

Nous recevons beaucoup de témoignages d’amitié et de remerciements de la part de nos amis enseignants. Je dis nous, car Marie-Jo, mon épouse a une grande importance dans ma carrière artistique.

Vos chansons C’est Mémo le chat, Toute la famille, Anniversaire, Allez ! Le Сar sont entrées dans le manuel Le Petit Trampoline collection ludique du FLE pour les enfants de 7 à 9 ans. Cela s’est passé comment ?

Nous avons reçu une proposition de leur part.

Et nous avons accepté ce projet très intéressant. Nous sommes fiers d’avoir été choisis.

Qu’est-ce qui vous a influencé dans la création de votre chanson

Balalaïka ? Avez-vous déjà visité la Russie ?

C’est juste une chanson sur le thème de la Russie que nous aimons sans l’avoir visitée.

J’aime beaucoup écouter et chanter votre chanson Petit Bogie. Quelle est son histoire ?

La musique est venue avant les paroles. Le mot bogie m’a dirigé vers le chemin de fer.

Vous avez des chansons originales,

et poétiques qui invitent au respect de l’environnement, par exemple : Les animaux nous pardonneront, où on chante la beauté de la nature. Quelle est votre saison préférée ?

L’automne

Quelle région de France vous aimez le plus ?

Impossible de répondre à cette question. Toutes les régions ont leurs charmes.

Vous créez les chansons pour les enfants déjà plus de 30 ans. Est-ce que les enfants sont restés les mêmes ?

La société change, mais les enfants sont toujours des enfants. Heureusement.

Si vous deviez composer une chanson pour les petits de la Russie, elle serait comment ?

La naissance des chansons est toujours imprévisible. C’est un peu mystérieux.

Qu’est-ce que vous voudriez souhaiter aux enfants et aux enseignants russes ?

Beaucoup d’amour et un avenir radieux.

D

Arts et culture

La Langue FRANÇAISE 2015 ЯНВАРЬ

Arts et culture

Bravo !!! Bravo !!!

Gréta TCHESNOVITSKAYA

 

Le Chœur Georges-Brassens de Moscou

V

ous chantez en français ? Ou vous

 

 

aimez tout simplement écouter les

 

chansons françaises ? Ou peut-être

 

vous cherchez des amis francisants ?

Alors, je vous présente le groupe de jeunes artistes russes amoureux de la chanson française, avec AlexandreAvanessov en tête.

On sait qu’Alexandre a traduit en russe une centaine de chansons de Brassens qu’il a enregistrées, guitare à la main, avec ses musiciens. Or Sacha (comme tout le monde l’appelle) a plusieurs cordes

à son arc : en 1990, il a créé son Chœur qu’il dirige toujours avec dévouement et amour.

Ce qui frappe dans cette formation chorale, c’est l’ambiance de cordialité et de création qui y règne. C’est un lieu où des personnes différentes se réunissent autour d’une passion commune, c’est leur passe-temps préféré, leur joie, leur amour et leur bonheur. Voilà pourquoi les anciens choristes n’abandonnent jamais ni chant, ni français et restent fidèles à leur fraternité artistique et musicale. Ils y amènent leurs enfants qui, à leur tour, se passionnent pour la chanson française. Quelle chance rare et quel bonheur exceptionnel d’avoir cet îlot francophone au cœur de notre capitale, surtout aujourd’hui quand le français est basculé par l’anglais !

Les activités du Chœur sont variées : répétitions musicales, apprentissage du français, travail sur la prononciation, danses, concerts, tournées, stages de chant en France et dans d’autres pays francophones.

En 2006, Sacha a eu l’idée d’organisation des concerts théâtralisés pour le public moscovite. Depuis, chaque automne fin octobre le Centre théâtral « Na

Strastnom » à Moscou devient pour deux jours centre de la vie francophone. Toutes les places sont vendues bien avant la date du spectacle. On s’appelle pour demander : « N’as-tu pas un billet de trop ? »

Dans la salle, tout le monde connaît tout le monde et tous connaissent tous les choristes. Des fleurs, des applaudissements après chaque chanson, des sourires, des émotions...

Ces spectacles (composés chaque fois par AlexandreAvanessov) portent toujours sur des noms et des sujets différents : des tubes de Georges

Brassens, Jacques Brel, Serge Gainsbourg, les comédies musicales, la chanson yé-yé, etc.

Au mois d’octobre 2014, les choristes ont présenté le spectacle De la Marseillaise à la nouvelle chanson française. Comme toujours, c’était une grande réussite. Les spectateurs étaient fascinés par l’interprétation des chansons d’Aznavour, Bruel, Brassens, Dalida, Nougaro, Polnareff, Farmer, Hardy, Zaz, Dutronc et d’autres. Tout un éventail de noms brillants connus ou moins connus.

