Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
книга для учителя ключи аудирования.rtf
Скачиваний:
1
Добавлен:
02.08.2019
Размер:
308.45 Кб
Скачать

Texte intégral

Ma plus belle histoire d'amour Musique et paroles : Barbara Du plus loin, que me revienne, L'ombre de mes amours anciennes, Du plus loin, du premier rendez-vous, Du temps des premières peines, Lors, j'avais quinze ans, à peine, Cœur tout blanc, et griffes aux genoux, Que ce furent, j'étais précoce, De tendres amours de gosse, Ou les morsures d'un amour fou, Du plus loin qu'il m'en souvienne, Si depuis, j'ai dit "je t'aime", Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous, C'est vrai, je ne fus pas sage, Et j'ai tourné bien des pages, Sans les lire, blanches, et puis rien dessus, C'est vrai, je ne fus pas sage, Et mes guerriers de passage, A peine vus, déjà disparus, Mais à travers leur visage, C'était déjà votre image, C'était vous déjà et le cœur nu, Je refaisais mes bagages, Et poursuivais mon mirage, Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous, Sur la longue route, Qui menait vers vous, Sur la longue route, J'allais le cœur fou, Le vent de décembre, Me gelait au cou, Qu'importait décembre, Si c'était pour vous, Elle fut longue la route, Mais je l'ai faite, la route, Celle-là, qui menait jusqu'à vous, Et je ne suis pas parjure, Si ce soir, je vous jure, Que, pour vous, je l'eus faite à genoux, Il en eut fallu bien d'autres, Que quelques mauvais apôtres, Que l'hiver ou la neige à mon cou, Pour que je perde patience, Et j'ai calmé ma violence, Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous, Les temps d'hiver et d'automne, De nuit, de jour, et personne, Vous n'étiez jamais au rendez-vous, Et de vous, perdant courage, Soudain, me prenait la rage, Mon Dieu, que j'avais besoin de vous, Que le Diable vous emporte, D'autres m'ont ouvert leur porte, Heureuse, je m'en allais loin de vous, Oui, je vous fus infidèle, Mais vous revenais quand même, Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous, J'ai pleuré mes larmes, Mais qu'il me fut doux, Oh, qu'il me fut doux, Ce premier sourire de vous, Et pour une larme, Qui venait de vous, J'ai pleuré d'amour, Vous souvenez-vous ? Ce fut, un soir, en septembre, Vous étiez venus m'attendre, Ici même, vous en souvenez-vous ? A vous regarder sourire, A vous aimer, sans rien dire, C'est là que j'ai compris, tout à coup, J'avais fini mon voyage, Et j'ai posé mes bagages, Vous étiez venus au rendez-vous, Qu'importe ce qu'on peut en dire, Je tenais à vous le dire, Ce soir je vous remercie de vous, Qu'importe ce qu'on peut en dire, Je suis venue pour vous dire, Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous...

Séquence 3

Enregistrement 9. 11/12/00 France Inter « Le journal 13-14 » 3'58"

Journaliste : Pour certains c’est en arrivant ce matin au lycée Eugène Delacrois à Drancy en Seine-Saint-Denis que les camarades de Sami 17 ans ont appris sa mort / l’adolescent était poignardé vendredi soir au cours d’une bagarre entre plusieurs dizaine de jeunes / après la soirée du téléthon organisée dans le gymnase / deux bandes de cités rivales se sont affrontées jusqu’à la blessure mortelle / dans un bus de la ligne 143 / hier soir le meurtrier présumé de Sami / un jeune homme lui aussi âgé de 17 ans a été déféré au parquet de Bobigny / il a avoué être l’auteur du coup de couteau / et ce matin donc dans ce lycée de deux mille élèves le proviseur et les professeurs ont tenté avec beaucoup de difficultés de faire retomber la tension / un grand forum de discussions a été organisé en fin de matinée

Journaliste : Invitée de ce 13-14 la sociologue Sophie Body-Gendrot 2 / bonjour...

