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  1. Cressot M. Le fait stylistique (Le style et ses techniques) ) //Beregovscaïa E.M. Stylistique française. Recueil de textes.-M., 1986.

  2. Khovanscaïa z., Dmitrieva l.Stylistique française.-m., 1991,p.53-78.

  3. L’artcle suivant :

Le français oral/ecrit

Communiquer, dans une langue quelconque, pour échanger les infor­mations nécessaires à l'existence, n'implique nullement la maîtrise parfaite de la langue. Un comportement gestuel codé de façon floue et adaptable, l'environne­ment situationnel et un minimum de connaissances de la langue permettent l'expression et la communication utilitaires. On pourrait dire que, par-delà ce minimum, se développerait une pratique orale du français, réduit à un stock lexical faible, à des productions phrastiques nucléaires, à un entourage grammatical et à des variations-accommodations syntaxiques quasi inexis­tants. D'une manière un peu moins sommaire, on admettrait une échelle continue, depuis le quasi-non francophone ou le presque illettré jusqu'à l'auteur d'un traité de sémantique computationnelle. Mais, si satisfaisante en apparence que soit cette analyse, c'est justement la définition de l'autre pôle de l'échelle qui fait difficulté. L'auteur du traité de sémantique computationnelle, pris comme modèle linguistique achevé, est-il saisi dans la pratique orale de son français ou dans son écriture ? Sans doute veut-on dire qu'il repré­sente un type optimal de compétence langagière, dans sa façon de pratiquer le français, donc de le parler.

On se satisfera, provisoirement, de cette indication, que l'on peut gloser de la manière suivante. En s'installant délibérément dans l'idée de plusieurs français, diversement maîtrisés par les locuteurs (certains ne maîtrisant nullement, certains maîtrisant absolument, avec tous les degrés intermédiaires), on reconnaîtra qu'il existe bien une différence radicale entre la réali­sation orale et la réalisation écrite du français : indé­pendamment même de la question des niveaux, il suffit de regarder les transcriptions phonétiques opérées par les analystes de la conversation pour remarquer l'extraordinaire brouillage du français parlé (répéti­tion, balbutiement, interruption...).

Le fait culturel le plus massif est le parallélisme con­ventionnel mélodie et intonation à l'oral/signes de ponctuation à l'écrit. Ceux-ci en réalité constituent une misère, n'enregistrant qu'un tout petit nombre de cas limites, par rapport à la richesse des variations d'infor­mation véhiculées par les marques mélodico-intonatives à l'oral. En français régional assez relâché, le mot con fonctionne qua­siment comme une virgule dans la suite phrastique. Ce très approximatif parallélisme renforce cependant l'idée d'une opposition de deux systèmes: oral/écrit. Dans le même sens, si, dans un état « moyen » du français, il est normal de dire /iletspala/, le même locuteur « moyen » écrira plutôt, normalement, il n’était pas là, en écrivant la négation conjointe com­plète, qu'il ne réalise pas à l'oral. On pourrait même dire qu'un non-francophone qui apprendrait le fran­çais uniquement par imprégnation d'enregistrements du français effectivement parlé en situation réelle et libre, maîtriserait une sorte de français de rue, à peu près inutilisable en situation de relation institution­nelle, ou socialement normée. Allant plus loin, on aurait la confirmation de la validité de l'opposition oral/écrit en considérant la presse écrite : les articles rédactionnels représentent sans doute une sorte d'état moyen, communément codé, du français écrit.

Un paradoxe ne perturbe pas essentiellement l'analyse : l'oral écrit. Théâtre, discours prononcé, tex­tes réglementaires lus à haute voix... L'éloquence même (autrefois de la chaire, aujourd'hui surtout du barreau et de la tribune politique ou syndicale) a codi­fié ces rédactions et leur interprétation. Mais il est déjà plus délicat de maintenir la pertinence de l'opposition (comme clivage significatif) avec les comportements langagiers du type des informations radiophoniques ou télévisuelles, ou des cours et conférences. En tout cas, on connaît au moins deux pratiques sociales qui subvertissent réellement la valeur de l'opposition oral/écrit: la bande dessinée et la publicité.

