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2.5. Les pronoms personnels

Le pronom personnel sujet était fréquemment omis en ancien français, et en particulier lorsque la phrase commençait par un régime. L’omission est moins courante en moyen français ; on évite notamment que la forme verbale coincide avec le début de la phrase.

Voici « comment estoient vestuz les religieux et religieuses de Theleme » :

« Les dames, au commencement de la fondation, se habilloient à leur plaisir et arbitre. Depuis, feurent reforméez par leur franc vouloir en la façon que s’ensuit : elles portoient chauses d’escarlate ou de migraine et passoient lesdictes chausses... »

(Rabelais, Gargantua, chap. LVI).

La présence quasi constante du pronom sujet (sauf à la 3e personne lorsque le sujet est nominal) devant un verbe à l’indicatif et au subjonctif, confirme dans leur valeur les formes employées en fonction d’impératif, où l’absence du pronom sujet est devenue aussi une quasi-constante en moyen français (soiez/vous soiez). A mesure que ces formes de pronoms sujets deviennent une dépendance du verbe, elles perdent la possibilité d’être autonomes syntaxiquement. On aura recours en pareil cas aux formes dites fortes, qui, primitivement, étaient des formes de compléments. A la 3e personne, une neutralisation du genre au pluriel a pénétré dans la langue littéraire aux XIVe et XVe siècles ; elle est constante dans certaines oeuvres (Fouke fitz Warin, XIVe siècle). C’est ainci que Villion peut regretter les « dames du temps jadis » :

Ou sont ilz, ou Vierge souveraine ?

(Testament, v. 351.)

Mais, depuis, ce trait a reculé, du moins dans la langue littéraire. [23, p.45]

Enfin, l’opposition qu’avait faite l’ancien français entre lui et li, formes fortes de complément correspondant aux pronoms sujets il et elle, souvent employées l’une pour l’autre au XIIIe siècle, a cédé la place en moyen français à l’opposition lui/elle.

2.6. L’ordre des mots

La postposition du sujet n’a plus tout à fait le même caractère qu’en ancien français, tout en restant la tendance dominante lorque la phrase commence par un régime ou par un adverbe introducteur. C’est que la proposition des phrases énonciatives comportant l’ordre sujet-verbe-complément n’a cessé de s’accroîttre, et que désormais la plupart des phrases où le sujet est inversé sont celles qui commencent par un adverbe introducteur (si, ains, ainci, encore, etc.). dans cette catégorie il faut ajouter et qui, même lorsqu’il ne forme pas groupe avec si (et si), peut entraîner l’inversion. La place de l’adjectif épithète est fixe lorsqu’une valeur sémantique y est attaché : c’est ainsi que l’on distingue déjà une sage femme d’une femme sage, et un gentil homme d’un homme gentil ; que l’homme estrange tend à désigner l’étranger, alors que l’estrange homme est l’homme singulier ; dans ce dernier cas la substitution à estrange, polyvalent, d’un dérivé étranger, rendra à l’adjectif étrange sa mobilité. Les adjectifs indiquant la couleur tendent à être postposés, et c’est pour bonnet blanc qu’opte la grammaire française laissant blanc bonnet aux Picards, et aux plumes délicates et poétiques. Quand plusieurs adjectifs se rapportent à un même nom, ils peuvent se placer de part et d’autre de celui-ci :

« Et estime a un merveilleux chef-d’oeuvre et exemplaire »

( Montaigne, Essais, III, 9),

ou d’un même côté, soit avant soit après :

« ... le plus viel et mieux cogneu mal est toujours plus supportable que le mal récent et inexpérimenté » (ibid.).

Cette phrase montre comment un grand styliste met à profit une telle liberté [7, p.86]

Les changements de l’ordre des mots sont bien illustrés dans l’extrait de « Coment Aarons et Charlemaines sentrenvoient messages ». (voir Annexe E)

L’évolution de l’orthographe française est étroitement liée aux changements phonétiques et morphologiques pendant toute l’histoire de la langue française.Au Moyen Ȃge l’orthographe perd peu à peu son caractère phonétique pour devenir traditionnelle ou historique.

Pendant les XIV— XVI ss. c’est la fixation progressive de l’ordre direct des mots qui va de front avec l’élimination de formes casuelles du nom et l’amuïssement et le nivellement des désinences dans le verbe. L’ordre des mots devient régulier dans les groupes syntaxiques:sujet — prédicat, déterminé — déterminant, prédicat — complément du nom. La morphologie devient plus simple, la syntaxe doit exprimer les valeurs de différentes formes.

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