S. B.-G. : Bonjour

Journaliste : Après Sofiane tué par deux adolescents de son âge à la Villeneuve à Grenoble voici donc Sami / dans les deux cas ils avaient 17 ans / on a l’impression que ce genre d’agression mortelle se multiplie / et que d’une certaine façon la France s’américanise / est-ce que c’est une impression ou est-ce que les chiffres viennent confirmer cela

S. B.-G. : Oui y a deux choses c’est vrai qu’il y a une évolution de ce qu’on appelait et on a un peu laissé la les faire les violences urbaines / qui au cours des années 80 s’attaquaient essentiellement bien / et puis ensuite ce qui était très médiatisé c’était les attaques contre les agents de l’Etat / les policiers / ça provoquait des émeutes / et les machinistes les pompiers / et ce qui suscite beaucoup d’émotion c’est justement cette violence de jeunes contre des jeunes avec des armes blanches / et la médiatisation qui est donnée à cela

Journaliste : Alors justement on a du mal à faire la part entre la médiatisation de ces événements / et la réalité sur le terrain est-ce qu’ils sont réellement en augmentation

S. B.-G. : Quand on regarde les chiffres / on est incité au relativisme / on aurait eu en disant cent morts de jeunes par des jeunes / ce qui est relativement peu comparé au pays que vous évoquez les Etats-Unis / car même si c’est un thème de mon prochain livre / même si on nous raconte que ça va mieux dans les villes / allons allons allons / soyons un peu sceptiques / la violence d’abord elle a toujours existé dans les villes et notre période notre époque n’est pas l’une des plus violentes / mais c’est vrai que la violence française ou anglaise ou britannique par rapport à celle des Etats-Unis / c’est quand-même relativement peu / un jeune a 25 fois plus de chances de périr par homicide / dans une ville américaine qu’en Grande-Bretagne / donc ça nous remet un petit peu dans l’ordre des choses / mais moi ce qui m’incite au pessimisme voyez-vous c’est que / j’ai l’impression que plus on saura se protéger quand je dis on ce sont les adultes / plus ils sauront se mettre dans des mises-en-bules de sécurité en quelque sorte / plus justement ces jeunes guerriers des cités / qui ont d’autres modèles d’identification celui de la force de l’honneur des réglements de comptes / plus ceux-là seront démunis / et se régleront à ce genre de / ce genre de méfaits et de drames / et on est bien démuni par rapport à cela

Enregistrement 10 14/04/03 France Inter « Alter ego : Quel avenir pour l’eau ? » (1er extrait) 1'41"

Patricia Martin : Alter ego bonjour / vivre d’amour et d’eau fraîche / dit-on / si l’amour est l’affaire de chacun ce qui du reste ne nous empêche pas d’en parler nous le faisons souvent / dans ce magazine / l’eau / l’eau est un bien commun qui pourrait si l’on y prend garde devenir une marchandise monnayable à souhait en tant que ressource économique pure et simple / quand je dis qu’il pourrait je suis optimiste parce que c’est déjà le cas / la terre n’est pas intarrissable d’ici à 2030 un pays sur cinq va souffrir du manque d’eau / ces chiffres sont fournis par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies / y a quelques semaines vous vous souvenez s’est tenu à Kioto le 3e Forum mondial de l’eau / les constats sont les mêmes depuis des années / alors qu’on nous l’avait promis le problème de l’eau devait être réglé en l’an 2000 dernier carat / deux invités à mes côtés pour débattre avec vous des enjeux et de l’avenir de l’eau / ici en France et partout dans le monde / Cécile Rouyrre qui est ingénieur-agronome et Marc Laimé qui est journaliste et qui est sociologue / vos questions vos témoignages comme d’habitude au 01.45.24.70.00 ou sur Internet franceinter.com rubrique Alter ego /

Enregistrement 11 14/04/03 France Inter « Alter ego » (2e extrait) 3'49"

P. M. : Alors officiellement l’eau est reconnue comme patrimoine commun à une nation déjà son prix / en France n’est pas le même partout vous êtes / vous le savez vous qui nous écoutez / à l’échelle mondiale / là n’en parlons pas on se fait la guerre pour l’eau / tout le monde n’y a pas accès / c’est un problème éthique un problème politique un problème économique Marc Laimé / vous êtes sociologue vous êtes journaliste vous enquêtez depuis des années sur les problèmes de l’eau à la fois en France et dans le monde / est-ce que c’est un sujet de préoccupations réelles parce qu’on a l’impression que de façon récurrente / on en parle et puis que rien ne bouge rien ne se passe vraiment