La BD a pour caractéristique essentielle, du point de vue verbal, de constituer la tentative maximale de représentation graphique du son, par codage symbo­lique sans commune mesure avec celui qui est fossilisé dans les normes orthographiques ou typographiques. Trois voies sont principalement empruntées. D'abord, la matérialisation graphique des accentuations et des durées de prononciation de telle ou telle syllabe ; ainsi OUHIIIIII, dont la quantité et, éventuellement, la taille, des graphèmes I sont censées indiquer le ton et la longueur de la réalisation du phonème /і/ par le personnage. C'est encore du français. La seconde voie, conventionnelle, est celle des onomatopées, notations graphiques devant symboliser l'image mentale que l'on se fait de la réalisation de certains cris ou bruits : crac, boum, couac, splach, pft... Les onomatopées y sont nombreuses, et se développent selon l'inventivité des auteurs, bien au-delà des quelques-unes traditionnel­lement répertoriées ; cette voie peut croiser la précé­dente. La troisième peut conduire à quelque perplexité : on dessine des signes à la place des paro­les dans la bulle des personnages (ou même au niveau du narrateur), comme des marques de ponctuation (interrogation ou exclamation). Ce peut être également de purs symboles pictographiques, comme des têtes de mort, des fumées, des couteaux entre les dents, illus­trant les sentiments du personnage censé parler ou pen­ser ainsi. Il est facile de dire que l'on sort, par cette voie, du linguistique pour entrer dans le pictural ; il n'empêche qu'il s'agit de code culturellement déter­miné, graphiquement représenté dans la situation de l'écrit (bulles ou légende) : ce n'est donc pas si simple. On peut plutôt se demander si c'est encore du fran­çais ; ce qui est sûr, c'est que la distanciation oral/écrit, par rapport à la pertinence que nous en recherchions, n'y a plus de sens.

En tout cas, cette troisième voie a une importance certaine dans le français d'aujourd'hui, car elle est transposée, justement pour faire vivant et naturel, hors du domaine de la bd, avec toute une série de mots, qui sont bien matérielle­ment des mots écrits, qui n'ont à peu près aucune signification généralisable, et qui fonctionnent comme purs connotateurs de « style bd », ou de « style jeune ».

Le langage de la publicité, enfin — la PUB—, est socialement beaucoup plus reconnu dans son influence (ou sa représentativité) d'un certain français. Ce serait plutôt de l'écrit oral, si la catégorisation gardait un minimum de valeur discriminatoire, ce dont on peut douter par rapport à notre problème de l'évaluation des français. Nous disposons d'assez nombreuses étu­des du langage publicitaire, qui s'étend aujourd'hui à presque tous les secteurs de la vie. Voici quelques tendances fondamentales de ce langage de la pub. On privilégie les circonstants, qui sont des valorisants axiologiques, ce qui fait de la pub un langage à dominante connotative. Le raccourci est de règle, jusqu'à esca­moter l'opération thématique essentielle (comme l'achat d'un produit), ce qui correspond à l'un des traits structuraux du français d'aujourd'hui. Phrase à allure elliptique, avec peu de ligature grammaticale. Relative abondance de l'article défini, à valeur de sou­lignement ou d'évidence. Suppression des prépositions et adjectivation du substantif épithète, au point d'entraîner toute une séquence de dépendance pure­ment « substantivale » ; cette adjectivation du substan­tif (nom commun ou de marque) peut aussi fonctionner en schème d'attribut ou de complément de manière non prépositionnel après un verbe. Abon­dance de phrases non verbales (ressemblant à des titres, ou aux têtes d'affiche) ou de phrases à l'infini­tif ; et, dans le cas de phrases verbales pleines, abon­dance des formes de présent et de futur. Création de mots-valises (réunion en un seul mot nouveau de deux éléments au moins de deux autres mots reconnaissables : inveskiez = investissez dans le ski) ; dérivation verbale sur nom de marque, suffixale sur nom de pro­duits quelconques ; propension à tous les jeux d'itéra­tion, variation et parallélisme phonético-graphique. Allocution au statut discursif toujours un peu mysti­fié dans la plupart des énoncés, avec une acrobatie per­manente dans l'emploi des marqueurs de l'énonciation (pronom personnel, adverbe de discours comme aujourd'hui-ici...), qui favorise à la fois le flou et la fusion de la désignation, ainsi que le transfert citationnel possible de ces textes. On le voit, le langage de la pub ne fait que condenser beaucoup des tendances générales, en même temps qu'il modèle le français d'aujourd'hui ; car il ne faut peut-être plus dire, en l'occurrence, un français d'aujourd'hui, écrit/oral, mais les deux à la fois.

G. Molinié, Le français moderne

Problèmes à étudier :

  1. Caractéristique de la différence entre les réalisations orale et écrite.

  2. Problèmes phonétiques dans différents registres.

  3. Actualisation de l’oral écrit.

  4. Opposition oral/écrit dans la bande dessinée.

  5. Valeur de l’oral écrit dans la publicité.

Devoir pratique :

1. Etudiez les fragments du point de vue des normes stylistiques. Analysez-les d’après le schéma.

I. En vérité, Ménexène, il semble qu’il y a beaucoup d’avantages à mourir à la guerre. On obtient en effet une belle et grandiose sépulture, si pauvre qu’on soit le jour de sa mort. En outre, on est loué, si peu de mérite que l’on ait, par de savants personnages, qui ne louent pas à l’aventure, mais qui ont préparé de longue main leurs discours. Ils ont une si belle manière de louer, en attribuant à chacun les qualités qu’il n’a pas, et en émaillant leur langage des mots les plus beaux, qu’ils ensorcellent nos âmes. Ils célèbrent la cité de toutes les manières et font de ceux qui sont morts à la guerre et de toute la lignée des ancêtres qui nous ont précédés et de nous-mêmes qui sommes encore vivants, un tel éloge que moi qui te parle, Ménexène, je me sens tout à fait grandi par leurs louanges et que chaque fois je reste là, attentif et charmé, persuadé que je suis devenu tout d’un coup plus grand, plus généreux, plus beau.

