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Acceptez-vous les mariages mixtes sans conversion du ou de la mariée venant d'une autre religion ?

Mgr J.-P. R. - Oui, à condition que la partie non chré­tienne respecte la démarche de foi de son (sa) partenaire.

Pasteur J.-A. de C. - Aujourd'hui, oui. Heureusement !

Grand rabbin J. S. - Non, pour nous, le mariage doit être l'union entre un homme et une femme partageant l'idéal de la vie, cristallisé autour des deux pôles que sont la croyance et la pratique religieuse.

Recteur D. B. - Cela pose un problème pour le mariage des musulmanes en Occident, voire un drame. Je n'ai pas la clé juridique pour ouvrir le problème à une solution. Pour moi, ne compte que l'intention religieuse de bien faire, et, un jour peut-être, la tolérance intrinsèque de l'islam prévaudra-t-elle.

Le prosélytisme est-il un devoir, une vertu, une obligation ?

Mgr J.-P. R. - Aucun des trois. Le prosélytisme a aujourd'hui une connotation péjorative et évoque un recrutement de nouveaux adeptes peu respectueux de la liberté d'autrui. Pour l'Eglise catholique, il s'agit de proposer la foi à la libre adhésion de tous. Ce respect de la liberté ne nous rend pas pour autant muets. Cette proposition de la foi à tous se fonde directement sur un commandement évangélique : « Allez et de toutes les nations faites des disciples. »

Pasteur J.-A. de C. - Partager sa foi, parce qu'elle est un don de Dieu, est certes une obligation, comme celle qui consiste à partager avec ses proches un cadeau, une grande joie. Est-ce pour autant faire du prosélytisme ? Si je respecte et que j'écoute celui avec qui je témoigne de ma foi, prêt à recevoir quelque chose de lui, je considère qu'il ne s'agit pas de prosélytisme.

Grand rabbin J. S. - Nullement. Le prosélytisme ne fait pas partie intégrante des objectifs de la Torah, qui conçoit, et ce jusqu'à la « fin des temps », qu'il puisse exister d'une part des juifs et d'autre part des non-juifs.

Recteur D. B. - Le prosélytisme n'a de valeur que dans l'exemplarité. La seule adhésion ne doit venir que par la valeur de l'exemple.

Les livres saints ne sont-ils pas dépassés par la science ?

Mgr J.-P. R. - Non, leur objet n'est pas le même. La science nous explique comment le monde tourne, comment il fonctionne. Elle ne répond pas au pourquoi de l'existence. Elle ne dit pas grand-chose sur le sens de la vie, sur l'amour divin ou humain. La Bible brosse le tableau d'un Dieu qui est amour, qui a créé l'homme à son image et qui a envoyé son Fils pour donner visage à cet amour.

Pasteur J.-A. de C. - Les livres saints n'ont pas de prétentions scientifiques, ils témoignent de l'expérience de foi, de la rencontre des croyants avec Dieu. Ils sont la révélation divine du rapport de Dieu à l'humanité. La foi demande que l'homme tout entier se tourne vers Dieu, avec son intelligence autant qu'avec son cœur. Il n'y a pas incompatibilité entre l'intelligence et la foi, sauf lorsque l'une veut nier l'autre.

Grand rabbin J. S. - L'objet de la science n'est pas de même nature que celui du livre révélé, la Torah, et donc, à ce titre, on ne peut avancer l'idée d'une possible concurrence entre eux. Tous les deux, à l'intérieur de leur sphère, appréhendent les différents domaines de la vie. L'un professe la foi, l'autre le savoir. Ils sont tous deux nécessairement compatibles.

Recteur D. B. - Les livres saints ne sont pas des livres comme les autres. Ce sont des recueils d'expressions symboliques dont il faut retenir la saveur du symbole. C'est une perte de temps stérile que de vouloir comparer les livres saints avec des livres de science. Averroès avait réglé le problème en disant qu'il existait deux vérités et qu'elles étaient toutes les deux bonnes.