M.L. : C’est tout le paradoxe de la situation / que ça soit en France ou à l’échelle internationale / depuis au bas mot une dizaine d’années la problématique de l’eau est inscrite à l’agenda de toutes les rencontres internationales / donc de la période récente Kioto qui était un peu estompé par la crise irakienne / l’an dernier Joanninsbourg / bien en gros y a une dizaine de sommets de ce type depuis maintenant une dizaine d’années / sommets dans lesquels le constat qui est fait est unanime y a pas de débat là-dessus effectivement / et on considère généralement que à horizon 2025-2030 / trois à quatre milliards d’êtres humains seront soumis à ce que l’UNESCO définit comme une situation de stess hydrique / c’est-à-dire une situation dans laquelle les populations concernées / pour autant qu’elles aient accès à l’eau mais ce qui n’est pas déjà le cas / ne pourront plus avec l’augmentation de la consommation d’eau donc qui est lié aussi à la croissance démographique / ne pourront plus se procurer les ressources en eau nécessaires parce qu’il y a une trop forte pression sur la ressource / alors ça c’est l’échelle internationale et en France on a un scénario à peu près similaire dans la mesure où depuis également une dizaine d’années / y a d’une part des inquiétudes extrêmement fortes qui se font jour et qui sont liées à la dégradation croissante des ressources en eau alors qui tiennent / pour partie / qui sont liés au développement du modèle agricole pour lequel on a opté depuis des années 50 du siècle dernier / et on a l’impression que les situations sont hors contrôle / et là ce qui est paradoxal également y a tout un autre volet celui des conditions dans lesquelles s’exerce le service public de l’eau parce que c’est un service public depuis 1790 / mais on sait par ailleurs que on a une forme d’exception française en la matière on a / nouveau paradoxe dans la mesure où nous avons trois grandes entreprises surtout deux / qui au fil du temps et de manière accélérée dans les dernières décennies sont devenues les leaders mondiaux de l’eau de l’assainissement de tous les services liés à la propreté / alors je parlais de paradoxe dans la mesure où ce sont nos champions nationaux / mais dans le même temps y a des contestations extrêmement fortes qui montent en puissance depuis maintenant une dizaine d’années / et qui contestent les conditions dans lesquelles s’exerce l’activité de ces entreprises / et là / pour résumer y a une forme de responsabilité collective et surtout de responsabilité des politiques du personnel politique qui ont accompagné sinon favorisé l’emprise de ces grandes entreprises sur ce marché essentiel vital puisque les services d’eau et d’assainissement / sont les services absolument vitals3 et on sait que disons cette emprise du secteur privé dans ce domaine s’est accompagné de dérives multiples

Enregistrement 12. 11/12/00 France Info « Le geste écologique » 4'01"

Journaliste : Jusqu’au 10 décembre vous avez une exposition tout à fait intéressante à Paris à l’Espace Electra / c’est-à-dire la Fondation de l’Electricité de France / et cela s’appelle Le jardinier, l’artiste et l’ingénieur / alors j’ai rencontré / le commissaire de l’exposition qui s’appelle Jean-Luc Brisson et donc cette expo bah entraîne les visiteurs que nous sommes / dans l’ouest de la région parisienne / pour prendre la mesure on va dire de l’intervention humaine dans le paysage urbain / alors Le jardinier, l’artiste et l’ingénieur c’est un peu une fable

J.-L.B. : Oui c’est un petit peu ça en tout cas c’est une histoire / c’est une histoire qui a été inventée avec ces trois personnages / pour finalement parler du métier de paysagiste / de l’intérieur je dirais / c’est-à-dire qu’on ne montre pas les réalisations des paysagistes mais / on essaie de montrer ce que un paysagiste a dans la tête / et ce qui est apparu assez rapidement enfin ce que j’ai proposé c’est / l’idée que le paysagiste était la composition de trois personnages / le jardinier donc l’artiste et l’ingénieur alors

Journaliste : Ça vous avez pas dit le bétonneur hein

J.-L.B. : Non non j’ai pas dit le bétonneur mais le béton peut être un matériau très très utile et surtout très beau / tout dépend de la manière dont on l’utilise / il fait partie de la palette d’intervention du paysagiste / donc ces trois personnages / ils peuvent être de proportions très différentes dans le / chez le paysagiste on peut imaginer des paysagistes avec de gros jardiniers de petits artistes etc / et ça dépend / de l’individu / ça dépend aussi de la commande ça dépend du moment de ce qu’on lui demande quoi de faire

Journaliste : Alors il y a dans cette exposition à la fois des vues des maquettes de la région parisienne / vous faites cohabiter aussi bien les potagers du roi / le premier tronçon de l’autoroute A13 / quel est le lien quels sont les points communs avec / toutes ces photos toutes ces maquettes