Platon, Ménexène.

II. Rapport sur le concours international, le sondage en France et les enquêtes organisées par l’auteur dans 14 pays étrangers à l’occasion de la Septième biennale de la langue française (Moncton, Nouveau-Brunswick, août 1977).

Pour toute commande, adresser sous enveloppe à la Fédération du Français Universel, 47, rue de Lille, 75007 Paris, la somme de 35 F.

Le français dans le monde, juillet, 1999.

I. QUESTIONS OUI NON

- est délégué 8,3% 14%

- est bien représenté par son délégué 55% 18,5%

- accepte d’être délégué 40,3% 0,5%

D’après l’enquête menée par le C.R.D.P.

IV. Depuis qu’ma panthère est en brème je m’fais plus d’bile pour le pognon.

Ch.Aznavour, Moi,j’fais mon rond.

Devoirs pour les travaux dirigés :

1. Apprenez la sémantique des interjections suivantes :

La valeur sémantique des interjections dépend de l’accent et du ton qu’on leur donne :

Ah ! – la colère, la douleur, la joie, la surprise, etc.

Aïe !- la douleur

Bah !- le doute, l’étonnement, l’insouciance

Eh ! Eh bien!- l’admiration, la surprise

Fi !- le blâme

Oh ! ; Ouais ! - la surprise

Ouf !- la fatigue. La satisfaction d’être délivrl d’un ennui, etc.

Hum ! ; Tiens !– le doute

Heu ! – l’incertitude

Hélàs ! ; Pouah ! ; Ah non ! ; Malheur ! ; Misère ! – la désapprobation

Zut alors ! – la contrariété

Chic alors ! – l’intérêt, l’enthousiasme

Chouette alors ! – l’adhésion passionnée

  1. Faites l’analyse des textes suivants d’après le schéma V. exercice II).

  1. J'ai soixante-sept ans et je ne me suis jamais arrêtée une journée de travailler. Où sont donc les femmes de mon âgé mieux portantes que moi ? Amène-les que je les voie. Ah! S’il me fallait rester sans rien faire, c'est sûr que je tomberais vite malade. Que voulez-vous ? Moi, c'est ma nature, je n'aime rien tant que le tra­vail. Je ne peux pas m'en passer, je ne m'en laisse jamais : plus j'en ai, plus je suis heureuse. Tenez, voilà maintenant une saison où il faut cou­rir au jardin, au lavoir, dans les champs, à l'étable, au poulailler. Je me dis souvent : « Tu n'arri­veras pas à fournir partout, ma pauvre Clémen­ce ». Pourtant, le soir, quand je me couche, il n'est pas de bonne heure, assurément, mais l’ouvra­ge est fait et je suis fière comme un général qui au­rait gagné une bataille. Enfin, que voulez-vous? C'est une belle vie, une vie qui me plaît et que je ne changerais pas contre une autre. Quelqu'un me dirait qu'il y a de plus grandes joies que de tra­vailler, je ne le croirais pas.

  1. Ils passaient un pont. Il l'interrogeait.

— Je n'ai jamais rien compris à rien, disait Lucile. La vie m'a paru logique jusqu'à ce que j'aie quitté mes parents. Je voulais faire une licence à Paris. Je rêvais. Depuis, je cherche des parents partout, chez mes amants, chez mes amis, je supporte de n'avoir rien à moi, ni le moindre projet ni le moindre souci. Je suis bien dans la vie, c'est affreux, je ne sais pas pourquoi, quelque chose en moi s'accorde avec la vie dès que je m'éveille. Je ne pourrais jamais changer. Qu'est-ce que je peux faire ? Travailler ? Je n'ai pas de dons. Il faudrait que j'aime, peut-être, comme vous. Antoine, Antoine, que faites-vous avec Diane ?

— Elle m'aime, disait Antoine. Et j'aime les femmes minces et grandes comme elle. Sarah était petite et grosse et cela me faisait pleurer d'attendrissement. Vous comprenez, vous ? En plus, elle m'ennuyait.

Séminaires 3-4

Thème : STYLES LANGAGIERS.

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