Bonne continuation, cher Sacha ! Plein de bonheur à toi et à tes choristes. Bravo !

Et à la prochaine ! Surtout que cette année ton groupe va souffler sa 25ème bougie et on s’attend à un concert anniversaire exceptionnel.Avez-vous un billet de trop ? D

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La Langue FRANÇAISE 2015 ЯНВАРЬ

Dossier thématique

Les favorites des rois de France qui ont fait l’Histoire

par Alla CHEÏNINA

matique

Le mystère des favorites

par Alla CHEÏNINA

La liste des favorites royales est longue et fait toujours rêver.

Elles se tiennent à côté d’un grand homme, mais c’est sur elles que les regards convergent. Elles

cachent leurs rides sous des fards, elles dépensent sans compter l'argent elles dansent jusqu’à l’aube dans des fêtes, elles cachent leurs griffes sous des gants de velours.

Être une favorite n’est pas seulement un état, c’est une fonction. Un job à plein temps, dont les heures supplémentaires sont payées au prix fort. Le moindre faux pas est fatal. Mais régner sur un homme, et à travers lui sur une nation, quelle jouissance! Même si l’homme est bossu, violent, pervers. Même s’il a perdu ses dents, ses cheveux, sa raison.

Brunes, blondes, rousses, égéries ou victimes, discrètes ou scandaleuses, elles fascinent. Pourquoi ? Parce que les histoires d’amour ont un pouvoir d’attraction. Parce que chacun de ces destins illustre l’âge qu’il traverse.

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Valentine de Milan et Odette de Champs-Divers

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matique

Agnès Sorel,

la première favorite de l’histoire de France

Agnès Sorel est la première favorite de l’histoire des rois de France. À 21 ans, la plus belle fille de France en devient la femme la plus importante.

Lorsqu’elle arrive à la Cour de France, elle n’est que de petite noblesse puisque son père est un

simple mercenaire du roi Charles VII. Pendant que la guerre de Cent Ans ravage la France, Agnès, dans ses voyages, goûte les raffinements de l’Italie qui développe une civilisation nouvelle qu’on appellera bientôt la Renaissance.

1443 est une bonne année pour Agnès. Le Roi la remarque. Il désire qu’on la lui présente. Aussitôt séduite, Agnès devient la muse de son

Roi et lui donne trois filles. À 43 ans, marié depuis 20 ans et père de 14 enfants, Charles VII est fou d’Agnès.

Mais un jour, ne supportant plus que cette reine des cœurs prenne la place de sa propre mère, le fils du Roi, dauphin Louis (futur Louis XI) poursuit l’infortunée Agnès, l’épée à la main, dans les pièces de la maison royale. Charles VII, indigné de cet acte de méchanceté chasse son fils de la Cour et l’envoie gouverner le Dauphiné. Pour consoler l’élue de son cœur, le Roi lui offre le splendide domaine de Beauté-sur-Marne

en bordure du bois de Vincennes. La favorite s’appellera désormais « Dame de Beauté ». Elle est devenue la vraie reine de France. Le Roi lui offre des robes toujours plus luxueuses, des bijoux toujours plus précieux, mais aussi des palais.

Agnès règne sur le cœur du souverain et impose son art de vivre en lançant les modes. Pour ses « queues » de robe qui atteignent huit mètres, elle consomme des quantités astronomiques de tissus. Toutes les femmes l’imitent. C’est elle

qui invente le décolleté épaules nues et la robe transparente. Chaque dame du royaume, tente de l’imiter.

Mais Agnès comprend bien que la beauté ne dure pas. C’est alors que naît son projet

politique, qui consiste à contrôler l’entourage de Charles. Elle tisse autour de Charles un réseau de nouvelles relations et d’amitiés. Des hommes nouveaux entrent au conseil du Roi. Ce sont des petits nobles et des bourgeois. Ce qui compte maintenant, c’est le talent et non pas la naissance. Ainsi se dessine cette alliance de la monarchie et de la bourgeoisie contre les grands seigneurs.

Pendant que la Cour danse pour les beaux yeux d’Agnès, le Roi réorganise ses finances. Mais la muse du Roi ne verra pas les belles victoires de Charles VII. Enceinte de son quatrième enfant, Agnès, affaiblie et malade, meurt dans d’affreuses souffrances, mais si rapidement que l’on croit au poison.

Éploré, le Roi commande deux magnifiques tombeaux de marbre, l’un contenant son cœur à l’abbaye de Jumièges, l’autre son corps ravissant à l’église de Notre-Dame de Loches, en Touraine.

Puis, après un deuil aussi bref que sincère, il la remplace dans son cœur par sa cousine germaine Antoinette de Maignelais, l’ancienne nourrice des trois fillettes d’Agnès. D

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