J.-L.B. : Où sont sur Terre les paysages qui n’ont pas été transformés par l’homme même / avec les silex taillés quoi / alors le lien d’abord le prétexte c’est le voyage de ces trois personnages entre le potager du roi et l’Espace Electra donc mais c’est un trajet très zigzagant très / et donc c’était aussi la découverte de tout un pays je dirais presque / dans lequel on peut marcher dans lequel on peut vraiment

Journaliste : Oui c’est toutes les échelles / c’était aussi bien des grands paysages que les tout petits

J.-L.B. : Oui ce sont des lieux où si on devait s’arrêter un moment et vraiment y réfléchir on y resterait toute sa vie c’est-à-dire que la rencontre avec un érudit local avec un habitant / nous aurait freiné et cela nous permettrait de nous desserrer un peu les yeux parce que des paysages comme vous le disiez à côté desquels on passe peut-être très régulièrement / vont avoir une autre dimension parce qu’ils sont exposées là dans un cadre avec une histoire qui est racontée autour d’eux // oui la réaction de certains visiteurs m’a ravi c’est-à-dire / beaucoup me disaient mais j’habite là et j’ai jamais vu ça quoi / et à l’inverse encore une fois / certains disent comment se fait-il à 25 mètres de ce que vous montrez il y a quelque chose de dix mille fois plus intéressant

Journaliste : C’est jusqu’au 10 décembre donc le week-end prochain inclus 6 rue Récamier c’est à l’Espace Electra Le jardinier, l’artiste et l’ingénieur

Séquence 4

Enregistrement 13. 27/04/00 France Culture « Continent sciences » 4'07"

« L’écologie scientifique » une émission de Marie-Odile Monchicourt avec Robert Barbault professeur d’écologie à l’Université Paris 6.

M.-O.M. : Le concept d’écologie a été inventé par un biologiste allemand qui s’appelait Haeckel en 1866 / Robert Barbault nous allons essayer pour commencer de faire le point sur l’histoire de l’écologie / alors c’est un concept / finalement pas si récent que ça / mais en effet on a l’impression / que l’écologie en terme scientifique est quelque chose de relativement récent / en tout cas qui correspond à une prise de consience relativement récente et pourtant

R.B. : Oui c’est un champ en fait extrêmement vaste et extrêmement complexe / de sorte qu’on peut attribuer à Haeckel le mot et même un concept qui quand même est à la racine de l’écologie / mais y a vraiment plusieurs courants de pensées plusieurs courants scientifiques qui ont animé ce vaste champ de l’écologie / y compris des chimistes y compris des mathématiciens y compris des géophysiciens ou des bio-géo-chimistes / et puis y a une phase plus moderne de l’écologie où elle redevenue si j’ose dire plus une science de la nature dominée par les naturalistes / et ça a été essentiel dans sa structuration / et puis aujourd’hui elle se tourne de nouveau / si j’ose dire / sur les problèmes d’environnement qui étaient déjà une préoccupation au moment de son élaboration / c’est assez intéressant de suivre l’histoire de l’écologie mais c’est en même temps très complexe

M.-O.M. : Pourtant ce qui est / quand on entend le mot environnement on a l’impression que c’est un mot / qui est récent (en)fin qui date de quoi de 20 ans

R.B. : Oui on peut dire dix-neufs cents pour marquer des dates 1972 la Conférence de Stockholm et la prise de conscience planétaire des problèmes d’environnement avec ce qui a suivi la mise en place / là où ça n’existait pas et c’était la plupart des pays / de ministères ou de secrétariats d’États à l’environnement / donc on peut dire oui 1972 / première grande étape de prise de conscience des problèmes d’environnement et de leur impact sur le développement des sociétés humaines

M.-O.M. : Mais alors à ce moment-là dans le milieu de la recherche scientifique cette prise de conscience n’était pas encore faite

R.B. : A ce moment-là l’écologie était avait pour objectif de se structurer en science dans le champ des sciences de la vie / des sciences de la nature / et les écologues pour distinguer écologues des écologistes verts puisque maintenant on est obligé de faire la différence / je crois que c’est intéressant pour les auditeurs de d’avoir un cadrage / avec quel avec un petit nombre de dates

M.-O.M. : Oui cadrez-nous

R.B. : Pour cadrer une discipline scientifique à partir de quel moment (on) peut dire qu’elle se constitue / et là encore y a quelque chose de simple c’est quand une société scientifique une société savante se met en place / autour en général d’une revue scientifique spécialisée / et bien l’Angleterre / c’est la première société d’écologie qui s’est constituée dans le monde c’est 1913 / les Etats-Unis 1915 et la France 1969 / donc vous voyez tout de suite y avait 50 ans de retard / et c’était réel / donc comment rattraper le retard / bah y a deux solutions et je parle pas non plus de la formation / la formation pédagogique dans les universités / le premier manuel d’écologie en français / par un chercheur français / du Muséum Roger Dajoz / c’est 1971 / donc on voit bien que de fait c’est une discipline jeune et on comprend pourquoi aujourd’hui on est obligé de dire / y a de l’écologie scientifique les enfants ça existe / y en a même en France (rires)

Enregistrement 14. 6/12/00 Europe 1 Entretien avec Nilda Fernandez 3'21"

Journaliste : Nilda Fernandez est en tournée depuis la mi-octobre jusqu’à la fin de l’année / une tournée qui s’arrête dans quelques jours à l’Olympia et qui coïncide avec la sortie de deux disques / un Best of de 21 chansons et un coffret de 3 CD et 38 chansons intitulé / « Collection privée »

N.F. : Quand j’ai eu l’occasion de faire ce coffret de 3 albums je me suis dit que y a eu deux solutions ou je faisais / quelque chose qui était une sorte d’empilement on appelle ça une compilation on peut aussi dire un empilage / l’empilage de chansons sans aucun intérêt / ou alors j’essayais de faire une vraie narration de raconter une histoire / et dans chaque album / dans chaque disque / j’ai voulu raconter une histoire avec / des extraits de plein de choses de plein d’ambiances différentes de ma vie

J. : Dans ces trois disques il y a beaucoup de chansons qu’on ne connaît pas

N.F. : Oui parce que dans les cartons à chaussures j’avais encore des vieilles cassettes j’avais des chansons qui étaient presque abouties d’autres qui l’étaient à moitié / je les ai un peu raccourcies mais je les ai mises quand même parce que j’ai rien à cacher / parce que je suis honteux de rien de ce que j’ai fait

J. : Est-ce que pour l’Olympia pour le spectacle que vous présentez au mois de décembre / vous piochez dans ces trois disques

N.F. : Pas du tout / toutes les chansons que je fais à l’Olympia sont en dehors de ces disques ces disques sont vraiment des moments uniques des chansons uniques / j’ai pas envie de les faire revivre forcément sur scène

J. : De formes différentes c’est parce que vous avez du mal à écrire de nouvelles chansons

N.F. : Moi je me force pas à écrire ni à faire de disques je pense que / y a tellement de lignes essentielles actuellement depuis pas mal de temps sur les ondes que j’ai pas envie d’y rajouter j’ai pas envie d’aggraver la situation / donc pour l’instant / je ne veux plus faire de disques

J. : Si vous n’avez plus envie de faire de disques est-ce que vous êtes encore content d’être sur scène et de chanter jusqu’à la fin de l’année par exemple

N.F. : Bien sûr / parce que ça c’est une maison que j’ai commencé à construire je la terminerai c’est manifique parce que / si on commence à construire quelque chose et on se barre avant on est qu’un fuyard

J. : Ce que vous nous dites là cette absence d’envie de faire de la musique ce Best of qui sort ce coffret / ça ressemble à un bilan à une tranche de vie qui se termine

N.F. : Ça ressemble à un mur oui j’ai fonctionné comme ça tout le temps dans ma vie / je crois à une cassure dans la vie je crois pas à cette espèce de défilement doux et indolore de l’existence

Enregistrement 15. 27/12/00 France Info « Spécial année 2000 de l’éducation ». Education info. Emmanuel Davidenkoff. 2'41"

Toute cette semaine « Spécial année 2000 de l’éducation » avec aujourd’hui la réforme de l’école primaire / une réforme annoncée par Jack Lang en juin / et qui repose essentiellement sur les langues vivantes et les nouvelles technologies ainsi / d’ici cinq ans / tous les élèves entrés en classe de sixième auront déjà commencé à apprendre une langue vivante / ils attaqueront donc leur deuxième langue en plus du français bien évidemment / cette décision repose sur les travaux des chercheurs en linguistique tels que Claude Hagège ils estiment que plus on commence tôt une langue étrangère / plus son apprentissage est aisé / une hypothèse contestée par d’autres chercheurs / études à l’appui / ils montrent que le bénéfice d’un apprentissage précoce dans le primaire disparaît en quelques mois dans le secondaire / on jugera donc sur pièce / idéalement / Jack Lang espère que cette réforme ne conduira pas en accroissement de l’influence de l’anglais / il aimerait au contraire que les langues régionales ou les langues de l’immigration soient également choisies / en première langue / il prend pour cela l’exemple de régions frontalières telles que l’Alsace ou les Pyrénées / où respectivement l’allemand et l’espagnol font mieux que tirer leur épingle du jeu / l’autre grande innovation touche aux nouvelles technologies ainsi dès 2003 les élèves pourront passer en fin de primaire un brevet Informatique et Internet /

cette réforme a été complétée il y a 15 jours par la réforme de l’éducation artistique et culturelle / tous les élèves passeront au moins un an dans une classe à projet artistique et culturel / qui comportera notamment la réalisation d’un travail artistique cela pourra être un film un spectacle de danse / ou bien une pièce de théâtre / résultats de ces grands chambardements / dans cinq ans / d’ici là il faudra expliquer aux enseignants comment s’y prendre pour répondre à autant de missions nouvelles / tout en continuant à remplir leurs missions actuelles / c’est la principale inquiétude des syndicats / et le motif possible de nouvelles grognes dans les écoles primaires / après avoir promis Jack Lang devra tenir

Enregistrement 16. 13/12/2000 France Culture « L’Université de tous les savoirs » 3'38"

Françoise Estèbe : / musique / Aujourd’hui psychothérapies / problèmes de définition et autres problèmes / une émission de Françoise Estèbe avec Tobie Nathan / professeur de psychologie clinique à l’Université de Paris 8

Alors tout d’abord il faut dire que le titre psychothérapies est au pluriel / et c’est bien un des problèmes / précisément de la psychothérapie c’est cette pléthore de théories qui s’affrontent / alors à vos yeux Tobie Nathan / la psychothérapie occupe une place paradoxale / elle est à la fois / suspecte et prometteuse / alors en quoi est-elle suspecte

Tobie Nathan : Elle est suspecte parce que à l’intérieur des sciences en général elle est un peu l’héritière de l’hypnose si vous voulez / et donc bah l’hypnose est suspect parce que c’est / ce sont des choses qui qu’on fait dans les foires en fait hein / alors dans le monde / scientifique évidemment quand vous commencez à parler de psychothérapie on vous dit ben oui ça c’est l’héritier des thaumaturges des hypnotiseurs des guérisseurs / donc de ce point de vue-là / les scientifiques n’aiment pas trop ce genre d’abord hein / en général / je parle de nos collègues des sciences dures ou même de nos collègues de psychologie cognitive par exemple hein / de psychologie expérimentale / ça de ce point de vue-là donc elle est suspecte mais en même temps / à l’intérieur de la psychologie elle occupe une place qui est une place / qu’aucune autre discipline de la psychologie ne peut occuper / ont deux raisons / première raison c’est que / lorsque on analyse ce qu’on fait dans la psychothérapie on analyse / ce que fait le psychologue / alors que toutes les autres branches de la psychologie analysent / ce que fait le sujet / c’est-à-dire que c’est en fait elle est la seule au fond à occuper une place qui correspond à la méthodologie expérimentale / puisque c’est ce qu’on fait dans les sciences expérimentales c’est-à-dire qu’on regarde on met au point une expérience / et on regarde ce que fait / l’expérimentateur le chercheur / donc le point de focalisation est placé / sur le chercheur et non pas sur le sujet en fait hein / et donc la psychothérapie elle est seule / parmi les disciplines de la psychologie où on peut centrer le problème de cette manière / donc elle est prometteuse si elle savait exploiter cette position méthodologique particulière / ça c’est évidemment le premier point qui devrait attirer notre attention et nous inciter à être très attentif / sur la psychothérapie / et le deuxième évidemment / on sait que sur le nombre d’étudiants qui s’inscrivent en psychologie aujourd’hui / 80 % veulent se destiner à ce type de travail / en France au moins hein / donc évidemment elle est extrêmement attirante on sent / qu’elle contient des promesses de savoir de compréhension / et d’utilité aussi / et les étudiants ne s’y trompent pas / mais en même temps elle a beaucoup de mal à penser une méthodologie qui soit suffisamment serrée suffisamment correcte pour devenir enfin un petit peu scientifique / voici un peu la situation si vous voulez

1 Il y en 6 à Paris actuellement L’Ecluse Grands-Augustins, L’Ecluse François 1er, L’Ecluse Madeleine, L’Ecluse Bastille, L’Ecluse Carnot, L’Ecluse Saint Honoré.

2 professeur de sciences politiques, Université Paris Sorbonne.

3 Vitals au lieu de vitaux, faute souvent observée lors de l’encodage oral.

42